Alerte à la variole du singe au Cameroun : Cinq cas confirmés et deux décès.

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Le Cameroun fait face à une épidémie de variole du singe, également appelée Mpox, qui a été déclarée “urgence de santé publique de portée continentale”. À ce jour, le pays a enregistré deux décès et cinq cas confirmés de cette maladie. Face à cette situation préoccupante, le ministre de la Santé publique exhorte les populations à se rendre immédiatement dans une formation sanitaire dès l’apparition de symptômes suspects. Les autorités sanitaires sont sur le qui-vive et mettent en place des mesures de prévention et de contrôle pour contenir la propagation de la maladie.

Au 30 juin 2024, un total cumulé de 99 176 cas de Mpox confirmés en laboratoire, dont 208 décès, ont été notifiés à l’OMS par 1162 pays/territoires/zones (ci-après « pays ») dans les six régions de l’OMS. Au niveau mondial, les autres pays non Africains qui ont signalé des cas sont les suivants : États-Unis d’Amérique : 33 191 cas confirmés, Brésil : 11 212 cas confirmés, Espagne : 8 084 cas confirmés, France : 4 272 cas confirmés, Colombie : 4 249 cas confirmés, Mexique : 4 124 cas confirmés, Royaume-Uni : 3 952 cas confirmés, Pérou : 3 875 cas confirmés et l’Allemagne : 3 857 cas confirmés. Au moins 13 pays africains, dont des nations auparavant épargnées comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l’Ouganda, ont signalé des flambées de MPOX. Jusqu’à présent, en 2024, ces pays ont confirmé 2 863 cas et 517 décès, principalement en République Démocratique du Congo (RDC). Les cas suspectés sur l’ensemble du continent ont dépassé les 17 000, ce qui représente une augmentation significative par rapport aux 7 146 cas recensés en 2022 et aux 14 957 cas recensés en 2023.

Il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg si l’on considère les nombreuses faiblesses de la surveillance, des tests de laboratoire et de la recherche des contacts. Face à cette situation, le ministère de la Santé publique, le Dr Manaouda Malachie informe le grand public que le MPOX, encore appelé Variole du singe, a été déclarée « urgence de santé publique de portée continentale » ce 13 août 24 compte tenu de la propagation inédite de cette maladie sur le continent.

En outre, l’année 2023 a connu une augmentation de 156 % et de 36,5 % des cas suspects et des décès par rapport à 2022, ce qui indique une tendance à la hausse au cours des trois dernières années. Depuis le milieu de l’année 2024, on assiste à une résurgence des cas de MPOX dans le monde, la République démocratique du Congo et d’autres régions d’Afrique étant particulièrement touchées. La surveillance et le signalement restent essentiels pour gérer la propagation de la maladie.

Cette déclaration d’urgence de santé publique de portée continentale appelle les pays et notamment le Cameroun à rester en alerte et à redoubler de vigilance, d’autant plus qu’une épidémie active sévit actuellement dans certaines régions frontalières de la RCA et que nous continuons d’enregistrer des cas endémiques dans certains districts de santé de notre pays. La variole du singe est une maladie transmise de l’animal à l’homme principalement à travers les rongeurs. La transmission interhumaine est également possible. MPOX, également connue sous le nom de variole du singe, est une zoonose virale causée par le virus de la variole du singe, un membre du genre Orthopoxvirus. Elle est similaire à la variole, mais généralement moins grave.

Le virus peut se transmettre de l’animal à l’homme par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions cutanées/muqueuses des animaux infectés. La transmission interhumaine peut se faire par l’intermédiaire de gouttelettes respiratoires, par contact avec des fluides corporels infectés ou avec du matériel contaminé. Elle se manifeste le plus souvent par des éruptions cutanées accompagnées de fièvre.

