Lutte contre les fistules obstétricales au Cameroun: L’UNFPA renforce les capacités des journalistes à mener le combat

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Le Cameroun est l’un des pays qui enregistrent chaque année un fort taux de femmes atteintes de fistule. Dans un souci didactique, le Fonds des Nations Unies pour la population a organisé un atelier de formation sur la communication et la prise en charge de cette pathologie à l’endroit des hommes de médias le 27 septembre 2019 à Yaoundé.

6000, c’est le nombre de femmes qui décèdent par an au Cameroun pendant leur grossesse ou en donnant la vie. Parmi les causes directes de ces décès, il y a l’épineuse fistule obstétricale. Cette situation alarmante constitue une des préoccupations premières du gouvernement camerounais ainsi que des organisations des Nations Unies chargées de la santé de la mère et de l’enfant. Mais au fait, qu’est-ce que la fistule obstétricale? La fistule est une  lésion assez  grave et dangereuse qui survient lors d’un accouchement. C’est une perforation entre le vagin et la vessie ou le rectum. L’orifice provoque une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin.  Cette situation entraîne à long terme, des problèmes médicaux chroniques chez la femme. Les patientes atteintes de fistules sont très souvent dépressives, parfois ravalées au rang de parias de la société.

Non à l’humiliation de la femme ! Non à la FISTULE!

Dans le monde, environ 2 millions de femmes sont atteintes et chaque année on dénombre  50 à 100 000 nouveaux cas. Les régions les plus frappées sont l’Afrique subsaharienne,  l’Asie, certains États arabes ainsi que l’Amérique latine et les Caraïbes. Au Cameroun, la fréquence annuelle d’enregistrement de cette maladie est de 2 000 nouveaux cas. Les causes de ces fistules sont les mariages précoces qui riment avec sexualité précoce, les revenus limités et un mauvais accès aux services de consultation prénatale. Généralement, les femmes affectées  de fistule sont trop jeunes et viennent des familles démunies.

Faible taux de réparation

Au cours des cinq dernières années au Cameroun, seulement 600 femmes sur 2 000 cas ont bénéficié d’un traitement de la fistule. La question de ce faible taux se pose avec acuité. Le problème vient principalement de la famille de la victime. Généralement, à cause de certaines idées préconçues, la patiente est victime de  stigmatisation, des violences et de certaines pratiques socio-culturelles qui les conduisent à l’isolement et à l’exclusion de la société. Pour la plupart de ces femmes, leur vie s’arrête. Par ailleurs, malgré les efforts du gouvernement pour l’éradication de cette maladie, la mobilisation reste timide. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (Unfpa) a engagé depuis 2003, une campagne baptisée «éliminer la fistule » au Cameroun. Depuis le début de l’année 2019, plusieurs initiatives sont prises dans le but de réparer 500 cas de fistules et surtout d’organiser une grande campagne de plaidoyer pour une levée des fonds afin de traiter les femmes atteintes de cette maladie. C’est pour appuyer ces initiatives qu’a été organisé à l’intention des hommes et femmes des médias un atelier de formation sur la communication et la prise en charge de cette pathologie.

les hommes et femmes de média apprennent davantage sur la pathologie

Au cours des travaux, Dr Marquise Koue Ngamby Ekedy, spécialiste du programme de la santé de reproduction à l’Unfpa et Dr Martina Lukong  Baye, coordonnateur du programme National de lutte contre la mortalité maternelle et infanto-juvénile (Pmli) ont défini la fistule, les causes ainsi que la projection du gouvernement dans la lutte contre cette maladie. S’adressant aux médias, les médecins ont insisté sur l’importance du rôle de relais qu’ils doivent jouer dans l’information et l’éducation des populations quant à l’aide et à l’accompagnement nécessaires de la malade de la fistule dans sa quête de guérison.

Dr Marquise Koue et Dr Martina Baye exposant sur les fistules obstétricales au Cameroun

Les hommes de média ont ainsi été appelés à jouer leur partition, à être des champions de la lutte contre la fistule à travers la communication,  pour relever le défi qui est de mettre fin à la fistule d’ici l’horizon 2028.

Ariane Makamte

 

 

arianemakamte

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