37ème édition consacrée à la journée internationale de la femme

3
188
L’invisibilité numérique des travailleuses de la santé dans les sphères de pouvoir

Les femmes sont aux premières lignes de la crise sanitaires, en tant que travailleuses de la santé, soignantes, innovatrices, organisatrices communautaires et parmi les leaders nationaux les plus exemplaires et les plus efficaces dans la lutte contre la pandémie. Ces les femmes constituent 60 % du personnel de santé au Cameroun, mais, elles sont paradoxalement mal loties dans la répartition des postes de haute responsabilité. La crise sanitaire a mis en évidence le caractère central de leurs contributions et la charge disproportionnée que les femmes portent.

C’est pourquoi, la Journée internationale des femmes (IWD 2022) se tiendra cette année sous le thème de : « Egalité homme-femme aujourd’hui pour un avenir meilleur ». Ce thème veut célébrer les incroyables efforts déployés par les femmes et les filles du monde entier pour façonner un avenir et une relance plus égalitaires après la pandémie de la Covid-19. Il s’aligne également sur le thème prioritaire de la 65e session de la Commission de la condition de la femme, « Participation pleine et effective des femmes à la prise de décisions dans la sphère publique, élimination de la violence, réalisation de l’égalité des sexes et autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles ». Le thème s’aligne aussi sur la campagne phare Génération Égalité, qui exige que soit accordé aux femmes le droit de participer aux processus décisionnels dans tous les domaines de la vie, qui réclame l’égalité salariale et le partage équitable des tâches familiales et domestiques non rémunérées, et qui appelle à l’élimination de toutes les formes de violence infligées aux femmes et aux filles et à établir des services de santé adaptés à leurs besoins.

Parité dans le secteur de la santé

Les femmes constituent 60 % du personnel de santé au Cameroun, mais, elles sont paradoxalement mal loties dans la répartition des postes de haute responsabilité. Elles demeurent marginalisées, exclues des sphères décisionnelles. D’abord au niveau de l’administration centrale du Minsanté, le trio de tête (ministre, secrétaire d’État et secrétaire général) est tenu par trois hommes. Selon l’urgentiste.com, dans les directions, les femmes semblent tout aussi tenues à l’écart. Sur les 8 postes de directeur et 3 postes de chef de divisions qui meublent l’organigramme du Minsanté, seule la Direction des Ressources Financières et Patrimoine est occupée par une femme depuis le 27 septembre 2021.

Trois profils ont fait leur entrée ce même jour, à l’Inspection générale des services pharmaceutiques et des Laboratoires. Deux sont des hommes et l’autre, une femme (Dr Yangrelo Jessica Louise). Elle y retrouve le Dr Kouakap Djinou Ntchana Solange Chantal, IG de ce service. Depuis le 27 septembre, les trois postes de conseillers techniques sont détenus par des cadres masculins. Le poste vacant ayant été confié au Dr Kamga Simo Cyrille. « C’est le statu quo au niveau des postes stratégiques de rangs de directeur à l’administration centrale en montant. Nous attendons de voir si les deux postes vacants à la DAJC et la DPS vont être remplacés par des femmes », fait savoir notre cadre précité.

Services déconcentrés

Selon l’urgentiste.com, dans les services déconcentrés, la mise en valeur des compétences des femmes fait également pâle figure. En effet, aucune dame ne trône à la tête d’un hôpital général, (juste un directeur général adjoint à Douala). Pis, dans les 5 hôpitaux Centraux existant au Cameroun (Central de Yaoundé, de Jamot, du Cury, de l’hôpital de référence de Sangmélima et celui Laquintinie de Douala), ce sont les hommes qui tiennent les rênes au détriment des médecins femmes. Les profils féminins semblent également marginalisés dans le choix des directeurs des hôpitaux régionaux et hôpitaux régionaux annexes. À Yaoundé, capitale politique du pays, aucune femme n’est directrice d’un hôpital de District. Les délégations régionales de la santé publique ne font pas mieux. Sur 10 délégués régionaux, seules deux sont des femmes (Centre et Adamaoua). Seules 2 femmes sur 10 sont à la tête des hôpitaux régionaux (Garoua et Est). Elles ont été nommées en octobre 2021. Au niveau des Centres hospitaliers régionaux (CHR opérationnels), une femme (Garoua) occupe le poste de Directeur contre 3 hommes. Sur un ensemble de 9 programmes de santé recensés, les femmes n’en dirigent que quatre.

Il s’agit des programmes nationaux de Lutte contre le paludisme, de Lutte contre la mortalité maternelle et infanto juvénile, de lutte contre la Cécité et de lutte contre le Sida (février 2022). Le Centre national de transfusion sanguine, organe sous tutelle du Minsanté tout comme le Laboratoire national de contrôle de qualité des médicaments et d’expertise (Lanacome), et l’Observatoire national de la Santé publique (ONSP) sont néanmoins tenus par des femmes.

Elvis Serge NSAA

Comments are closed.

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR