Cap-Vert : 4e pays africain exempt de Palu

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L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé le 12 janvier 2024  que le Cap-Vert avait officiellement éradiqué le paludisme de son territoire national.

L’archipel d’Afrique de l’ouest est devenu le quatrième pays du continent exempt de paludisme. D’après le média cap-verdien Expresso das Ilhas, il rejoint ainsi l’île Maurice et l’Algérie, “classés dans cette catégorie, en 1973 et 2019”. Ainsi que le Maroc, déclaré “exempt” depuis 2010. « Je salue le gouvernement et le peuple du Cap-Vert pour leur engagement sans faille et leur résilience dans leur voyage vers l’élimination du paludisme. La certification par l’OMS de l’absence de paludisme au Cap-Vert témoigne de la puissance de la planification stratégique de la santé publique, de la collaboration et des efforts soutenus pour protéger et promouvoir la santé. Le succès de Cap-Vert est le dernier en date dans la lutte mondiale contre le paludisme et nous donne l’espoir qu’avec les outils existants, ainsi que les nouveaux, y compris les vaccins, nous pouvons oser rêver d’un monde sans paludisme », a indiqué le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

Le continent africain reste le plus touché par cette maladie, aussi appelée malaria. En 2021, 95 % des cas y ont été détectés d’après les données de l’OMS avec 96 % des décès liés au paludisme. Mais le cas du Cap-Vert prouve qu’il est possible d’interrompre la chaîne de transmission domestique par les moustiques pendant trois années consécutives. En effet, Le paludisme avait déjà disparu du territoire capverdien à plusieurs reprises, rappelle le média Expresso das Ilhas. Après un retour de la maladie à la fin des années 1980, “la zone de propagation se limitait à deux îles : Santiago et Boa Vista”.  « L’annonce de l’éradication du paludisme au Cap Vert témoigne du dévouement et de la persévérance de sa population et de ses systèmes de santé, et démontre qu’avec une planification stratégique, des investissements soutenus, l’engagement de la communauté et la mise en œuvre à grande échelle de mesures préventives, l’éradication du paludisme est à portée de main. Cette étape importante n’est pas seulement une victoire pour le Cap Vert, mais aussi pour la communauté mondiale de lutte contre le paludisme, qui s’efforce d’éliminer cette maladie dans le monde entier. Malgré tout, le statut de pays exempt de paludisme de Cap Vert nous rappelle que la lutte contre le paludisme est loin d’être terminée. Nous commençons à voir les effets du changement climatique sur le paludisme dans le monde entier et des cas apparaissent dans des endroits où la maladie avait été éradiquée ou n’était pas apparue auparavant. Avec plus de 249 millions de cas dans le monde, soit 16 millions de plus qu’avant la pandémie, nous devons plus que jamais continuer à investir, à mettre en œuvre et à innover de nouvelles stratégies et de nouveaux outils pour venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin. Nous encourageons Cap Vert à maintenir son succès afin d’éviter une résurgence et à partager les leçons apprises avec les pays où le paludisme est endémique – la lutte n’est pas terminée tant que tous les pays ne sont pas en mesure d’éliminer le paludisme », indique Dr Michael Charles, directeur général du Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme,

Stratégie d’éradication

Le Cap Vert  a réussi à éliminer le paludisme après avoir mis en œuvre un plan stratégique de lutte contre le paludisme de 2009 à 2013. Ce dernier  s’articulait autour d’un diagnostic élargi, de plans de traitement précoces et efficaces, et d’une surveillance et d’un signalement accrus de tous les cas de paludisme. Lorsqu’une épidémie de paludisme est apparue en 2017, le Cap Vert a profité de la crise pour identifier d’autres domaines d’amélioration de son plan de lutte contre le paludisme, ce qui a permis de réduire à zéro le nombre de cas indigènes pendant trois ans. L’engagement du pays en faveur d’une surveillance étendue du paludisme tout au long de la pandémie de COVID 19 a permis de maintenir le Cap Vert exempt de la maladie. Après avoir été confronté à d’importants problèmes de paludisme dans le passé, le pays devrait maintenant bénéficier de plusieurs avantages économiques, en particulier dans le secteur du tourisme, qui représente environ 25 % de son PIB. En tant que pays exempt de paludisme, le Cabo Verde peut désormais accueillir des voyageurs sur l’île sans susciter la crainte de contracter la maladie, et devrait voir le nombre de visiteurs augmenter.

Divine KANANYET/endmalaria.com

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