Lutte contre le paludisme – YOU’ACTH vole au secours des personnes vulnérables

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Aristide Koffi Billé, coordonnateur exécutif, de Youth Action For Health and Social Change (YOU’ACTH), a distribué des gels hydro alcooliques et des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’Action (MILDA), aux personnes vulnérables, du Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées-Cardinal Paul Émile Léger (CNRPH) d’EtougEbe, à Yaoundé.

Alors que toute l’attention se porte sur la lutte contre le coronavirus, le paludisme continue de tuer les personnes handicapées ; les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans. La 14ème Journée mondiale de lutte contre le paludisme se célèbre ce dimanche 25 avril 2021. C’est en prélude à cet évènement placé, cette année, sous le thème : « Zéro palu-tirer un trait contre le paludisme », que le coordonnateur exécutif, de Youth Action For Health and Social Change (YOU’ACTH), Aristide Koffi Billé, a organisé une campagne de sensibilisation sur les causes, la prévention ; le diagnostic et la prise en charge du paludisme chez les personnes vulnérables. La cérémonie organisée dans la salle des conférences du Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées-Cardinal Paul Emile Léger (CNRPH) d’EtougEbe, dans le sixième arrondissement de Yaoundé a permis à l’association YOU’ACTH de toucher du doigt, les besoins des populations en situation de handicap.

Une initiative encouragée par la cheffe de service des soins et des examens paracliniques au Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées Cardinal Paul Emile Leger (CNRPH). « La sensibilisation concernant le paludisme a été très fructueuse avec nos pensionnaires du CNRPH, puisqu’ils ont été en gros éclairés sur paludisme, notamment la définition du paludisme, la prévention le diagnostic et la prise en charge du paludisme », confie la Dre. Liliane Mboumtou. La salle de conférences du CNRPH s’est transformée en salle de classe. L’équipe de YOU’ACTH a remis des Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’Action (MILDA) et des gels hydro-alcooliques à ceux qui répondaient aux questions sur le paludisme avec une précision chirurgicale. « Je pense que nos pensionnaires sont outillés à pouvoir savoir les premiers symptômes du paludisme en cas de paludisme chez eux. Et aussi avec la distribution des moustiquaires imprégnées, nous pensons qu’ils pourront en faire bon usage », a-t-elle martelé. Pour le coordonnateur exécutif, de Youth Action For Health and Social Change (YOU’ACTH), la moustiquaire imprégnée d’insecticides va aider à lutter contre la malaria, (le paludisme), dans leurs ménages en diminuant le nombre de moustiques qui pénètrent dans leurs chambres.

Le traitement du paludisme chez les enfants de 0 à 5ans est gratuit

Le représentant de La Secrétaire permanente du Programme National de Lutte contre la Paludisme (PNLP), a salué l’initiative. « C’est une très belle initiative de YOU’ACTH de venir sensibiliser une population aussi vulnérable dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Je parle sous la tutelle de la Secrétaire permanente de la lutte contre le paludisme, que notre accompagne dans ce sens-là pour venir en aide à cette cible sera effective dans le cadre de la prévention du paludisme, par le biais de la Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’Action (MILDA) », a-t-il souligné.  Et d’ajouter, « et puis, si jamais, on y trouve des femmes enceintes, on aura également des traitements préventifs intermittents. Lors des présentations, nous avons dit que le traitement du paludisme chez les enfants de 0 à 5ans est gratuit. Il faudrait que ces mesures soient vraiment appliquées et de rigueurs, pour faire en sorte que la prévalence ou l’incidence dans cette cible soit vraiment très réduite et nous allons nous atteler », a-t-il conclut son propos.

Pour eux, l’environnement n’est ni son, ni lumière, ni couleurs, ni compréhension. Pour certains, l’univers entier est contenu dans un lit, un fauteuil ou suspendu à une béquille ou un appareil auditif. Selon l’Organisation mondiale de la Santé, les personnes vivant avec un handicap ne représentent pas moins de 15% de la population mondiale. Au Cameroun, elles sont environ 10% (Bucrep).

Elvis Serge NSAA

Interview

Aristide Koffi Billé

« Les personnes avec handicap moteur ne savent pas comment installer une moustiquaire »

Selon le coordonnateur exécutif, de Youth Action For Health and Social Change (YOU’ACTH), les sous muets et les mal entendant ne sont pas exposés de la même manière aux messages de la lutte contre le paludisme, aux messages clés, qui sont capables de sauver des vies en termes de prévention et de prise en charge du paludisme.

