Drainage des fosses septiques Une source de honte pour les habitants de Yaoundé 6

Les populations vivent dans des conditions difficiles à cause des problèmes d’égouts qui persistent depuis plusieurs années. Les eaux usées stagnent dans les rues, provoquant des odeurs nauséabondes et des risques sanitaires importants.

Égouts de Biyem Assi lac, Yaoundé 6

Elles ne sont pas seulement une source d’inconfort et de désagrément, elles soulèvent également des préoccupations en matière de santé publique et de dégradation de l’environnement.

Pour relever ces défis, il faut un effort concerté des autorités locales, des organisations communautaires et des citoyens pour améliorer les infrastructures sanitaires, promouvoir des pratiques responsables en matière d’élimination des déchets et sensibiliser à l’importance d’un environnement propre et sain.

Le coût total pour déboucher et réhabiliter les égouts au Cameroun est estimé à 100 milliards de FCFA.

Le Carrefour Caca, situé dans le quartier Biyem-Assi à Yaoundé au Cameroun, tire son nom peu flatteur de la présence constante d’excréments humains et d’eaux usées sur la chaussée. De nombreuses maisons de la commune de Yaoundé 6, sont équipées de fosses septiques qui, malheureusement, ne sont pas vidées régulièrement. Les eaux usées s’écoulent alors dans les rues, attirant les mouches et dégageant une odeur nauséabonde.

Au niveau du camp Sic Mendong, il y a une insuffisance de réseau d’égouts : Une grande partie du quartier Biyem-Assi n’est pas reliée au réseau d’égouts de la ville. Les habitants sont donc contraints de se débarrasser de leurs eaux usées dans des fosses septiques ou directement dans la rue. Les pluies torrentielles qui s’abattent régulièrement sur Yaoundé aggravent la situation en provoquant le débordement des fosses septiques et l’inondation des rues. L’odeur nauséabonde et la vue des excréments dans les rues rendent la vie quotidienne des habitants du quartier particulièrement désagréable. Le Carrefour Caca est une source de honte pour les habitants de Yaoundé et contribue à donner une image négative de la ville.

Ce phénomène, qui dure depuis plusieurs années, est la conséquence d’un système d’assainissement défaillant et d’un manque d’infrastructures adéquates. Le Carrefour Caca, également connu sous le nom d’« intersection des matières fécales » à Yaoundé, au Cameroun, est devenu un symbole des problèmes d’assainissement de la ville. Ce carrefour, situé à Biyem-Assi, est connu pour son odeur persistante et accablante d’eaux usées, causée par des fosses septiques qui débordent et des systèmes de drainage médiocres. « C’est gênant », confie un commerçant de la zone touchée, au niveau de Biyem-Assi lac. « Les clients se plaignent souvent de l’odeur et cela affecte mon activité ». J’ai même dû commencer à distribuer des désodorisants pour essayer de masquer l’odeur. Les eaux usées stagnantes constituent un véritable danger de santé publique.

Les populations riveraines de Yaoundé 6 vivent dans des conditions difficiles à cause des problèmes d’égouts qui persistent depuis plusieurs années. Les eaux usées stagnent dans les rues, provoquant des odeurs nauséabondes et des risques sanitaires importants. « C’est déshumanisant », remarque un environnementaliste. « Le fait que nous devions vivre avec ce genre de saleté au quotidien est un signe de la négligence et du manque de services de base dans nos quartiers ». « Nous méritons mieux », lance-t-il. Le Carrefour Caca est un exemple frappant de l’importance de l’assainissement dans la vie de tous les jours. « J’aimerais qu’on puisse trouver un moyen de rendre les égouts moins odorants ». Je suis inquiet pour la pollution de l’eau causée par les fuites d’égout. J’ai peur des inondations d’égouts. Elles peuvent causer beaucoup de dégâts. Je pense qu’il est important d’investir dans l’entretien des égouts. « Il est important de poursuivre le dialogue avec les populations sur les égouts afin de mieux comprendre leurs préoccupations et de trouver des solutions qui répondent à leurs besoins », relatent les habitants de Biyem-Assi, entrée Chapelle Saint-Marc.

Les odeurs désagréables émanant des fosses septiques qui débordent et des systèmes de drainage inadéquats à Yaoundé, au Cameroun, sont devenues une source persistante de frustration et d’inconfort pour de nombreux habitants. « C’est insupportable », se lamente un habitant de la Montée Jouvence. « L’odeur est si forte, surtout quand il fait chaud, qu’elle me rend malade ». Je suis obligé de garder mes fenêtres fermées en permanence, mais même là, la puanteur peut encore s’infiltrer. « C’est un problème de santé majeur », ajoute un autre habitant du camp-sic Mendong. « L’odeur est si forte que j’en ai les yeux qui pleurent et la gorge qui brûle ». Je m’inquiète des effets à long terme sur ma santé et celle de ma famille. La présence d’excréments et d’eaux usées dans les rues constitue un risque sanitaire important pour les habitants du quartier. Les mouches et les moustiques prolifèrent dans ces conditions, favorisant la transmission de maladies telles que le choléra, la typhoïde et la dysenterie.

