Pendant 24 heures, 18 participants, issus de divers horizons et pays africains, ont travaillé d’arrache-pied pour développer des applications et des outils numériques répondant à des besoins spécifiques du secteur de la santé. Les défis proposés étaient variés et complexes, allant de l’amélioration de la prise en charge des patients chroniques à la facilitation de l’accès aux soins dans les zones rurales.
Le projet Med-Remind, qui vise à améliorer l’observance des traitements par les patients, a remporté la première place avec un score de 71,4 points. Le projet Safe-Cycle, qui vise à détecter et à gérer la maladie Mpox, a obtenu la deuxième place avec un score de 62,3 points. Le projet Radia, qui vise à analyser les radiographies médicales, a obtenu la troisième place avec un score de 54,2 points.
La troisième édition du Digital Health Hackathon, organisée par African Health Network, KimboCare et la Société camerounaise de santé numérique, s’est tenue le 29 novembre 2024, à l’université de Yaoundé 1. Cet événement annuel a rassemblé les meilleurs talents du continent pour relever des défis concrets liés à la santé et proposer des solutions technologiques novatrices.
Health à Hackathon, un événement organisé par African Health Network, la start-up KimboCare et la société camerounaise de santé numérique. Le succès de ce hackathon est le fruit d’une collaboration étroite entre les acteurs du secteur public, privé et académique. Romuald Nguemkap, chef de projet, souligne l’importance de cet écosystème : « Ce concours est une véritable vitrine du dynamisme de la scène numérique au Cameroun. Il permet de mettre en réseau les talents, de favoriser les échanges et de donner naissance à de nouvelles collaborations ».
Choisel Fogang, président de l’African Health Network, abonde dans ce sens : « L’Afrique dispose d’un potentiel immense en matière d’innovation. En soutenant des initiatives comme le Digital Health Hackathon, nous contribuons à renforcer l’écosystème de la santé numérique et à améliorer la qualité de vie des populations ».Ces jeunes Camerounais semblent déjà avoir une idée claire de la solution qu’ils souhaitent proposer. « Ma solution permettra, d’une part, aux médecins de suivre la prise de médicaments, la prescription qu’ils ont faite à leur patient. D’autre part, elle permettra à ce patient de recevoir fréquemment des rappels sur la prise de ces médicaments. Enfin, elle améliorera la communication entre le médecin et le patient», a expliqué Zidan Nsangou Assan, un candidat.
Les candidats de la santé ont été sélectionnés dans le cadre de la troisième édition du Digital Health à Hackathon, un événement organisé par African Health Network, la start-up KimboCare et la société camerounaise de santé numérique. Ils appellent leur solution Med-Remind, une application qui incarne le fruit d’une collaboration entre développeurs et professionnels de la santé.
Cinq équipes sont en lice, chacune visant la première place et son prix de 600 000 francs CFA. « Non, ça fait peur. Surtout qu’il reste 19 heures. Il ne faut pas se mentir, on n’a pas encore commencé », a confié avec anxiété Boris Lamine KOM, un candidat. « Notre équipe, l’équipe Safe-Cycle, a décidé de mettre sur pied une application mobile qui va faciliter la détection, la sensibilisation et la gestion de la maladie Mpox avec cette innovation technologique. Un des problèmes dont font face les victimes du Mpox, c’est la stigmatisation. C’est une maladie qui développe des boutons partout sur la peau et même à des parties génitales. Ils ont tendance à être rejetés par le monde parce qu’on va dire que ça, c’est un peu répugnant. Notre application va donc mettre des méthodes en place pour que ces personnes ne se sentent plus rejetées », ont expliqué concomitamment Florene Tsamo, étudiante en génie informatique, et Boris Lamine KOM.
« C’est une IA développée en web qui sera capable d’analyser plus rapidement et plus fiablement les images radiologiques et de produire une certaine interaction entre le personnel médical en zone rurale et le personnel médical en zone urbaine. Une fois que tu as sélectionné une image, on va sélectionner une image normale et on va faire l’analyse. L’analyse va nous donner le taux de pourcentage comme on en a parlé. « L’image est normale à 96% et anormale à 44% », a expliqué Phanuel Elie Kueté, développeur Web.
La présentation des projets est prévue dans moins d’une heure. Tous les candidats mettent les dernières touches à leurs travaux. Lorsque le chrono s’arrête enfin, ils peuvent souffler un instant avant le grand moment. Le Professeur Georges Bediang, expert en informatique médicale, rappelle les enjeux de la santé numérique en Afrique : « La santé numérique est un levier essentiel pour améliorer l’accès aux soins, renforcer les systèmes de santé et répondre aux défis démographiques et épidémiologiques du continent. Elle permet de franchir les barrières géographiques et de proposer des solutions adaptées aux besoins spécifiques de chaque population ».
C’est un concours qui a commencé depuis trois ans. Et une des particularités de ce concours, c’est que nous avons eu la motivation de plusieurs personnes, notamment des étudiants en informatique et des étudiants dans le domaine de la santé qui venaient non seulement du Cameroun, en grande partie, mais également de plusieurs autres pays, notamment du Togo, de la Côte d’Ivoire, et j’en passe. Nous en avons que retenu 15, organisés en trois groupes.
« La santé numérique aujourd’hui est importante parce qu’elle permet de franchir les barrières et de pouvoir travailler à distance dans un contexte où les ressources humaines sont de plus en plus limitées. Je suis un médecin camerounais de la diaspora. J’y participe énormément dans les avis et les prises en charge des patients au Cameroun à partir du numérique, donc c’est quelque chose du futur », a expliqué le Dr Christian Kamto Fotso, gynécologue-obstétricien.
« La santé numérique est de plus en plus défendue comme étant l’outil qui va aider à soutenir nos systèmes de santé, en les renforçant, mais aussi améliorer l’accès de cette population à des solutions beaucoup plus efficaces. Je prends par exemple une des applications connues dans notre système, qui est la télémédecine. La télémédecine, c’est vraiment une des implémentations de la santé numérique, où l’idée, c’est de pouvoir justement être capable de délivrer des soins en utilisant l’écologie, l’information et la communication, mais à des patients, mais surtout pour résoudre le problème de distance », a expliqué le Pr Georges Bediang, professeur d’informatique médicale FMSB.
Le Digital Health Hackathon est un concours de l’innovation qui vise à mettre en situation des étudiants ou des professionnels qui viennent du domaine de l’informatique ou de la santé face à des défis. Des défis qui sont relatifs au secteur de la santé et pour lesquels, pendant 24 heures, ils doivent réfléchir à proposer une solution qui puisse être implémentée pour améliorer le système de santé camerounais et améliorer la santé de nos populations. Cette année, nous assistons à la troisième série.
E.S.N.
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