Hôpital de district de Banyo : Un cadre idéal pour les soins

L’une des principales formations publiques du département du Mayo Banyo, cet hôpital se positionne comme une référence en matière des soins. En 2023, plus de 400 bébés ont vu le jour dans celui-ci et plus de 387 cas confirmés et traités de paludisme.

Quelques équipements de l’hôpital de district de Banyo

Située à plus de 500km de Ngaoundéré, la capitale régionale qui abrite les principaux hôpitaux publics (Hôpital Régional, Centre Hospitalier de Référence, Hôpital Protestant et de nombreuses cliniques privées), et à plus de 200km de Bafoussam, l’Hôpital de district de Banyo se positionne comme un rempart pour les patients de cette unité administrative. Malgré l’état enclavé de la route qui y mène, venant de Ngaoundéré, Tibati ou même Mayo-Darlé, de plus en plus de personne le sollicité pour ses prises en charge en cas de bobo de santé.

Une maternité répondant aux attentes des patientes

Sur le plan de la prise en charge des femmes enceintes, l’hôpital a réalisé en 2023, plusieurs centaines d’accouchements internes et des interventions externes pour faire accoucher les femmes en communauté. « Nous avons la chance d’avoir dans cet hôpital une équipe dynamique qui fait tout son possible pour assurer un meilleur suivi de la femme enceinte. Lors de l’accouchement, le même sérieux s’observe. Ce qui fait que nos femmes ont plus confiance d’aller dans cet hôpital » déclare Célestin, père de famille dont la femme accouche toujours dans cet hôpital. Comme lui, de nombreuses personnes interrogées sur la qualité du service à la maternité sont unanimes. Ils font bien confiance à leur hôpital et son personnel. « A l’Hôpital de District de Banyo, l’équipe travaille 24h/24 pour satisfaire les patients. Je n’ai jamais eu de soucis et que je n’ai pas été prise en charge de manière adéquate. Il faut que l’équipe continue dans cette lancée » soutient madame Mofor, mère de 4 enfants, tous accouchés dans cette structure sanitaire.

Quelques équipements de l’hôpital de district de Banyo

En plus du travail des accoucheurs, le service de néonatalogie dispose de 4 couveuses pour la prise en charge des prématurés et des petits poids de naissance. Ici, selon la majore, Tassah Germaine indique que « Le taux de récupération des prématurés et des petits poids de naissance dépasse les 80% ».  Et au directeur d’ajouter, « Pour assurer une bonne prise en charge des bébés, nous avons équipe disponible et prête à intervenir. S’il y a des enfants qui doivent être envoyés dans les couveuses, nous nous assurons que le groupe électrogène dispose d’assez de carburant. En cas de coupure du courant, nous basculons vers cette source d’énergie ». En dehors des 457 accouchements menés dans la formation sanitaire, 13 accouchements ont été enregistrés en communauté. L’analyse des données donne en moyenne 38 accouchements par mois à l’Hôpital de District de Banyo et 1 accouchement en communauté.

Autres pathologies

A en croire le docteur Njinyam Nelson Fuh, l’hôpital dont il a la charge a au cours de l’année écoulés procédé au diagnostic de 1307 cas suspects de paludisme. Parmi ces cas suspects, 393 ont été confirmés et 387 traités selon le protocole. Comme dans les autres parties de la région, l’air de santé dont est situé l’hôpital de district de Banyo, le paludisme reste une menace pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. « Nous travaillons avec l’appui des agents de santé communautaire du district de santé qui nous appuient dans la sensibilisation communautaire et aussi le diagnostic rapide, et la distribution des moustiquaires imprégnées à longue durée (Milda). A l’Upec (Unité de prise en charge des personnes vivants avec le VIH), la file active en 2023 fait état de 1320 personnes séropositives. Ces dernières sont prises en charge et suivies par le personnel de l’unité. Selon la direction de l’hôpital, toutes les personnes séropositives suivent normalement leur traitement.

