Journée mondiale 2008 des zones humides : notre santé dépend de celle des zones humides

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La pollution, l’exploitation excessive de l’eau, le mauvais assainissement, la surexploitation et, naturellement, la destruction des zones humides, réduisent ou éliminent leur capacité à fournir des aliments pour la consommation humaine.


Une population en bonne santé a besoin d’une bonne alimentation, en quantité suffisante. Les zones humides sont des pourvoyeurs essentiels qui nous apportent, par exemple, du poisson (y compris des coquillages), et des plantes (notamment des fruits, des graines et d’autres parties des végétaux). Pour un milliard d’êtres humains, le poisson est une source principale ou unique de protéines. En ce qui concerne les plantes des zones humides cultivées, le riz est la plante la plus importante au niveau mondial, fournissant 20% des besoins énergétiques de l’alimentation mondiale. Plusieurs autres plantes des zones humides, telles les algues, bien qu’elles ne soient pas exploitées à la même échelle que le poisson, restent une importante source alimentaire, au niveau local ou pour les marchés internationaux. Elles jouent aussi souvent, indirectement, un rôle vital pour l’alimentation du bétail dont dépend la santé de milliards de personnes. Bien gérées, nos zones humides continueront de fournir des produits alimentaires pour notre santé – malheureusement, beaucoup d’activités humaines ont un effet négatif sur la capacité des zones humides de conserver ce rôle.  Les zones humides continentales (rivières, lacs, étangs, marais, etc.) ont une fonction vitale : elles filtrent et épurent l’eau douce, la rendant “propre” à la consommation humaine. Ce service n’a jamais été plus précieux pour l’homme qu’aujourd’hui alors que plus d’un milliard de personnes n’ont toujours pas accès à de l’eau propre.

La pollution de l’eau

2,6 milliards de personnes n’ont pas accès, aujourd’hui, à un assainissement suffisant. Or, un mauvais assainissement aggrave la contamination bactérienne de l’eau de consommation fournie par les zones humides. C’est un facteur de maladie et, parfois, de mortalité. Les zones humides agissent comme des filtres ou des pièges pour de nombreux agents pathogènes. Lorsque le passage de l’eau à travers les zones humides est suffisamment long, les agents pathogènes perdent leur viabilité ou sont consommés par d’autres organismes. On construit des zones humides artificielles en milieu urbain et rural pour qu’elles jouent ce rôle et empêchent les eaux usées non traitées d’atteindre des zones humides naturelles qui sont des sources immédiates d’eau de consommation.

Les maladies liées à l’eau

Dans de nombreuses régions, la santé est menacée par les maladies liées à l’eau. Le paludisme – parce que les moustiques se reproduisent dans les zones humides- et les affections diarrhéiques (y compris le choléra) – parce que la contamination des eaux usées a les plus graves impacts à l’échelle mondiale. Presque tous les décès concernent les enfants de moins de cinq ans. Les impacts du paludisme frappent essentiellement l’Afrique mais aussi de nombreuses régions d’Asie et des Amériques. Le paludisme et les maladies diarrhéiques se distinguent par leurs incidences graves pour l’homme mais on peut leur ajouter les effets débilitants d’autres maladies liées à l’eau comme la bilharziose, l’encéphalite japonaise, la filariose, l’onchocercose… et bien d’autres. Il est possible de maîtriser les maladies diarrhéiques par un approvisionnement en eau propre, de bonnes pratiques d’assainissement et l’apprentissage de l’hygiène. Avec le réchauffement climatique, ces menaces pesant sur la santé humaine commencent à toucher les pays développés : le moustique ‘tigre’ vecteur du virus Chikungunya est aujourd’hui présent dans les Alpes Maritimes. Autrefois, en Europe surtout, un des principaux moteurs de la destruction des zones humides était l’éradication du paludisme. Cette pratique a provoqué la perte de services écosystémiques vitaux tels que la fourniture d’eau et de biens alimentaires, à tel point qu’aujourd’hui, l’assèchement n’est plus considéré comme une option. Les solutions, du moins dans certaines régions, vont du recours aux poissons qui consomment les larves de moustiques et aux larvicides bactériens qui les tuent sans porter préjudice à d’autres organismes, jusqu’à la conception, la gestion et la régulation améliorées des barrages et des programmes d’irrigation ainsi que des systèmes de drainage de l’eau pour éliminer les sites de reproduction.

Elvis Serge NSAA

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