
Pr Pascal NZE OBIANG.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, le Pr Pascal NZE OBIANG, représentant de la Société Gabonaise d’Anesthésie, Réanimation et de Médecine d’urgence par ailleurs Conseiller Technique au ministère de la Santé Publique du Gabon, dresse le bilan de son séjour passé au Cameroun dans le cadre du dixième Congrès de la Société Camerounaise d’Anesthésie et de Médecine d’urgence tenu du 21 au 22 juillet 2025.
Professeur, nous sortons de ce dixième congrès de la SCARMU, le Gabon a participé à l’événement. Quelle appréciation faites-vous du niveau de nos médecins au Cameroun ?
Je veux d’abord remercier nos amis et frères camerounais pour cette invitation. La Société Gabonaise d’Anesthésie, Réanimation et de Médecine d’urgence a été valablement représentée à ce dixième congrès de la Société Camerounaise d’Anesthésie, Réanimation qui était basé sur la gestion des catastrophes.
Il faut dire que c’est une partie de la médecine qui est assez particulière parce que ce ne sont pas des choses qu’on prévoit. Donc on peut être assis aujourd’hui, on se réveille un matin, on ne sait pas ce qui va arriver dans la journée, un afflux massif de patients.
Je remercie ici tous les collègues camerounais qui ont fait des présentations de haut niveau partant des urgentistes, des anesthésistes réanimateurs, même des chirurgiens et des gynécologues qui sont venus présenter leur part de service, leur apport sur cette gestion des catastrophes.
Pour nous Gabonais, ça a été vraiment un très bon moment passé avec nos frères camerounais autour de la science. C’est comme ça que nous allons faire prospérer nos pays.
Le plan blanc a été longuement abordé au cours des travaux. Comment sont-ils mis en œuvre au Gabon ? Y a-t-il une stratégie définie ou bien c’est une politique globale ?
Justement, nous avons longuement débattu sur le sujet. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir des responsabilités au niveau du ministère de la santé de mon pays. J’ai partagé notre expérience sur la gestion des catastrophes. Il n’y a pas longtemps, trois ou quatre ans, nous avons eu des naufrages au bord de Libreville et l’hôpital le plus proche qui est le CHU Mères et Enfants a été directement impliqué dans la gestion de cet afflux massif des naufragés.
Donc, on a partagé notre expérience. Effectivement, la mise en place du plan blanc est indispensable parce que c’est une organisation qui doit être mise sur pied pour qu’au moment venu, que ce soit de l’agent de sécurité jusqu’au directeur général de la structure, chacun sache ce qu’il a à faire ce jour particulier. Donc, nous avons partagé notre expérience.
Les façons d’élaborer le plan blanc ne sont pas différentes parce que, lors de la gestion des catastrophes au niveau du Gabon, c’est la primature, c’est le premier ministre, c’est le ministre de l’Intérieur, qu’on appelle ici le ministre de l’administration du territoire, qui sont en première ligne. Et tous les autres ministères sont constitués des entités de cette chaîne de prise en charge. Donc, c’est la même chose au Cameroun. On fait quasiment la même chose. Il faut juste qu’on arrive à bien mettre ces choses sur pied et interpeller à chaque fois les différentes composantes de cette organisation.
Quelles sont les activités en perspective de l’ASGARMU ?
Les activités en perspective de l’ASGARMU, c’est exactement ce que nous faisons ici aujourd’hui avec nos collègues camerounais. C’est d’organiser des congrès et surtout de trouver des thématiques qui interpellent, non seulement dans l’amélioration de notre pratique au quotidien, mais aussi dans l’amélioration du système de santé. En gros, parce que l’anesthésiste réanimateur est au centre de la prise en charge des patients au niveau de l’hôpital. Donc, nous avons ce devoir d’interpeller toujours, de mettre en place de nouvelles stratégies pour améliorer la prise en charge de nos patients.
Propos recueillis par Junior NTEPPE KASSI