« Le défi c’est de faire en sorte que l’intelligence artificielle soit utilisée à tous les niveaux. »

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Pr Mohamed CISSE ancien Président Société de Dermatologie d’Afrique Francophone (SODAF, Chevalier OIPA/CAMES)

Qu’est-ce qu’on a vu de l’organisation de ce colloque ?

Alors, comme je l’ai dit à la cérémonie d’ouverture, ce congrès nous l’avons voulu particulier, particulier en ce sens que nous avons voulu parler de l’innovation et de l’intelligence artificielle dans notre spécialité, plus précisément dans le domaine de la dermatologie. Vous savez que dans nos pays, nos patients ont du mal, même nos médecins, à accéder à un certain nombre de médicaments qui ne sont encore disponibles chez nous et qui sont aujourd’hui indispensables pour la prise en charge des maladies. Il y a aussi aujourd’hui des outils qui nous permettent de faire le diagnostic qui sont au Nord et qui ne sont pas disponibles aussi.

Donc, notre objectif était de faire en sorte, en discutant avec nos collègues du Nord et avec les firmes pharmaceutiques, de faire en sorte que ces médicaments non seulement soient disponibles chez nous, mais également que ces outils soient disponibles pour un meilleur diagnostic d’un certain nombre de maladies. Donc, voici résumé globalement quels étaient les objectifs de ce congrès.

D’accord, quels sont les défis ou quels compassent les dermatologues aujourd’hui avec l’intelligence artificielle et toutes ces nouvelles technologies ?

Alors, le défi c’est de faire en sorte que l’intelligence artificielle soit utilisée à tous les niveaux. Je vous donne un exemple. Vous savez, quand vous prenez par exemple la Mauritanie, ils ont 20 dermatologues. 20 dermatologues, 19 sont en Oxford et c’est valable pour la plupart des pays africains.

Ça veut dire que la majorité des dermatologues sont dans les capitales. Alors, qu’est-ce qu’il faut faire ?

Alors que 30% des patients qui viennent consulter en milieu rural viennent pour des problèmes de dermatologie. Donc, nous utilisons aujourd’hui l’intelligence artificielle en formant des infirmiers, en formant des médecins généralistes qui sont donc dans ces endroits reculés pour que nous puissions échanger avec eux quand ils reçoivent un malade à partir des images qu’ils peuvent nous envoyer, que nous posions le diagnostic et que nous proposions des traitements.

D’accord, et parlons des innovations. Alors, ça fait déjà partie des innovations. Qu’est-ce que sont les innovations par rapport à tout ce qu’on fait ?

Alors, autre innovation, nous avons un atelier rien que sur la dermatoscopie. Parce qu’aujourd’hui, en Europe, cette dermatoscopie est utilisée pour le diagnostic de certaines précoces de cancer, mais aussi pour le diagnostic précoce d’un certain nombre de maladies de la peau. Et donc, notre objectif est de l’introduire dans nos pays pour qu’il soit utilisé également. C’est vrai que les cancers de la peau ne sont pas très fréquents chez nous, mais il y a beaucoup de pathologies de la peau que nous pouvons diagnostiquer à travers cette dermatoscopie.

 

D’accord, on va sortir avec, vous avez dit des résolutions qui seront données tout à l’heure, mais déjà on veut savoir, est-ce que les objectifs ont été atteints ? Est-ce que vous pensez que vous avez réussi après l’organisation ?

Globalement, les objectifs ont été atteints pour la simple raison qu’il y a eu plus de 300 personnes qui ont participé à ce congrès, qui ont eu des communications, qui ont permis aux uns et aux autres d’échanger, parce que dans chaque pays vous avez

des pratiques qui sont différentes des autres pays. Donc ça nous a permis d’échanger sur ce plan. D’autres éléments importants qu’on va présenter tout à l’heure, la SODAF a réussi à avoir une revue depuis quelques années, et cette revue va être reconnue par le CAMES l’année prochaine.

Ça va aider nos jeunes dermatologues de faire des publications et de pouvoir progresser dans leur carrière universitaire. Au-delà de cela, ce sont des études multicentriques que nous avons décidé de mettre en place pour un certain nombre de maladies, pour que nous sachions quelle est la situation de ces maladies dans la plupart des pays. Et enfin, un dernier élément, c’est la convention que nous avons désormais avec les firmes pharmaceutiques de nous accompagner dans ces études multicentriques.

Propos recueillis par Elvis Serge NSA

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