Tabagisme au Cameroun : Réduire la consommation de 30% à l’horizon 2025

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Réduire efficacement la consommation du tabac et le nombre de décès liés aux produits du tabac constitue l’un des objectifs majeurs du projet Gates, phase IV de l’OMS pour la lutte antitabac au Cameroun, dont le lancement des activités a eu lieu le 08 décembre 2021 à Yaoundé. A travers un certains nombres de mesures efficaces, le Cameroun veut de réduire de 30% la consommation du tabac et les produits du tabac à l’horizon 2025. Le tabagisme est l’une des principales causes de Maladies non transmissibles (MNT) qui entraînent des décès prématurés et des handicaps.

En 1992, le Cameroun était un Pays de transit de drogue. Depuis plus d’une décennie, le Cameroun est passé producteur de drogues et consommateurs communautaires. Ces dernières années, on observe une montée fulgurante de la consommation des drogues en milieu jeune et notamment dans les établissements scolaires, universitaires et assimilés. Les drogues les plus consommées sont l’alcool (les whiskies en sachet conditionnées dans les sachets plastiques de 5cl), le tabac (la cigarette, la shisha), le cannabis (le banga ou le ntah) et le tramadol (tramol). Les addictions sont notifiées chez les usagers de tabac, de cannabis et de tramadol. Les prisonniers, les enfants de la rue, les sécessionnistes, les combattants de Boko Haram et malheureusement les élèves et étudiants sont plus concernés par le problème d’usage de drogue. Les usagers de drogues sont aujourd’hui très stigmatisés et discriminés.

L’objectif général et la prévalence du tabagisme

L’objectif général dans la lutte antitabac au Cameroun, est de réduire de 30% la consommation du tabac et les produits du tabac à l’horizon 2025.  Au Cameroun, la prévalence du tabagisme est passée d’environ 9% à 8,3%.  La réduction du tabac est essentielle pour réduire le fardeau des maladies non transmissibles qui représente 71%  des décès dans le monde. A l’échelle mondiale la prévalence du tabagisme chez les personnes âgées de plus de 15 ans est passée de 22,7% à 17,5%. Selon  le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS,  le tabac c’est l’une des principales causes évitables des décès prématurés dans le monde, représentant plus de 8 millions de décès et coutant à l’économie mondiale 1 400 milliards de dollar américain chaque année. Cela affecte de manière disproportionnée les habitants des pays à revenus faibles ou intermédiaires. 

Les mesures mises en place pour la lutte antitabac au Cameroun

Soulignons que pour lutter contre le tabac, le Cameroun, a mis en place un certains nombres de mesures notamment, la création du Comité  National de Lutte contre la Drogue (CNLD), qui est un organe consultatif, interministériel, présidé par le ministre de la Santé Publique. Au plan législatif et réglementaire, nous pouvons citer la loi n097/019 du 17 Aout 1997 relative au contrôle des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs à l’extradition et à la l’entraide juridique contre le trafic des stupéfiants, des substances psychotropes et des précurseurs ; l’arrêté n001148/MSP du 06 décembre 1995 portant création et fixant les modalités de fonctionnement des organes de travail du CNLD ; arrêté n00261/MINSANTE du 29 Janvier 2015 portant création, organisation et fonctionnement desdits centre ; décision n03271/D/MINSANTE/CAB du 12 octobre 2015 portant création, organisation et fonctionnement de ladite commission ; décision n022424/D/MINSANTE du 26 octobre 2020 fixant les images et avertissements sanitaires sur les conditionnements de tabac ; décision n00132/D/MINSANTE/CAB du 22 janvier 2021. Rappelons qu’en 2006, le Cameroun a ratifié l’accord cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. 

L’apport du projet Gates phase IV de l’OMS

En évidence, l’apport du projet Gates de l’OMS  est entre autres, la réduction de la demande précisément les mesures fiscales, à ce niveau nous notons une collecte des données sur les prix et des taxes. C’est dire d’une manière ou d’une autre que le prix du  tabac devrait augmenter. Egalement, l’apporté de ca projet est, adopter des lois et des réglementations antitabac conformes aux dispositions de la Convention Cadre de Lutte AntiTabac (CCLAT) de l’OMS et du protocole. La mise en œuvre de stratégies de lutte contre le tabagisme qui entraîneront une réduction de la demande de produits du tabac (notamment l’interdiction de la publicité, les environnements sans tabac, les mises en gardes sanitaires illustrées et la réglementation des produits). Mise en œuvre de politiques de taxation du tabac qui se traduisent par une augmentation de la part totale des taxes par rapport au prix de vente au détail de la marque de tabac la plus vendue afin de réduire l’accessibilité financière et d’améliorer l’administration fiscale. Mise en œuvre de mesures visant à garantir des ressources nationales durables pour la lutte antitabac.

Domaine d’appui du projet Gates

Indiquons que, la phase IV vise à renforcer des politiques fiscales sur le tabac afin d’assurer une augmentation des parts fiscales grâce à des taux d’impositions plus élevé et ou des structures fiscales simplifiés pour réduire l’abordabilité ; Aider les pays à mettre en œuvre des interventions politiques globales et multisectorielles de réduction de la demande de tabac conformément à la Convention-cadre de l’OMS, ses directives et le protocole ; Aider les pays à mettre en place des mesures pour garantir des ressources nationales durables pour la lutte antitabac ; apporter un appui à la politique fiscale sur le tabac et à l’administration fiscale ; Appui à la ratification du protocole sur le commerce illicite du tabac ; Appui à la garantie de ressources nationales durables pour la lutte antitabac. Au de son allocution de circonstance, le représentant de l’OMS  a invité les uns et les autres à faire projet Gates une opportunité « Faisons du projet GATES une opportunité pour soutenir le pays dans la mise en œuvre progressive d’initiatives alignées sur la Convention Cadre de la Lutte Antitabac et le Protocole visant à éliminer le commerce illicite des produits du tabac » a-t-il exprimé.

Cependant, nous notons qu’il y a une faiblesse au niveau réglementaire et institutionnel dans la lutte contre le tabac au Cameroun. En outre, selon le Comité National de Lutte Contre la Drogue, il est possible de faire passer la loi antitabac pour redynamiser la commission multisectorielle antitabac. Bien que, la menace de la lutte antitabac reste le commerce illicite des produits du tabac à travers la contrebande et la contrefaçon. L’OMS félicite d’ailleurs le Cameroun pour avoir adopté la loi n02020/005 du 20 juillet 2020 autorisant le Président de la République à ratifier le protocole pour éliminer le commerce illicite des produits du tabac. Et encourage le pays  à finaliser le processus de ratification et d’accession au niveau international.

Désiré EFFALA

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