Inondations à Goulfey : Les soignants au front contre la montée des eaux et des maladies

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Alors que les eaux continuent de monter à Goulfey, mettant en péril la vie de milliers de personnes, les agents de santé sont en première ligne pour faire face à cette crise sanitaire. Malgré les défis posés par l’inaccessibilité des routes et le manque de ressources, ils déploient des efforts considérables pour protéger les populations vulnérables et prévenir les épidémies.

Le district de santé met des mesures pour assurer la continuité de service malgré l’inaccessibilité des routes dans les structures sanitaires. Au moment où les inondations représentent une menace sérieuse pour la santé publique, des mesures importantes ont été mises en place pour atténuer les effets dévastateurs de ces catastrophes dans sa zone de compétence, malgré les problèmes d’accès routier causés par des inondations qui viennent s’ajouter à l’état de la route déjà dégradant. Conscient de l’urgence de la situation, les mesures prises vont concerner premièrement la protection des populations vulnérables et la lutte contre les maladies qui découleront de cette catastrophe, et ensuite la protection des infrastructures afin de minimiser les dommages matériels. Aux côtés desquelles se trouve le renforcement de la surveillance épidémiologique qui se portait déjà bien dans le district.

Ainsi, pour satisfaire les besoins immédiats des individus touchés, le district a tout d’abord activé le Comité de crise. Il a ensuite demandé aux formations sanitaires de faire un inventaire des médicaments de première nécessité dans leurs pharmacies et d’évaluer les moustiquaires disponibles et d’autres ressources indispensables dans leurs structures. Ensuite, ensemble avec les organismes partenaires du MINSANTE, notamment Action Contre la Fin (ACF) et PLAN International, il a évalué les actions à mettre en place dans les localités les plus touchées, notamment la planification des cliniques mobiles, le dépistage communautaire des enfants de moins de 5 ans, l’extension du projet de supplémentation des enfants de 12 à 59 mois avec le Super céréales, l’assistance des femmes enceintes et allaitantes. Il a aussi redynamisé les ASC et demandé aux responsables des aires de mettre en place des campagnes de sensibilisation visant à sensibiliser les communautés aux dangers sanitaires des inondations, en particulier à la propagation de maladies d’origine hydrique. Toujours à travers les responsables des aires des santés, les systèmes d’alerte précoce et la surveillance basée sur les événements ont été intensifiés pour mieux informer les habitants et leur permettre de prendre des précautions adéquates. L’accompagnement de la région était aussi très important, surtout dans le redéploiement des moustiquaires imprégnées (MILDA), à prépositionner les kits de dépistage du choléra.

Pour protéger les infrastructures hospitalières, les formations sanitaires les plus menacées ont procédé à la mise en place des mesures d’endiguement par la disposition autour des infrastructures menacées des sacs préremplis de sable pour mieux contenir l’eau et l’empêcher de stagner ou d’entrer massivement dans les bâtiments. D’autres stratégies adaptées comme la création de systèmes de drainage et l’entretien régulier des canaux d’évacuation des eaux ont aussi été développées au sein de certaines formations sanitaires. Ces initiatives visent à réduire le risque d’accumulation d’eau stagnante, qui peut favoriser la propagation de maladies hydriques et compromettre la sécurité des populations vulnérables.

Actions en cours :

Des séances de travail régulières sont organisées avec les partenaires et les responsables des formations sanitaires pour suivre et évaluer les activités, à savoir : L’identification régulière des nouvelles zones sinistrées et leurs victimes (enfants de moins de 5ans, femmes enceintes, adultes, décès et dommages ménagers liées aux inondations); la surveillance active des maladies hydriques (diarrhée, choléra, dysenterie, gale…), malnutrition; les campagnes de sensibilisation de la communauté sur les risques sanitaires liés aux inondations; l’identification des sites des cliniques mobiles; la mise en œuvre des activités routinières (CPS; la vaccination; le dépistage de la malnutrition et la distribution des ATPE…).  Également, des mesures d’endiguement des eaux sont prises autour des structures fortement menacées.

Difficultés rencontrées :

Insuffisance des ressources humaines. Surtout que la majorité du personnel soignant et communautaire est directement issue de la communauté sinistrée (qu’ils servent et par conséquent agissent beaucoup plus pour le bien-être de leurs propres familles). Faible collaboration entre les structures étatiques et la mairie, l’absence de matériel roulant adéquat aussi bien au niveau de l’hôpital que du district, absence de clôture dans la plupart des structures sanitaires, insuffisance des médicaments de première nécessité et des moustiquaires.

Félix NYNGAINA

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