Violences basées sur le genre : Les conflits favorisent les violences sur les femmes et les filles

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A cet effet, les experts de l’UNFPA, ont initié mercredi 20 septembre 2023 un atelier d’élaboration des procédures opérationnelles standard sur les VBG.

La violence basée sur le genre (VBG) reste « l’une des principales préoccupations humanitaires » au Cameroun. Selon les conclusions de « Voix du Cameroun », 100 % des personnes interrogées ont signalé des cas de violence domestique, 98 % un refus de ressources et 95 % des violences psychologiques dans leurs communautés.

En outre, 90 % ont confirmé un accès limité aux services pour les femmes et les filles. « On estime que 987 000 personnes ont besoin de services de prévention et de réponse à la VBG dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord », peut-on lire dans le document mis à la disposition du reporter d’Echos santé par l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population), Cameroun.

Au cours de l’atelier sur l’élaboration des procédures opérationnelles standard sur les VBG organisé à Douala mercredi dernier, les experts sollicités par l’agence Onusienne, ont relevé qu’en  2022, 8 623 cas de VBG ont été signalés dans les régions du Nord-ouest et Sud-Ouest,  représentant 74,6 % du total des cas. Parmi celles-ci, 31 % concernent des violences psychologiques, 27 % des violences sexuelles, 22 % un déni de ressources/opportunités, 20 % des agressions physiques. Environ 89 % des survivants sont des femmes, 28 % sont des enfants et 6,5 % sont des personnes handicapées. En 2022, « les risques de VBG identifiés dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest ont mis en évidence que la VBG est très profondément ancrée dans une répartition inégale du pouvoir et reste endémique, affectant de manière disproportionnée les femmes et les filles »,  font savoir les spécialistes de Gender Based Violence Aréa of Responsibility (GBV AOR). Il s’agit d’un organe international servant de cadre de régulation des interventions sur les violences basées sur le genre en contexte humanitaire.

Parmi les pires impacts physiques de la violence sexiste et sexuelle sur les personnes touchées, ces experts citent : les blessures, les mutilations, les traumatismes, les grossesses non désirées et les maladies sexuellement transmissibles. Les acteurs de la VBG signalent également des impacts sociaux et psychosociaux tels que l’isolement, le rejet, les pensées suicidaires, la stigmatisation, la honte, les troubles mentaux et le stress. Alors que les femmes et les filles tentent de s’en sortir de manière positive en recevant le soutien des églises et d’autres associations de soutien et en s’engageant dans des activités génératrices de revenus, les mécanismes d’adaptation négatifs restent dévastateurs, notamment la toxicomanie et le sexe de survie.

Même si les femmes constituent le groupe le plus exposé, certaines catégories sont particulièrement vulnérables, notamment les femmes handicapées, les adolescentes et les veuves. L’enquête GBV/IMS (information management system) montre que 11 % des survivants sont des hommes et des garçons dans les deux régions. Ces actes sont généralement commis par d’autres hommes, qu’il s’agisse d’hommes armés qui utilisent la violence sexuelle comme moyen d’« émasculer » les civils de sexe masculin ou d’autres hommes civils qui les exploitent et profitent de la vulnérabilité créée par le déplacement. Cependant, ils ne bénéficient pas de réponses adaptées et sont confrontés à de plus grandes contraintes pour accéder à des services adéquats, sont confrontés à une forte stigmatisation et les conséquences psychosociales sont souvent mises à mal.

Le but de l’atelier organisé mercredi dernier était de mettre à jour les SOP VBG pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun touchées par la crise humanitaire. Les procédures opérationnelles standard (POS) pour la prévention et la réponse à la VBG sont élaborées dans le cadre d’un processus collaboratif qui inclut des agences des Nations Unies, des organisations gouvernementales et non gouvernementales, des organisations communautaires et des représentants de la communauté touchée par l’urgence (conflit ou catastrophe). Les procédures opérationnelles standard sont des procédures et des accords spécifiques entre organisations qui reflètent le plan d’action et les rôles et responsabilités de chaque organisation. En tant que telles, les SOP sont des documents d’accompagnement qui soutiennent le plan d’action contre la VBG.

Ghislaine DEUDJUI

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