Bafoussam : Toujours en alerte contre la vente illicite de médicaments

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La réunion du Comité Régional de lutte contre la vente illicite des médicaments et produits pharmaceutiques impropres à la consommation, qui s’est tenue ce 22 janvier 2025 dans la salle des conférences des services du Gouverneur de la Région de l’Ouest, a permis de relever les causes de la prolifération des médicaments et produits pharmaceutiques dans la rue. L’objectif principal de ce conclave était de jeter un regard rétrospectif sur les activités menées durant l’année 2024 écoulée et explorer des stratégies qui doivent être mises sur pied pour éradiquer ce fléau.

Sous la présidence du Gouverneur de la région du soleil couchant AWA FONKA Augustine, toutes les autorités locales ayant pris part à cette manifestation ont assisté à la présentation du Délégué Régional de la Santé Publique pour l’Ouest, le Dr TCHATCHOUA KAMLEU Alain Patrick.  Il ressort de cette présentation que plusieurs activités en faveur de la lutte contre la vente des faux médicaments ont été menées en 2024 avec en prime la saisine dans un domicile privé de Bafoussam d’un important stock de faux médicaments évalué à plus de 510 millions de francs CFA. Des produits illicites qui avaient été ainsi détruits à la décharge de la Mifi, en présence du gouverneur de la région de l’Ouest par ailleurs président du comité régional de lutte contre la vente des faux médicaments et produits pharmaceutiques impropres à la consommation.

Les comptoirs de ces commerçants qui excellent dans la vente illicite des médicaments et la pratique clandestine des soins médicaux, sont devenus au fil du temps une véritable gangrène au Cameroun et particulièrement dans la région de l’Ouest. « On a quand même ce qu’on peut appeler les vrais-faux médicaments qui sont souvent distribués par des acteurs non compétents, qui viennent pour des campagnes de santé. Ils arrivent souvent avec des médicaments, que nous ne connaissons et contrôlons pas. Ils vendent pendant ces campagnes à prix réduits et après ils se sauvent, ça nous échappe. Il faut préciser que là, il s’agit des ONG, des associations, des communautés tribales. Parfois, nous ne sommes informés que par les banderoles qui sont affichées. » Précise le Dr. FOKAM Joséphine, Présidente Régionale de l’Ordre des Médecins du Cameroun

Mais le canal par lequel passent ces médicaments pour atteindre les populations, n’est pas l’unique souci. Plusieurs facteurs évoqués par les participants, expliquent la résistance de ce phénomène, pourtant combattu en permanence et sans relâche par les médecins, l’autorité administrative et les forces des défenses et de sécurité. Il s’agit tout d’abord, de l’accès aux soins de qualité et à moindre coût pour les populations, de l’impunité encouragée par les légèretés observées dans les procédures judiciaires contre les délinquants. Ensuite, de la complicité de certaines administrations qui octroient les boutiques à ces vendeurs de médicaments et enfin, le laisser-aller observé dans les initiatives ou évènements qui utilisent les services de la médecine.

La présidente régionale de l’ordre des médecins du Cameroun, s’est dite engagée à tenir ferme face à la résistance du phénomène. « Nous avons l’obligation, dans le but de combattre toutes ces structures, de nous rapprocher de l’autorité administrative et obtenir son adhésion. C’est ça qui parait difficile pour le moment. Mais, nous sommes ravis de la mise en place de ce comité de lutte, qui va vraiment faciliter les choses et qui permettra un meilleur contact, une meilleure collaboration avec tous les acteurs pour que les résultats soient plus palpables sur le terrain. » a-t-elle conclu.

C’est donc pour être plus efficace et efficient dans la lutte contre la vente illicite des médicaments en cette année 2025, que le comité a élaboré séance tenante son planning annuel d’activité avant de valider les recommandations formulées par le gouverneur de la région de l’Ouest. Aussi, sera-t-il question de mettre en place et d’assurer le fonctionnement effectif des comités départementaux et d’arrondissement de lutte contre la vente illicite des médicaments et produits pharmaceutiques impropres à la consommation. En passant de la phase de sensibilisation à la phase répressive, le législateur a prévu un arsenal juridique qu’il faudra mettre en application.

Adèle BITGA

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