Qu’est-ce qu’on peut retenir de cet atelier de sensibilisation des personnes handicapées sur le paludisme au Centre National de Réhabilitation des Personnes Handicapées Cardinal Paul Emile Leger CNRPH ?

Cette action a pour objectif, atteindre les personnes vulnérables. C’est-à-dire, des personnes qui ont une vulnérabilité spécifique. En dehors des cibles vulnérables que sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans, dans le paludisme, il y a également, à côté de ça, d’autres vulnérabilités qu’il faut prendre en compte à savoir, les handicapés moteurs, parce qu’ils sont des personnes qui ne sont pas toujours capables de prendre des initiatives pour profiter des produits et services de lutte contre le paludisme. Parfois, même quand on distribue les Moustiquaires Imprégnées d’Insecticides à Longue Durée d’Action (MILDA), les personnes avec handicap moteur ne savent pas comment installer une moustiquaire, parce qu’elles ont besoin d’assistance. Elles ont besoin qu’on puisse les aider à installer la moustiquaire. Donc la prise en compte de tout le monde est importante parce que, le paludisme est une maladie qui touche le monde.

Il est important de prendre en compte toutes les parties, toutes les populations vulnérables, afin qu’on soit sûr qu’on puisse éliminer cette maladie. C’est ce que nous voulons que les gens retiennent de cette sensibilisation qui se fait à la faveur de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Par ailleurs, j’aimerais dire qu’il y a également une autre sensibilisation qui est prévue pour les sous muets et mal entendant. Ça va être le 24 avril 2021. C’est exactement pour les mêmes raisons. C’est que les sous muets et mal entendant ne sont pas exposés de la même manière que vous et moi qui parlons, qui entendons et qui voyons, ils ne sont pas exposés aux messages de la lutte contre le paludisme, aux messages clés, qui sont capables de sauver des vies en termes de prévention et de prise en charge.

Pourquoi est-ce que vous avez axé votre combat sur les personnes vulnérables ?

Les raisons pour lesquelles nous avons axé notre combat sur les personnes vulnérables, c’est simple. C’est qu’elles sont déjà vulnérables.  Ce sont des gens qui n’ont pas le même égal accès que les personnes « normaux » aux produits et services de soins. Les personnes aveugles par exemple, quand on parle de la lutte le contre le Covid-19, ne peuvent pas voir les affiches qu’on n’a déployé dans la rue, pour savoir comment se protéger, respecter la distanciation sociale…etc. les sous muets et mal entendant n’entendant pas. On n’a énormément communiqué dans le cadre de la lutte contre le paludisme et le covid19 dans les médias. Ils ne sont pas capables d’entendre, ils ne sont pas capables de parler, pour comprendre véritables ces messages clés qui peuvent les permettre de se préserver des maladies comme le paludisme ou le Covid-19.

Au Cameroun, quel est le taux de prévalence du paludisme chez les personnes vulnérables ?

C’est la raison pour laquelle, nous travaillons d’arrache-pied. C’est que, ces données désagrégées au niveau du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLCP) ne sont pas encore disponibles. Nous avons des séances de préventions, sensibilisations au profit des handicapés moteurs, sous-muets et mal entendant. Ces séances sont très appréciées par le PNLCP qui est notre partenaire, et aussi parce que, cela va nous permettre en travaillant en collaboration d’avoir des données spécifiques sur la prévalence du palu au niveau des personnes vulnérables que sont les handicapés moteurs, sous-muets et mal entendant et même les aveugles.

Pour le moment, le PNLCP a des données qui sont liées aux personnes vulnérables du palu, c’est-à-dire les femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans. Mais, nous avons bon espoir qu’avec notre collaboration, ça serait possible d’ici quelques temps d’avoir ces données-là, parce qu’on n’a prévu avoir des focus groupe, pour documenter, parce qu’il faut d’abord analyser les besoins des populations vulnérables afin de voir comment trouver les solutions. Donc, c’est une approche intégrée communautaire, qui permet à ce qu’on soit sûr que ces bénéficiaires-là ont leur mot à dire dans les stratégies que nous allons développer pour pourvoir permettre d’améliorer leur accès aux soins et sauver des vies.

Interview réalisée par E.S.N

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