En 2023, 338 poches de sang ont été collectées auprès des donneurs fidèles et des membres de familles des malades. Toutes ces poches ont été transfusées aux patients. Ce qui fait un taux de consommation de 100%. Dans ce service, un système de collecte-transfusion est mis en place pour éviter les avaries à cause de l’instabilité de l’énergie électrique, et parfois de l’insuffisance de carburant dans le groupe électrogène. « Nous préférons la collecte la transfusion directe, surtout dans notre contexte où le don bénévole n’est pas très ancré dans les habitudes des populations. Nous prélevons directement chez les proches des malades et nous transfusons » explique le directeur de l’Hôpital de district de Banyo.

Matériels roulants et infrastructures

Selon le directeur de l’hôpital, les matériels roulants sont mis à la disposition des populations pour le transport des femmes en travail et autres patients, de la maison vers l’hôpital où l’équipe est disponible pour la prise en charge des patients. « Nous avons 2 ambulances dont une offerte par le ministère de la santé et l’autre, un don du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), 2 motos dont 1 est fonctionnelle. Avec ce matériel, nous nous déployons sur le terrain pour le transport non seulement des femmes enceintes, mais également d’autres patients » indique le docteur Njinyam Nelson Fuh, directeur de cet hôpital.

En dehors du matériel roulant, l’Hôpital de district de Banyo dispose des groupes électrogènes, des plaques photovoltaïques et des points of care pour la conservation des vaccins et d’autres réactifs médicaux. Pour la conservation des vaccins, l’on apprend que le dispositif de conservation est ouvert aux formations sanitaires afin voisines. L’hôpital a à son actif 4 couveuses dont 2 ont été installées. Ce qui permet de prendre en charge les petit poids de naissance et les prématurés. Selon madame Germaine Tassah, major du service néonatologie, le taux de recouvrement dépasse largement les 80%, d’où l’utilisation de 2 couveuses sur les 4 disponibles.

Quelques équipements de l’hôpital de district de Banyo

Pour l’heure, l’Hôpital de district de Banyo dispose de presque tous les services, allant de l’accueil au Centre de Traitement Agréé des patients souffrants de la tuberculose à la maternité, en passant par le bloc opératoire et les hospitalisations. Seul service qui manque à l’Hôpital de district de Banyo, la morgue. Selon le directeur, il espère que les pouvoirs publics ne tarderont pas à mettre ce service en place.

En matière de ressources humaines, l’Hôpital de district de Banyo dispose d’une soixantaine de personnels toutes spécialisations confondues. « Nous disposons de 60 personnels toutes spécialisations considérées ». Et de préciser, « Le plateau technique de l’hôpital est élevé suite au don ministériel que nous avons reçu récemment avec la construction d’un bloc opératoire et la réhabilitation de ce bloc. Nous avons reçu des matériels, des concentrateurs d’oxygène, des aspirateurs, un service de réhabilitation qui est occupé et un bloc opératoire qui est fonctionnel » et au directeur d’insister, « Nous avons aussi un service d’odontostomatologie avec l’aide du ministère et des autorités locales et les élites de la communauté. Nous avons jusqu’à deux fauteuils dentaires dans la structure. Ce qui permet, ce qui facilite la prise en charge des patients avec des problèmes dentaires. Également, nous avons un opticien qui a des matériels ».

Au-delà de tout, la formation sanitaire regorge de plusieurs techniciens. « La formation sanitaire aussi dispose de plusieurs échographes qui permettent de réaliser des examens typiques. Aussi, nous avons un radio mobile qui permet aussi de faire des radiologies aux cheveux du lit du patient ».

Pour répondre davantage aux nombreuses sollicitations, une doléance demeure. Celle de renforcer le personnel soignant afin de répondre favorablement aux besoins des patients. Ce qui permettra aussi d’éviter les évacuations vers Ngaoundéré (Hôpital Régional, Centre Hospitalier Régional), Tibati (Hôpital Protestant de Ngaoumbela) par Tibati ou même Bafoussam à l’Ouest.

Jean BESANE MANGAM