Dr Charly Etoa : « Une personne qui a une relation de sexe oral peut être contaminée au HSV »

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Médecin bucco-dentaire, il apporte des éclairages sur les risques liés aux rapports sexuels bucco-génitaux et les moyens de traitement.

C’est quoi un rapport bucco-génital ?

Il s’agit des pratiques sexuelles mettant en contact la bouche d’un partenaire et les organes génitaux de l’autre partenaire.

Quels sont les risques de cette pratique ?

Les risques majeurs de cette pratique sont tout autant connus. De nombreuses infections sexuelles se transmettent (IST). Autrefois appelée maladie sexuellement transmissible (MST), une IST est une infection causée par des bactéries, des virus et des parasites qui se transmet principalement lors des rapports sexuels non protégés (vaginal ou oro-génital). Il existe plusieurs infections sexuellement transmissibles à l’origine des IST buccale et génitale. On a notamment l’herpès. Il existe deux types d’herpès dont le virus Herpès simplex de type 1 (HSV-1) et le virus Herpès simplex de type 2 (HSV-2). Le HSV-1 se transmet principalement par contact des muqueuses buccales. Une personne qui a une relation de sexe oral sur une personne porteuse de ce virus peut donc être contaminée au niveau de sa bouche ou de ses lèvres. Cette contamination provoque l’herpès orofacial ou labial dont l’un des symptômes peut être le bouton de fièvre, mais aussi l’herpès génital. La transmission du VIH par sexe oral est faible, mais existe. La transmission du VIH par la fellation semble très rare, voire inexistante en l’absence d’autre IST ou de lésions orales/génitales préexistantes. Notons que peu d’études existent à ce sujet.

Globalement, les lésions labiales ou buccales (brossage “énergique ou avec force” des dents, des soins dentaires) pourraient augmenter le risque de transmission d’une IST. Le papillomavirus humain (HPV) se transmet principalement par contact sexuel et la plupart des personnes sont contaminées au tout début de leur activité sexuelle. Il se transmet au cours des rapports sexuels, même s’il n’y a pas pénétration. Le contact génital peau contre peau est un mode reconnu de transmission. La plupart des HPV sont bénins et sont souvent à l’origine de verrues génitales. Certains autres provoquent un cancer du col de l’utérus, ou un cancer oro-pharyngé. Il existe des évidences entre les pratiques de sexe oral et le cancer de la gorge. Nous avons l’hépatite B qui est une infection virale du foie due au virus B (VHB). Elle est souvent asymptomatique. Cette hépatite très contagieuse peut se transmettre lors de relations sexuelles orales. Les rapports sexuels non protégés représentent le principal mode de contamination de l’hépatite B. D’autres infections telles que la syphilis, le gonorrhée, le chlamydia sont également des infections pouvant se contacter massivement lors des pratiques sexuelles oro-génitales.

Si cette pratique contient des risques, quelles méthodes proposez-vous ?

Pas de sexe oral en cas de blessure ou d’inflammation dans la bouche. Ces IST peuvent se développer en l’absence de symptômes clairement identifiables. Et aussi, éviter le brossage et l’utilisation de fil dentaire dans l’heure précédant et suivant une relation de sexe oral.

Il faut noter que le préservatif reste le meilleur moyen de prévenir une IST et qu’il est donc recommandé dans certaines pratiques de sexe oral comme la fellation. Même si ce moyen de protection reste encore peu connu, sachez qu’Il existe aussi des digues dentaires, à utiliser comme un préservatif pour faire barrage aux IST lors d’un cunnilingus.

Peut-on traiter les infections contractées lors des rapports bucco-génitaux ?

Il existe environ huit IST recensées qui peuvent être transmises via des rapports bucco-génitaux. Parmi les huit, quatre peuvent être guéries dont la syphilis, la gonorrhée, la chlamydiose, la trichomonase. Les quatre autres sont des infections virales et incurables dont l’hépatite B, le virus de l’herpès (virus Herpès simplex ou HSV), le VIH, le papillomavirus humain (PVH) et dont, dans certains cas, on fait un traitement symptomatique des lésions.

Propos recueillis par Albert BOMBA

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