Faux médicaments – L’Etat du Cameroun perd plus de 33 milliards de francs Cfa par an

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A l’occasion de la célébration de la Journée africaine de lutte contre le médicament de la rue, ce 12 octobre 2021, le ministre de la Santé publique, le Dr. Manaouda Malachie, a lancé la traque aux vendeurs des médicaments de la rue.  Selon l’Organisation mondiale de la santé Oms, 116000 décès en Afrique subsaharienne seraient dus à la consommation des faux produits. Les fléaux de « faux médicaments et de trafic illicite des produits pharmaceutique » constituent donc un véritable problème, car les malades dépensent pour des médicaments qui n’ont aucun effet bénéfique ou pire encore, sont nocifs, voire mortels. Ces faux médicaments, du fait des impuretés qu’ils contiennent aggravent la santé des populations en engendrant des maladies chroniques telles que des insuffisances rénales, hépatiques, cardiaques, etc

On y est presque ! Alors que le commerce de faux médicaments fait des ravages dans tout le continent, le gouvernement camerounais s’attaque enfin à cette  épidémie silencieuse. « Un médicament sur dix vendus dans le monde est une contrefaçon, une activité 10 à 25 fois plus lucrative que l’héroïne ou la fausse monnaie », affirme le laboratoire Sanofi, se référant à une étude de l’Institut de recherche anticontrefaçon de médicaments (Iracm). Au cours de son échange avec la presse, le ministre de la Santé publique a insisté sur la sensibilisation les populations, maillon important de lutte contre le faux médicament. C’était à l’occasion de la célébration de la Journée africaine de lutte contre le médicament de la rue, ce 12 octobre 2021, dans la salle de conférences de son département ministériel. « Cette journée nous invite à un appel de consciences, un appel à l’attention du monde sur les ravage qu’occasionnent les médicaments contrefaits et illicites sur la santé des populations », a souligné le patron de la santé publique au Cameroun, le Dr. Manaouda Malachie. A cet effet, le thème de cette année est : « lutte contre le faux médicament, une responsabilité de tous ». Cette journée est une opportunité pour l’inspection des établissements pharmaceutiques non seulement d’assurer la conformité de leurs activités, mais, surtout de sensibiliser la population et les acteurs sur les méfaits des médicaments de la rue et les responsabilités. « Dans la loi du 12 juillet 2016, portant code pénal notamment en son article 258 qui réprime la vente illicite des médicaments, la détention et la vente des médicaments contrefaits ou falsifiés ». L’équipe de la pharmacovigilance doit  sensibiliser les acteurs de différentes administrations du comité de lutte sur les méfaits des médicaments de la rue ;  informer des populations sur les dispositions légales et réglementaires qui régissent la gestion et la manipulation des médicaments, les risques encourus en consommant les médicaments d’origine et de qualité non contrôlées, le circuit autorisé de distribution et d’acquisition des médicaments. Selon l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun (Onpc) : «  le circuit illicite représente un peu plus de 25% du marché du médicament national et près de 40% des médicaments de la rue proviennent de la contrebande ».

Faux médicament

Au Cameroun, le médicament constitue l’un des pôles les plus élevés des dépenses de santé des ménages (50% environ). Les dépenses en santé relatives à l’achat des médicaments dans la rue s’élevaient à 33200 000 000 de francs Cfa, soit 7,0% des dépenses en santé. Selon l’Organisation mondiale de la santé Oms, 116000 décès en Afrique subsaharienne seraient dus à la consommation des faux produits. Les fléaux de « faux médicaments et de trafic illicite des produits pharmaceutique » constituent donc un véritable problème, car les malades dépensent pour des médicaments qui n’ont aucun effet bénéfique ou pire encore, sont nocifs voire mortels. Les médicaments qui constituent l’ingrédient actif en quantités infra-thérapeutiques alimentent par ailleurs, la résistance aux médicaments antibiotiques, antipaludiques at autres. Ces faux médicaments, du fait des impuretés qu’ils contiennent aggravent la santé des populations en engendrant des maladies chroniques telles que des insuffisances rénales, hépatiques, cardiaques, etc. Le système de santé et les professionnels de santé perdent par conséquent de leur crédibilité auprès des populations et les efforts du gouvernement peuvent paraître vains. Outres ces effets néfastes sur la santé, les faux médicaments et le trafic illicite des produits pharmaceutiques affaiblissent les entreprises du médicament, diminuent l’attractivité du secteur pharmaceutique et les recettes fiscales de l’Etat. Ces fléaux augmentent la pauvreté des couches sociales démunies, favorisent la toxicomanie engendrée par la consommation abusive ou le mésusage de certains médicaments tel le Tramadol, affectent les performances académiques des jeunes, diminuent leur capacité créative et constituent de ce fait, un réel frein à l’émergence du Cameroun. Le risque d’utilisation de certains médicaments (drogues) par les réseaux terroristes pour conditionner des jeunes afin d’obtenir leur soumission, leur consentement et leur engagement comme soldats ou kamikazes n’est pas non plus à négliger.

Elvis Serge NSAA

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