Cancer du sein : le Chracerh lance une campagne de dépistage gratuit

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Le Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (Chracerh) tient depuis lundi, une campagne de dépistage des cancers féminins : sein, col et corps de l’utérus.

L e cancer du sein est le cancer le plus fréquent au Cameroun et représente la première cause de décès par cancer chez la femme. A l’occasion de la célébration de la 37ème édition de la Journée internationale de la femme 2022, une campagne de sensibilisation et de dépistage est organisée au Centre hospitalier de recherche et d’application en chirurgie endoscopique et reproduction humaine Paul et Chantal Biya (Chracerh). La situation est inquiétante ! Au Cameroun, le cancer du sein est l’un des cancers les plus mortels.

Il est à l’origine du décès d’au moins 2.000 femmes chaque année. Pourtant, c’est l’une des maladies qui se soigne le mieux, si elle est diagnostiquée à temps. « Le cancer du sein est un cancer grave. Mais c’est un cancer curable. On peut le prévenir, il se dépiste aisément », explique Paul Ndom, oncologue en service à l’Hôpital général de Yaoundé. Dans ce cadre, elles sont des multitudes de femmes à avoir pris d’assaut les locaux de l’hôpital spécialisé dans la santé de reproduction pour bénéficier de cette opération. « C’est la première fois que je fais le dépistage du cancer du col et du corps de l’utérus et du sein. L’examen s’est bien passé. Apparemment, je ne présente aucune anomalie », explique Chanceline Makam, la mine réjouie. « Cette campagne nous permet d’être fixée sur notre état de santé. C’est une bonne initiative car beaucoup de vies pourront ainsi être sauvées », apprécie une autre patiente. Il y a là les femmes de toutes catégories sociales, surtout les démunies. « Ce sont des maladies qui affectent beaucoup les femmes de nos jours. Quand vous allez dans les services oncologiques des hôpitaux, il y a beaucoup de femmes malades. Les examens de dépistage coûtent chers en temps normal : je pense qu’il faut 10 000 F pour faire le frottis. Ce n’est pas donné. Alors, si je peux me faire examiner gratuitement, être éduquée sur les signes qui doivent alerter et protéger ma vie, pourquoi ne pas venir ? Je suis très contente de cette initiative », confie une autre patiente, bayam sallam, 45 ans. Mardi, plus d’une centaine de femmes ont été consultées, dans le strict respect des mesures barrières. Pour les recevoir toutes. Les spécialistes de la maladie indiquent que la principale cause du retard du diagnostic est socio-économique.

Ils regrettent les coûts élevés du diagnostic et des molécules anticancéreuses ainsi que la faiblesse des plateaux techniques. Certains professionnels de la santé estiment aussi que l’éloignement des structures sanitaires ne favorise pas la prise en charge des patientes qui habitent les zones les plus reculées du pays.

L’urgence d’une sensibilisation

Pour mieux dépister cette maladie, le Comité national de lutte contre le cancer (CNLC) lance une campagne gratuite de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein. Elle est organisée tout le long du mois d’octobre courant, à l’occasion de la célébration d’octobre rose (mois dédié à la lutte contre le cancer du sein). Elle concerne toutes les femmes âgées de plus de 30 ans, qui doivent se présenter dans les formations hospitalières à travers le pays pour bénéficier de la prévention de cette pathologie. Rencontrée au (Chracerh), Hortavie Ntonta est atteint du cancer du sein. Elle rappelle qu’ « il faut sensibiliser au maximum sur cette maladie. Vous devez tout faire pour conseiller aux femmes de se faire consulter régulièrement. J’ai été négligente et je n’y croyais pas jusqu’à ce que je me retrouve ici diagnostiquée d’un cancer du sein ».

Elvis Serge NSAA

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