La variole est principalement présente en Afrique centrale et occidentale, en particulier dans les régions de forêts tropicales humides. Toutefois, des flambées récentes ont été signalées dans le monde entier, y compris dans des pays non endémiques. Le Cameroun est un pays connu endémique pour le MPOX avec des flambées enregistrées à peu près chaque année. Les régions le plus souvent touchées sont celles du Sud-Ouest, du Nord-Ouest, du littoral, du Centre et de l’Est. Depuis le début de l’année 2024, 30 cas suspects, 05 cas confirmés et 02 décès ont été enregistrés avec des foyers actifs dans les régions du Sud-Ouest (districts de santé de Mbonge, Buea et Limbe) et du Nord-Ouest (districts de santé de Njikwa et Bamenda). La variole peut être grave, en particulier chez les enfants, les femmes enceintes ou les personnes dont le système immunitaire est affaibli. Le taux de létalité varie, les données historiques indiquant une fourchette de 1 % à 10 %, en fonction de la souche virale. Nigeria et pays d’Afrique occidentale, centrale et orientale où le MOX est endémique, affectant les enfants et les adultes et se propageant via de multiples modes de transmission.

Le ministère de la Santé publique, en collaboration avec les autres administrations et ses partenaires techniques et financiers, a entrepris des mesures afin de circonscrire et maîtriser la propagation de l’épidémie au Cameroun et d’éviter l’importation de cas supplémentaires. Aussi, la surveillance épidémiologique a été renforcée dans les zones à risque, notamment les régions en épidémie et les districts de santé frontaliers avec la RCA. Les investigations et la recherche active des cas et des personnes contactées dans les districts de santé en épidémie se poursuivent. Les activités de sensibilisation et de mobilisation communautaire sont également renforcées.

Le ministre de la Santé publique recommande aux populations de se rendre immédiatement à la formation sanitaire la plus proche dès l’apparition des symptômes suspects de variole du singe. Il invite également les uns et les autres au respect des précautions standards d’hygiène telles que : se laver régulièrement les mains avec de l’eau propre coulante et du savon, surtout après : avoir manipulé un animal ou un produit d’origine animale, avoir pris soin d’une personne présentant les symptômes de la variole du singe, éviter le contact avec les fluides corporels des personnes malades, y compris les rapports sexuels non protégés, éviter le contact avec les animaux sauvages malades ou trouvés morts, laver les aliments et les consommer bien cuits et chauds.

Nous recommandons de lancer des campagnes de sensibilisation du public axées sur l’éducation des communautés au sujet de la variole du singe. Il est essentiel de diffuser des messages clairs et accessibles sur la prévention de la transmission, les symptômes et le moment où il faut consulter un médecin. Donner à vos populations les moyens d’acquérir des connaissances est une étape clé dans la prévention de la propagation de la variole du singe.

Compte tenu de la nature transfrontalière de la transmission de la maladie, nous encourageons vivement le renforcement de la coopération entre les pays voisins. Des efforts coordonnés en matière de surveillance, de partage des données et d’intervention conjointe en cas de flambée épidémique contribueront à contenir la propagation de la variole du singe au-delà des frontières. Nous insistons sur l’importance d’un renforcement continu des capacités du personnel de santé. La formation à la détection, à la gestion des cas, à l’isolement et au contrôle général des infections permettra à vos systèmes de santé de gérer efficacement les cas et de prévenir les infections nosocomiales.

Le ministre de la Santé publique rappelle à ses collaborateurs des formations sanitaires que la prise en charge de la variole du singe est gratuite. Il sollicite à cet effet tous les médias pour une large information du public, sur les mesures de prévention de cette pathologie qui est une maladie contagieuse et mortelle.

La vaccination contre la variole s’est révélée efficace à 85 % pour prévenir la variole. Les mesures préventives consistent à éviter tout contact avec des animaux susceptibles d’héberger le virus, à pratiquer une bonne hygiène et à isoler les personnes infectées. Pour toute information supplémentaire, veuillez appeler le numéro vert 1510.

Elvis Serge NSAA et Charone DONGMO Stg

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