Sahel et Afrique de l’Ouest : 52 millions de vies menacées par la faim

Pour la huitième année consécutive, la sonnette d’alarme est tirée sur l’aggravation de la crise alimentaire et nutritionnelle au Sahel et en Afrique de l’Ouest et du Centre.

Selon les dernières projections du Cadre Harmonisé (CH), près de 52 millions de personnes risquent d’être confrontées à une insécurité alimentaire aiguë entre juin et août 2025, soit près de 12 % de la population analysée. Un chiffre record, révélateur de la gravité de la situation.

Cette période correspond à la saison de soudure, moment critique où les réserves alimentaires des ménages s’épuisent en attendant les prochaines récoltes. Les pays concernés incluent notamment le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Nigeria, la République Centrafricaine, la Sierra Leone, le Tchad et le Togo. Pour le Cameroun et le Sénégal, l’analyse s’est basée sur les projections de novembre 2024. Quant au Mali et au Niger, leurs données antérieures ont été réévaluées. Le Burkina Faso, en revanche, n’a pas pu produire de données pour les deux derniers cycles.

A lire aussi: Parcours Vita de Garoua : Un espace attrayant pour le sport et le bien-être

Cette dégradation alarmante de la sécurité alimentaire est le fruit de multiples crises : conflits armés, chocs climatiques, instabilité économique, et hausse des prix des denrées de base. Elle affecte de façon disproportionnée les populations déjà vulnérables, compromettant leur santé, leur éducation et leurs moyens de subsistance.

Face à cette urgence humanitaire croissante, un appel est lancé à tous les acteurs – gouvernements, bailleurs, ONG, partenaires techniques et financiers – pour une réponse urgente, coordonnée et multisectorielle. Il est crucial d’agir non seulement pour fournir une assistance immédiate, mais aussi pour renforcer la résilience des communautés à travers des interventions durables.

Sans une augmentation rapide et significative de l’aide alimentaire et nutritionnelle, la région court le risque de basculer dans une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent. La mobilisation collective est aujourd’hui plus que jamais indispensable pour sauver des vies et préserver l’avenir de millions d’hommes, de femmes et d’enfants.

Mireille Siapje