Accidents sur la voie publique : 70% sont dus à l’excès de vitesse

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C’est ce qu’a révélé la recherche indépendante faite dans le cadre de la formation « Des données politiques » du programme Data impact-Vital stratégies et CDC Foundation, lors de la restitution des données liées aux accidents de la voie publique, le 29 mai 2023 à Yaoundé.

La vitesse est le plus grand tueur sur les routes camerounaises. Les statistiques indiquent  que les comportements à risque des conducteurs ont contribué à 70% des accidents de la voie publique, avec en tête l’excès de vitesse. Par ailleurs des  études récentes révèlent que les excès de vitesse sont responsables de 35% des accidents mortels au Cameroun. Ce qui estime que 40 % à 60% des conducteurs dépassent les limites de vitesse affichées de façon intentionnelle et parfois de façon involontaire. « Cette pratique met en danger non seulement la vie du conducteur, mais également celle des passagers, des piétons et d’autres usagers de la route. Il est démontré que la vitesse augmente à la fois la probabilité qu’une collision se produit et la gravité des blessures et dommages matériels subis en cas de collision », déplore un des chercheurs ayant travaillé sur l’enquête.

Pour lutter contre les excès de vitesse au Cameroun, le gouvernement a mis en place des mesures de sécurité et de prévention routière à travers des lois règlements, structures et des systèmes à l’instar des procédures de visites techniques, de l’intensification de la prévention routière, de la mise en conformité de la signalisation routière et des radars fixes et portatifs. Bien que ces mesures aient contribué à la régression du nombre de morts liés aux accidents de la route soit 56% en 8 ans. Une étude révèle que les conducteurs ont une tendance à adopter des comportements moins sécuritaires lorsque ceux-ci sous-estiment le risque routier. Ces résultats selon les chercheurs expliquent par exemple qu’entre la période du 01 er mai au 30 septembre 2022, les radars fixes de contrôle de vitesse des véhicules, installés le long de l’axe routier Yaoundé-Douala ont enregistré un total de 2476 infractions d’excès de vitesse.

Stratégies proposées par l’enquête

Pour limiter les accidents de la voie publique dus à l’excès de vitesse, l’étude de Data impact  recommande l’installation d’un système de limitation automatique de la vitesse dans les véhicules pour aider les conducteurs à respecter la limite de vitesse. Le dispositif compare la vitesse du véhicule à la limite de vitesse ou à la vitesse requise, informe ou avertit le conducteur, ou intervient si le conducteur roule trop vite, empêchant les excès de vitesse.  Les études montrent des réductions d’excès de vitesse entre 44 et 70,5%, une réduction du nombre d’accidents entre 8 et 49%, et une réduction entre 17 et 58% du nombre d’accidents avec blessés graves ou morts. « L’installation obligatoire d’un système de limitation automatique de vitesse dans les véhicules est faisable et présenterait la meilleure efficacité dans notre contexte », fait savoir Dr Aude Minyem.  Afin de mettre cette stratégie en œuvre, des concertations doivent être conduites entre les administrations publiques d’une part et  d’autres structures consultatives dont le Conseil National pour la Sécurité routière (CNSR), le Conseil National de la route (CONAROUTE), le secteur privé y compris les assureurs, les syndicats de transporteurs et les organisations non gouvernementales œuvrant pour la sécurité routière.

Limitation automatique de vitesse

Entre autres recommandations pour un contrôle efficace de la vitesse, il faudra également le soutien des différentes parties prenantes, un bon cadre organisationnel budgétisé et une communication intense axée sur la mesure. L’équipement progressif des véhicules avec subventions de l’Etat est recommandé sur une période de 5 ans, afin d’encourager les automobilistes à obtempérer à la politique. Le plaidoyer lancé, indiqua qu’après cette période, une décision nationale rendant obligatoire le système de limitation de vitesse devra être prise à la charge complète des automobilistes. Le ministère des Transports devra aussi étudier et contracter des fournisseurs habilités à commercialiser les dispositifs de limitation automatique de la vitesse et l’information additionnelle requise consistera à obtenir le taux de subvention que le Ministère des Transports est prêt à accorder.

Divine KANANYET

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