Septentrion : les jeunes en quête de l’éducation sexuelle

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Les barrières socio-culturelles, l’absence d’informations de qualité, le manque de ressources et d’infrastructures continuent de faire obstacle à l’éducation sexuelle responsable.

Dans le cadre de l’enquête sur les Connaissances et Opinions sur l’Education Sexuelle chez les élèves
(15 – 19 ans) réalisée par le Bureau central des recensements et des études de population (Bucrep) en
janvier 2015, 12,6% ont déclaré n’avoir aucune idée en matière de contraception. Cette proportion est
plus importante chez les garçons (13,7%) que chez les filles (11,6%). A l’Extrême-nord Cameroun, la situation est plus préoccupante. «Ce n’est qu’à l’école qu’on nous parle de la sexualité. A la maison comme dans les mosquées, il est strictement interdit d’en parler. Notre culture ne permet pas une bonne éducation sexuelle. Pourtant, notre région représente le lourd fardeau en matière de santé ou de grossesses précoces », se lamente, Idrissou, élève en classe de terminal à Mokolo.

S’agissant de la principale source d’acquisition des connaissances en matière de santé sexuelle et reproductive, l’établissement scolaire est le lieu le plus cité par les élèves. En effet, ils sont 24,9% à l’avoir désignée par rapport à l’ensemble des autres sources évoquées. L’accessibilité aux conseils en matière de santé sexuelle et reproductive reste faible du fait de la difficulté d’obtention des informations. En effet, 25,8% des élèves déclarent qu’il n’est pas facile d’accéder aux informations relatives à la santé
sexuelle. Les jeunes sont actuellement confrontés à de nombreux problèmes en matière de santé sexuelle : augmentation du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (Ist), grossesses non désirées chez les adolescentes, violences sexuelles, etc. Facteur essentiel contribuant à lutter contre
ces problèmes, l’éducation sexuelle joue un rôle déterminant dans la vie de cette population. « Nous sommes convaincues que les enfants et les jeunes qui entendent parler ouvertement de relations saines et d’intimité sauront reconnaître les situations d’abus et d’exploitation sexuelle. Ils et elles seront aussi
mieux outillés pour demander plus rapidement de l’aide au lieu de vivre des années avec de lourds secrets », Sali, point focal en santé sexuelle et reproductive à l’Association de Lutte contre les Violences faites aux Femmes (Alvf) à Maroua.

Malgré, les efforts consentis par les pouvoirs publics, les organisations non gouvernementales à l’instar
Cameroon national association for family welfare (Camnafaw) dans l’ensemble du pays, les besoins en
éducation sexuelle des jeunes et des adolescents se posent toujours avec acuité. La communauté toute entière (jeunes, adultes, parents, encadreurs des jeunes, autorités etc.) doit se mobiliser pour y remédier d’abord par l’appropriation adéquate et par les jeunes de certains concepts et expressions.

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