Éducation sexuelle :l’introduction du persil ou du concombre dans le vagin est une pratique dangereuse

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La société Camerounaise de gynécologie a pointé le danger de telles pratiques et du risque d’infection qu’elles font courir à leurs adeptes du fait de leur impact délétère sur la fragile flore bactérienne vaginale.

Tout a commencé la semaine dernière quand Olive a introduit du persil frais dans son vagin. Ce type de comportement est souvent à l’origine des décès. Des gynécologues nigérians ont décrit l’an dernier le cas d’une femme de 30 ans hospitalisé pour suspicion d’un cancer avancé du col de l’utérus au vu des signes cliniques et radiologiques. L’examen gynécologique devait finalement révéler la présence dans le vagin de feuilles de palmier et de petits fragments de mâchoire d’animaux. La patiente souffrait en réalité d’une inflammation chronique du col utérin. En 2018, des médecins d’Istanbul (Turquie) ont recensé l’ensemble des méthodes de médecine complémentaire et alternative utilisées par des femmes présentant une infertilité et ayant bénéficié d’une technique de procréation médicalement assistée. Il ressort que les pratiques les plus couramment utilisées étaient la consommation d’oignons (65 %), de figues (45 %) et l’introduction de graisse de queue de mouton dans le vagin (42 %).  Les médecins turcs ont également cité d’autres pratiques, comme prendre des bains de siège aux vapeurs d’hibiscus, de plantain, de camomille, de lait, de persil, d’orties et de chicorée. L’utilisation du persil est particulièrement fréquente (30 % des cas). Plus alarmant, l’équipe médicale indique que des femmes ont introduit dans leur vagin de la graisse de queue de mouton, de l’hibiscus, du miel, du plantain, du safran.

Enfin, certaines patientes ont appliqué du jaune d’œuf, de l’hibiscus, du plantain, et même des orties, sur des protections hygiéniques. En août 2018, une femme enceinte de 34 ans est morte en Argentine, pays où l’avortement est illégal, après avoir introduit dans le vagin de longues tiges de persil dans le but de provoquer une fausse-couche. La patiente avait développé une infection sévère et avait dû subir une ablation de l’utérus. Cette femme est décédée le lendemain de l’hystérectomie. Elle avait auparavant survécu à deux avortements illégaux. L’an dernier, des gynécologues avaient alerté sur le risque d’utiliser un concombre épluché, « de préférence bio », pour « nettoyer » le vagin en exécutant des mouvements va-et-vient, le but étant de « réinitialiser » le pH vaginal et de laisser une odeur fraîche. Comme si le vagin avait besoin de cela ! Comme si le vagin était sale, alors qu’il est auto-nettoyant. Le risque est alors de déséquilibrer le microbiote vaginal, autrement dit la fragile flore bactérienne du vagin et de provoquer une infection par des bactéries ou des levures. Sans compter le risque d’endommager la muqueuse vaginale, voire de perforer le vagin ou la vessie. Signalons également qu’il est absurde de penser qu’une telle pratique permette d’ « équilibrer » le pH vaginal. N’importe quel nutritionniste vous le dira : le persil et le concombre ne doivent être introduits dans le corps que par voie orale.  Les femmes ne doivent rien introduire de végétal dans leur vagin, que cela soit du persil (plat ou frisé) ou toute autre herbe, plante ou légume. Des gynécologues américains ont pointé le danger de telles pratiques et du risque d’infection qu’elles font courir à leurs adeptes du fait de leur impact délétère sur la fragile flore bactérienne vaginale. Pratiquer un « sauna vaginal » avec des vapeurs renfermant des substances volatiles expose en effet au risque de perturber l’écosystème bactérien local. Sans compter que certains gourous préconisent l’usage d’effluves à base d’un mélange d’herbes dont l’armoise, plante connue pour son risque allergisant sur les voies respiratoires. Dès lors, pourquoi faire subir au vagin ce que le poumon n’aimerait pas qu’on lui fasse ?

Elvis Serge NSAA

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