Clandestinité dans la pratique des soins de santé: L’urgence de l’assainissement du milieu de la profession médico-sanitaire s’impose dans la ville de Garoua

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Ils sont pour la plupart des Infirmiers Diplômés d’Etat, des aides-soignants qui s’installent en clientèle privée en marge de toute réglementation régissant la profession médico-sanitaire. Cet exercice ne reste pas sans conséquence non seulement pour la santé de la population mais aussi pour les agents de la santé pris en faute qui en courent des sanctions professionnelles et des poursuites judiciaires.

Une Infirmière en plein soins

La ville de Garoua comme dans d’autres villes de la région du Nord, la pratique des soins de santé ne nage pas dans un fleuve tranquille. Le milieu est envahi certes par des personnels de santé mais qui ne respectent pas la réglementation lorsqu’ils doivent s’installer en clientèle privée. La pratique des soins de santé devient clandestine. Et le nombre des personnes qui exercent dans cette condition va crescendo. Certains s’installent dans les lieux publics à l’exemple dans les marchés et d’autres, tout se passe dans leur domicile. Le but, c’est d’échapper au contrôle de la délégation régionale de la santé publique qui est l’administration qui pose un regard de surveillance sur la pratique légale de la profession médico-sanitaire. Pourtant, l’exercice en clientèle privée est soumis à une réglementation qui épouse l’éthique et la déontologie de la profession. Les cabinets des soins de fortune installés et ouverts reçoivent des patients tous les jours. Certains d’entre eux se font consulter. C’est une véritablement formation sanitaire qui est mise en place. Plusieurs traitements sont proposés à la population, entre autres paludisme, typhoïde, grippe, dysenterie amibienne… « Une pharmacie » est aussi ouverte. La vente illicite des médicaments s’ajoute à leur forfaiture.  Et c’est ainsi la routine. Pourtant, la pratique en soi de la santé n’est pas interdite. La réglementation exige à tout personnel de santé souhaitant s’installer en clientèle privée de remplir les conditions prévues par la loi. Très simplement, il s’agit d’obtenir au préalable l’autorisation d’exercer pour son propre compte auprès de l’ordre national des professions médico-sanitaires et ensuite saisir le Minsanté pour l’obtention de l’agrément. Malgré le chemin éclairé d’obtention de tous les documents légaux, les agents médico-sanitaires optent pour l’anarchie.

La pratique illégale de l’exercice en clientèle privée laisse la voie à d’énormes conséquences

La population est la plus vulnérable. L’anarchie peut profiter parfois aux imposteurs se faisant passer pour des agents médicaux ou aux personnes mal formées. La manipulation des outils de santé et des médicaments par les mains de ceux-là est un grand risque pour la population. Les injections mal faites, des médicaments prescrits à la fantaisie, les contre-indications sont autant des dangers auxquels est exposée la population. Et lorsque les soins administrés tournent mal, le patient ne saura vers qui se tourner d’autant plus la plupart de ceux-là (les agents médico-sanitaires en situation irrégulière) ne sont pas stables. Ils se déplacent constamment, d’un endroit à un autre pour éviter de se faire prendre.

Les conséquences touchent aussi ces agents de la santé indélicats. Leurs cabinets ouverts illégalement peuvent faire l’objet de fermeture. Les poursuites judiciaires sont aussi envisageables en cas de dommage survenu lors de la prise en charge faite sous leurs soins. Au final, nul n’est gagnant dans la pratique illégale en clientèle privée. Le Minsanté à travers ses structures déconcentrées mène des actions afin de nettoyer le milieu des brebis galeuses.

Les efforts des autorités sanitaires ne suffisent pas…

Pour les agents médico-sanitaires exerçant dans l’illégalité dans les marchés de la ville de Garoua par exemple, le maire de la ville est interpellé à contrôler davantage l’identité des personnes qui louent les bâtiments y compris les activités qui y seront ouvertes. Les autorités administratives ne sont pas en reste. Leur appui dans la lutte est essentiel. La délégation régionale de la santé publique a aussi besoin de l’appui des forces de l’ordre et de sécurité. Un moyen de coercition est efficace pour instaurer de l’ordre. Des actions qui sont aussi attendues de la population reposent sur la dénonciation. La profession médico-sanitaire doit être exercée en toute légalité lorsqu’on sait que rien ne vaut la santé.

Marcus DARE

 

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