Santé publique: le pharmacien, un incontournable de la santé

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Dans le domaine de la santé au Cameroun, le rôle du pharmacien est souvent dévalorisé, voire mal connu des populations. A l’occasion de la journée mondiale des pharmaciens ce 25 septembre, il est important de faire un rappel sur les contours du métier et l’impact causé par vendeurs de faux médicaments.

Le rôle du pharmacien, notamment du pharmacien d’officine est beaucoup plus important que la plupart des gens ne le pensent. Il ne se limite pas qu’à la vente du médicament. Le pharmacien d’officine est de bon conseil concernant la santé des patients. En effet, il participe à la prévention, au dépistage, au diagnostic, au traitement et au suivi des patients, à la dispensation et à l’administration des médicaments, au conseil pharmaceutique, et à l’éducation pour la santé. Il a aussi la capacité de délivrer des médicaments sans ordonnance pour les problèmes de santé sans réelle gravité. Au delà du fait de délivrer les médicaments prescrits par un médecin, il assume aussi l’entière responsabilité de la vérification de la prescription de ce qu’il délivre. S’il estime que le traitement n’est pas adapté, ou même s’il a simplement des doutes, il peut refuser de délivrer le médicament concerné. Le pharmacien d’officine s’assure aussi que le patient ait compris les instructions du médecin concernant le dosage ou la fréquence des prises du médicament.

Dans notre contexte africain, d’autres « acteurs de la pharmacie » sont connus. Il s’agit des « pharmaciens » de la rue. Ils sont les acteurs de la vente illicite des médicaments. Cette pratique est assez récurrente, surtout aux bords des rues. Les médicaments qu’ils commercialisent sont d’origine douteuse, étant donné que la plupart d’entre eux sont soit contrefaits, soit périmés. Ces médicaments sont aussi bien répandus car ils sont vendus à des prix plus abordables qu’à la pharmacie. Ce commerce représente près de 25% des médicaments vendus au Cameroun. « La Loi N° 90/035 du 10 août 1990 en son article 53 stipule que tout délit, étalage ou distribution de médicament est interdit sur la voie publique, dans les foires et marchés à toute personne, même titulaire du diplôme de pharmacien », déclare le Ministre de la Santé publique, Dr Manaouda Malachie, lors d’une descente effectuée dans certains points de vente illicite de la ville de Yaoundé.

Même si selon l’Organisation Mondiale de la Santé, ces médicaments contrefaits sont à l’origine de près de 100 000 décès par an en Afrique, les populations ne sont pas alarmées. Le succès de ce commerce illégal vient du fait que les médicaments y sont vendus beaucoup moins chers qu’en pharmacie, ce qui représente un bon point pour les ménages africains. « Nous n’avons pas la capacité d’acheter des médicaments dans les pharmacies car ils coûtent trop chers pour nous. Mon mari fait les chantiers quand il peut et moi je ne travaille pas parce que je m’occupe des enfants », explique Fatima, qui réside au quartier Madagascar. Il s’agit donc d’un  « mal nécessaire » pour les populations.

Cette tendance de « pharmacies trottoirs » met en péril la vie des populations, car le médicament échappe au contrôle des autorités compétentes. En effet, l’acquisition des médicaments exposés en pharmacie se fait généralement chez des fournisseurs qui garantissent la qualité des produits, incluant des documents de garantie et le contrôle de qualité des produits achetés, pourtant le vendeur de la rue a un système d’acquisition assez flou, et aucun contrôle n’est effectué sur sa marchandise. Pour s’assurer de la qualité des produits pharmaceutiques, le pharmacien reste donc un indispensable dans le domaine de la santé.

Liliane NKODO (Stg)

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