FISTULE OBSTETRICALE : Des interventions aux femmes pour retrouver leurs dignités à Maroua

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Grâce au projet de réponse d’urgence en matière de violence basé sur le genre et de santé maternelle mis en œuvre par ONG Care international, les femmes souffrant des fistules obstétricales dans l’Extrême-Nord retrouvent le sourire à l’hôpital régional de Maroua.

Maimouna à 30 ans, elle réside à Domayo. Lorsqu’elle portait sa deuxième grossesse, c’est une année sombre qu’elle n’est pas loin d’oublier. Après un travail long et douloureux, elle finit par accoucher un enfant mort-né. « C’était très difficile le choc, j’ai fait 03 jours et puis on m’a opéré. Depuis ce jour, je ne me retrouvais plus ». Cet accouchement difficile à laisser des séquelles au niveau au niveau de ces parties génitales. Cela à fait 5ans que cette dernière a vécu le drame. La jeune femme faisait régulièrement « pipi » terme qui signifie uriner ou pisser au lit. « Je n’arrivais pas à dormir à la maison surtout quand il pleuvait, je pissais seulement. C’était difficile pour moi de retenir les urines » témoigne Maimouna. Incapable de retenir les urines et les selles, elle est devenue la rusée de tous. « Je n’avais pas de copain, j’étais rejeter. Quand un homme voulait me draguer, les copines du quartier lui disait tu veux faire quoi avec une pisseuse au lit ? Cela décourageait le prétendant. Il s’en allait » souligne cette dernière. Maimouna ne savait pas qu’elle souffrait de fistule obstétricale. Pour son entourage, c’était une malédiction ; une maladie de la honte. Pourtant, la fistule obstétricale est une lésion grave et dangereuse susceptible de survenir  lors d’un accouchement. Comme Maimouna, à l’Extrême-Nord, environ plus de  600 femmes ont été opérées en 2009 et 2014 en raison du nombre de cas dans cette partie du Cameroun.

Dans la région de l’Extrême-Nord, on dénombre plusieurs pathologies. Parmi celles-ci, les fistules obstétricales occupent une place de choix. « Après une analyse de la situation, nous nous sommes rendus compte qu’il y avait parmi les pathologies certaines qui concernaient une couche de la population. Il s’agit des fistules obstétricales et des fentes labio-palatines. Nous nous sommes rendus compte également qu’il y a avait aussi les cancers du col de l’utérus dont a situation n’est pas encore connu. C’est pour cette raison ; que nous avions réfléchi et chercher à savoir quel partenaire financier pouvait nous accompagner. Nous avons eu l’appui financier du gouvernement Français à travers l’ambassade de France à Yaoundé. Dans ce projet, nous travaillons avec Care International Cameroun qui est le partenaire de mise en œuvre. Pour les cas de fistules obstétricales et des fentes labio-palatines, l’association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF) recherchent les cas dans les communautés. Les victimes sont référées vers l’hôpital régional pour être pris en charge gratuitement du transport, jusqu’à l’opération et la prise en charge des médicaments.» explique Dr Fetse Tama Gerard, directeur de l’hôpital régional de Maroua.

La fistule obstétricale est considérée comme  un problème de santé publique qui date de longtemps. La première campagne d’opération de fistule obstétricale et autres pathologies a permis aux femmes victimes de retrouver leur dignité. Ces femmes ont retrouvé leur sourire grâce aux efforts de l’association de lutte contre les violences faites aux femmes (ALVF). « Notre rôle dans ce projet est centré sur le référencement. Nous faisons l’identification des cas à travers la région. Lorsque les cas sont identifiés, nous avions des points contacts qui sont communiqués à travers des messages et des types de medias. Ces personnes qui vivent ces conditions difficiles des fistules obstétricales peuvent nous contacter à travers ces contacts. Outre, ils peuvent nous contacter à travers nos 40 relais communautaires qui sont les hommes et les femmes dans la région de l’Extrême-Nord chargé de référer les malades vers l’hôpital régional de Maroua. » explique Mme Aissa Doumara Ngatangssou, coordonnatrice de ALVF. Les éfforts du personnel de santé impliqué dans la campagne d’opération obstétricale n’est pas en reste. Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord apprécie le travail abattu par l’equipe. « La population de l’Extrême-Nord compte une population de plus de 5millions d’habitants, les coutumes et les traditions font à ce que certaines maladies ont du mal à être porter en publique. Ainsi, avec l’accompagnement de l’association ALVF la sensibilisation a été faite. Le directeur de l’hôpital régional de Maroua et ses partenaires ont mis sur pied un plateau technique adéquat pour gérer cette pathologie. Nous avions eu à rendre visite au personnel de santé impliqué dans les opérations du bec de lièvre, du cancer de l’utérus et des fistules obstétricales. Grace à cette campagne, ces femmes retrouvent leur dignité et leur fierté. Nous encourageons le staff de l’hôpital à continuer à donner le sourire à la population. Autrefois, ces femmes étaient rejetées, aujourd’hui, elles retrouvent le sourire. » psalmodie le gouverneur de la région de  l’Extrême-Nord Midjiyawa Bakary.

Nikodemus Hinsia

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