Grâce à Mme Bilouer Marlyse, Major du Centre de prise en charge et de diagnostic de la tuberculose, le Centre de diagnostic, de dépistage et de prise en charge de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi s’est vu une fois de plus décerné une lettre de félicitations sur la « meilleure prise en charge des patients tuberculeux en 2024.
A l’hôpital de District de Kribi, elle se fait appeler « maman » par tous les patients tuberculeux. Mme Bilouer Marlyse est la Major du Centre de diagnostic, de dépistage et de prise en charge de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi. Depuis plus d’une dizaine d’années, elle s’est adonné corps et âme à la prise en charge des patients tuberculeux. A 51 ans, elle passe son quotidien auprès de ces malades pour essayer de suivre leur traitement de bout en bout. Grâce à ses efforts, le Centre de diagnostic, de dépistage et de prise en charge des malades tuberculeux est classé par le meilleur de la Région du Sud sur « la meilleure prise en charge des patients tuberculeux ». Il s’est déjà vu décerner trois lettres de félicitations. Le plus récent a été décerné en 2022 par l’actuel Ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie. Pour le Dr Saurel Ngo’o Mebe, Directeur de l’hôpital de District de Kribi, cette formation sanitaire met tout en œuvre pour une meilleure prise en charge des malades tuberculeux. « Nous avons une unité de prise en charge qui fait le maximum possible. Cela fait que nos patients qui sont hospitalisés pour tuberculose sont entre comme entre guillemets comme une communauté. Ils ont beaucoup de temps à passer ensemble. Ils sont bien organisés. Ils reçoivent correctement leur traitement dans la limite des stocks disponibles. Il faut savoir que parfois, nous connaissons des ruptures nationales. Ce qui embête un peu dans la prise en charge. Malgré tout, avec l’appui de la Délégation Régionale de la Santé et les partenaires, nous réussissons à pallier à ces soucis au quotidien », a affirmé le Point Focal Tuberculose contre le Traitement de la Tuberculose à l’HDK. .
Malgré que le centre de diagnostic, de dépistage et de la prise en charge de la tuberculose ne soit dans un état pas très reluisant. Tout est mis en place pour un bon suivi des patients tuberculeux. « J’ai été formée par rapport à la prise en charge de la tuberculose. Ce qui fait que, je me suis adonnée à la prise en charge de la tuberculose. Surtout que j’ai eu un père qui a une tuberculose. Raison pour laquelle, j’ai beaucoup aimé ce métier. C’est pour cela que je me suis adonnée entièrement à ce métier pour pouvoir sauver ces patients », a témoigné Mme Bilouer Marlyse, Major Centre de prise en charge et de dépistage de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi. Elle poursuit : « Je suis à plus de dix ans ici au Cdt à l’hôpital de District de Kribi. J’ai eu tellement des malades ici. Chaque année, j’ai plus de 100 malades. Par exemple, cette année, je suis à plus 170 malades pour l’année 2023. J’ai été primé trois fois. Toutes mes lettres de félicitation sont tout autour de la meilleure prise en charge du patient tuberculeux. La dernière c’était en 2022 décerné par l’actuel Ministre de la Santé Publique, Dr Manouada Malachie ».
Pour les malades de la tuberculose Mme Bilouer Marlyse est leur maman. Des témoignages poignants sur cette dame au grand cœur. « La Major est notre mère. Quand nous arrivons ici, elle prend soin de nous. Elle nous suit durant le diagnostic, notre dépistage et notre prise en charge. Elle veille à ce que nous puissions bien prendre notre traitement durant tout notre séjour ici au CDT. Elle va même souvent au-delà de tout cela. La télé que nous avons ici, c’est elle qui nous a offert cela plus l’abonnement. Nous sommes contents d’avoir une maman comme elle ici », a confirmé un malade. Ce sont des patients tuberculeux qui ne cachent pas leur joie et leur satisfaction face à cette femme au grand cœur qui a su leur apporter un amour maternel.
Catherine Aimée Biloa
Interview- Dr Johne Wangue Marcel Valentin
« Rendu en 2024, la ville de Kribi peut vaincre la tuberculose ».
Cette année, la 31ème Journée Mondiale de Lutte contre la Tuberculose, dont le couronnement aura lieu le 24 mars 2024 a pour le thème : « oui ! Nous pouvons mettre fin à la tuberculose ». Pensez-vous que Kribi peut vaincre la tuberculose ?
Rendu en 2024, la ville de Kribi peut vaincre la tuberculose. Nous avons mis en place avec l’appui du Ministère de la Santé Publique et des partenaires, des moyens de détection et de diagnostic. Nous faisons un creaming de la majeure partie des patients qui viennent en consultation. Le test des crachats est demandé de façon presque systématique. Plutôt le diagnostic est fait plutôt nous pouvons prendre en charge rapidement le malade. Cela permet de réduire l’incidence. Nous avons également la prise en charge des personnes qui vivent autour des personnes infectées. Cela permet également que nous puissions leur prendre en charge rapidement. Si elles sont malades, leur donner des préventions dans certains cas. Tout cela concoure à réduire l’incidence de la maladie. Si nous arrivons à faire une détection précoce des cas de tuberculose et faire une prise en charge rapide. Cela nous permet de réduire l’incidence de la maladie. Nous travaillons dans cette lancée et cela marche plutôt bien. 218 cas est un chiffre qui inquiète. Il faut aussi savoir que pour ces 218 cas pour la classification, il n’y a pas que le nombre de cas qui compte. Il y a aussi le nombre de patients que nous avons interrogés par rapport aux symptômes.
Comment se passe le suivi des malades de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi ?
Concernant les malades de la tuberculose au sein de l’hôpital de District de Kribi, nous pouvons dire qu’ils ont un suivi idoine selon les recommandations de monsieur le Ministre de la Santé Publique. Par conséquent, il y a un protocole de prise en charge qui est mis en place et qui est complètement gratuit. Il concerne uniquement les médicaments. Il faut savoir que, dans le protocole de prise en charge, il y a beaucoup de choses qui entrent en jeu. Mais, le traitement, l’hospitalisation, certains examens de suivi et de dépistage sont gratuits. Dans la tuberculose, lorsqu’un malade est diagnostiqué positif. Nous avons une prise d’hospitalisation obligatoire d’environ un à deux mois. La raison étant que, c’est la période où il est plus contagieux. Ensuite, nous avons 4,6 ou 9 mois de traitement en fonction du type de tuberculose.
Comment se porte l’unité de prise en charge de la Tuberculose de l’hôpital de District de Santé ?
Nous avons une unité de prise en charge qui est certes rudimentaire. Mais, elle fait le maximum possible. Cela fait que nos patients qui sont hospitalisés pour tuberculose sont entre comme entre guillemets comme une communauté. Ils ont beaucoup de temps à passer ensemble. Ils sont bien organisés. Ils reçoivent correctement leur traitement dans la limite des stocks disponibles. Il faut savoir que parfois, nous connaissons des ruptures nationales. Ce qui embête un peu dans la prise en charge. Malgré tout, avec l’appui de la Délégation Régionale de la Santé et les partenaires, nous réussissons à pallier à ces soucis au quotidien.
Quelle est la fréquence mensuelle des malades de la tuberculose dans le pavillon de prise en charge ?
La fréquence mensuelle des malades varie en fonction des périodes et des diagnostics. Tous les patients avec la nouvelle méthode, dès que nous avons un patient qui fait l’un des quatre symptômes de la tuberculose à savoir la fièvre, la toux, l’amaigrissement ou l’hyper sudation nocturne, il est déjà directement testé par rapport à la tuberculose. Nous enregistrons 20 malades par mois. Avec les nouvelles directives nationales, l’hospitalisation n’est plus obligatoire pendant les deux premiers mois. Nous nous sommes rendu compte que, avant la tuberculose, la malade vivait dans un ménage et puis les autres n’étaient pas contaminés. Maintenant, il n’y a que des personnes qui posent des problèmes graves ou des problèmes d’accompagnement (ceux qui vivent seuls et ceux qui ne sont pas compliants en traitement), qui sont dans l’obligation d’une hospitalisation.
Comment la population considère la tuberculose ?
La tuberculose est considérée très souvent comme la maladie des pauvres. Mais, elle touche toutes les couches sociales. Vous savez qu’on associait souvent les malades de la tuberculose à ceux qui vivent dans la promiscuité ou l’insalubrité. Ce sont les facteurs qui favorisent la survenue de la maladie.
Au regard du nombre de malades mensuels, est-ce que la tuberculose ne fait pas peur ?
Sincèrement au vue de cette fréquence de malades de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi, c’est un peu effrayant. Mais, nous réussissons à faire reculer la tuberculose. Il faut dire dans la Région du Sud, nous sommes le meilleur centre de diagnostic et de dépistage de la tuberculose. Il faut également noter que cette fréquence de 20 malades ne concerne pas seulement la ville de Kribi. Ils viennent de tout le District de Santé de Kribi.
Quel est l’état des lieux du pavillon de prise en charge des malades de la tuberculose ?
Le pavillon qui est rudimentaire quoi qu’on dise c’est à nous aussi. On peut vous donner un beau bâtiment, si vous ne faites pas l’entretien, il devient terne et lugubre. Donc, nous avons de nombreuses personnes qui ne faisaient pas cet entretien. Le bâtiment a été refait, mais, l’entretien n’a pas suivi. Concernant la rupture des médicaments, le Programme National de lutte contre la tuberculose est géré au niveau du Minsanté. Donc, quand nous faisons face à des ruptures, il existe des formations sanitaires qui ont une faible fréquence des malades, nous essayons le redistribuer les médicaments en fonction des zones où il y a plus de malades ou en fonction des besoins.
Quelle est votre doléance ?
Notre doléance sur la prise en charge de la tuberculose est le volet financier. Le Programme National de Lutte contre la tuberculose nous accompagne. Nous avons également quelques partenaires qui nous accompagnent. Nous avons quelques mécènes, associations d’églises qui viennent aider sur le plan nutritionnels et de l’hygiène. Il y a aussi beaucoup d’éducation de la population qui doit entrer en ligne de compte. Ils sont nombreux les patients qui se disent être sous-informés. Pourtant, ce n’est pas le cas. Certains malades se sentent toujours stigmatisés malgré l’information que nous leur donnons.
Interview réalisée par Catherine Aimée Biloa