
Photo de famille des congressistes.
La ville de Garoua a accueilli du 20 au 22 février 2025 le 30ème Congrès de la Société Camerounaise d’Ophtalmologie. Un événement qui a rassemblé les acteurs clés du secteur ophtalmologique camerounais et international. Placé sous le theme : « Soins oculaires à l’ère de la couverture santé universelle (CSU) », ce congrès a été l’occasion d’un plaidoyer pour l’intégration des soins oculaires au sein de la CSU, un enjeu de santé publique pour le Cameroun.
Le congrès a réuni plus de 200 participants, parmi lesquels figuraient des ophtalmologues, des infirmiers spécialisés en ophtalmologie, des chercheurs, des enseignants et des représentants des autorités sanitaires. La présence d’experts internationaux a enrichi les débats et permis des échanges fructueux sur les meilleures pratiques en matière de soins oculaires. Cette diversité des participants a souligné l’importance d’une approche multidisciplinaire pour relever les défis liés à la santé visuelle au Cameroun. L’ouverture du congrès a été marquée par la présence du Gouverneur de la Région du Nord Jean ABATE EDI’I, accompagné de ses collaborateurs. Dans son discours, il a salué l’initiative de la SCO d’organiser ce congrès crucial, soulignant l’importance primordiale de la santé oculaire dans la vie de chaque individu et son impact direct sur le développement socio-économique du pays. Il a rappelé l’engagement du gouvernement à améliorer l’accès aux soins de santé pour tous. Durant ces trois jours de travaux intensifs, le congrès a été rythmé par une série de tables rondes animées par des experts et des présentations d’études scientifiques innovantes. Ces discussions ont porté sur l’ensemble de la chaîne de soins oculaires, de la prévention à la prise en charge des pathologies complexes. Les exposés ont mis en lumière la situation actuelle des soins oculaires au Cameroun, révélant un accès inégalitaire aux soins, une pénurie de spécialistes et un manque de ressources matérielles dans de nombreuses régions du pays.
L’un des axes majeurs du congrès a été le plaidoyer pour une intégration rapide et efficace des soins oculaires au sein de la CSU. Les congressistes ont unanimement exprimé leur préoccupation face à la situation actuelle où de nombreux camerounais, notamment dans les zones rurales, n’ont pas accès à des soins ophtalmologiques de base. Ce manque d’accès conduit à une dégradation progressive de la vue, impactant négativement la qualité de vie, l’éducation, l’emploi et le développement économique du pays. Des études présentées ont démontré le coût économique élevé de la cécité évitable et la nécessité d’investir dans la prévention et le traitement des maladies oculaires.
Le plaidoyer pour l’inclusion des soins oculaires dans la CSU s’est appuyé sur des arguments solides, étayés par des données chiffrées et des témoignages concrets. Les congressistes ont insisté sur la nécessité d’une politique nationale ambitieuse en matière de santé visuelle, intégrant des programmes de dépistage précoce, de formation du personnel de santé, d’équipement des centres de santé et d’accès aux médicaments essentiels. Ils ont également souligné l’importance de la sensibilisation de la population aux bonnes pratiques pour la prévention des maladies oculaires.
Face à l’urgence de la situation, la SCO a lancé un appel aux ophtalmologue camerounais. Elle les encourage à organiser des campagnes gratuites de consultations ophtalmologiques à intervalles réguliers dans les différentes régions du pays. Ces initiatives, en plus de leur impact direct sur la santé de la population, visent à fournir des données concrètes au gouvernement pour étayer le processus d’intégration des soins oculaires dans la CSU. L’objectif est de démontrer l’efficacité et la rentabilité d’un accès élargi aux soins ophtalmologiques. Au-delà du plaidoyer pour la CSU, le congrès a également mis l’accent sur la formation continue des professionnels de santé. Des ateliers pratiques ont été organisés pour améliorer les compétences des participants en chirurgie ophtalmologique, une spécialité médicale qui nécessite une expertise pointue et un équipement de pointe. La SCO a réaffirmé son engagement à promouvoir la formation continue et à développer des programmes de formation adaptés aux besoins du pays.
Le 30ème Congrès de la SCO à Garoua a été un moment important pour la défense de la santé visuelle au Cameroun. Le plaidoyer pour l’intégration des soins oculaires dans la CSU a été clair, fort et appuyé par des arguments convaincants. L’appel lancé aux professionnels de santé pour des campagnes gratuites de consultations, ainsi que l’accent mis sur la formation continue, témoignent de la volonté de la SCO de contribuer activement à l’amélioration de l’accès aux soins oculaires pour tous les Camerounais.
Marcus DARE