La responsabilité des problèmes d’égouts à Yaoundé est partagée entre plusieurs acteurs : le ministère de l’Habitat et du Développement urbain, la communauté urbaine de Yaoundé, les communes et la Société immobilière du Cameroun. Les entreprises de construction doivent veiller à ce que les nouvelles constructions soient raccordées au réseau d’égouts et à ce que les travaux de construction ne perturbent pas l’évacuation des eaux.

D’après un professionnel de la santé qui a requis l’anonymat, l’exposition constante à ces polluants atmosphériques peut entraîner des problèmes respiratoires, des nausées et des maux de tête. En outre, les conditions insalubres créent un terrain propice à la reproduction d’insectes porteurs de maladies, ce qui augmente le risque de contracter des infections. Les riverains affirment que leurs maisons sont régulièrement inondées par les eaux usées, surtout pendant la saison des pluies. Cela cause des dégâts importants à leurs biens et crée un environnement insalubre. De plus, les odeurs nauséabondes dégagées par les eaux stagnantes rendent la vie quotidienne très désagréable. Les fuites et les déversements d’égouts peuvent contaminer les rivières, les lacs et les eaux souterraines. Les égouts peuvent abriter des bactéries, des virus et d’autres agents pathogènes qui peuvent causer des maladies. Le contact avec les eaux usées ou les égouts contaminés peut entraîner des diarrhées, des vomissements et d’autres problèmes de santé.

D’après les environnementalistes, le débordement des eaux usées du Carrefour Caca ne constitue pas seulement un risque pour la santé, mais aussi un problème environnemental majeur. Les eaux usées brutes contaminent les sources d’eau avoisinantes, menaçant la vie aquatique et risquant d’affecter la qualité de l’eau potable. De plus, le déversement des eaux usées dans les rues contribue à la contamination des sols et à la dégradation générale de l’environnement.

Ces témoignages soulignent l’impact significatif des problèmes d’assainissement à Yaoundé sur la vie quotidienne des habitants. Les odeurs nauséabondes ne sont pas seulement une source d’inconfort et de désagrément, elles soulèvent également des préoccupations en matière de santé publique et de dégradation de l’environnement. Pour relever ces défis, il faut un effort concerté des autorités locales, des organisations communautaires et des citoyens pour améliorer les infrastructures sanitaires, promouvoir des pratiques responsables en matière d’élimination des déchets et sensibiliser à l’importance d’un environnement propre et sain.

D’après un article publié par Jeune Afrique, le coût total pour déboucher et réhabiliter les égouts au Cameroun est estimé à 100 milliards de FCFA. Les habitants de Yaoundé 6 ont exprimé à plusieurs reprises leur frustration et leur dégoût face à la situation du Carrefour Caca. Ils ont demandé aux autorités locales de s’attaquer aux problèmes d’assainissement et d’améliorer les conditions de vie dans leurs quartiers. En investissant dans l’entretien et l’amélioration des systèmes d’égouts, les collectivités peuvent réduire les risques de pollution, d’odeurs, d’inondations et de maladies.

S’attaquer au problème de Carrefour Caca nécessite une approche sur plusieurs fronts qui implique : il faut investir dans la réparation et l’expansion des systèmes d’égouts pour assurer une collecte et un traitement adéquats des eaux usées. La mise en œuvre de programmes d’entretien réguliers pour prévenir les blocages et les débordements des fosses septiques et des canalisations de drainage, organiser les campagnes de sensibilisation du public aux bonnes pratiques en matière d’élimination des déchets et à l’importance de maintenir un environnement propre et, enfin, mettre en œuvre des réglementations existantes en matière d’assainissement et l’imposition de sanctions en cas de non-respect.

Le problème du Carrefour Caca est un exemple frappant des défis auxquels sont confrontées les villes africaines en matière d’assainissement urbain. Des investissements importants sont nécessaires pour améliorer les infrastructures et sensibiliser les populations aux bonnes pratiques d’hygiène. En attendant, les habitants du Carrefour Caca continuent de vivre dans des conditions d’insalubrité inacceptables. Il est urgent que les autorités prennent des mesures pour résoudre ce problème et améliorer la qualité de vie des populations.

Le Cameroun compte un vaste réseau d’égouts qui s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres, notamment dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala. Les égouts au Cameroun sont souvent vétustes et en mauvais état, ce qui nécessite des travaux importants de rénovation et de réhabilitation. Les égouts sont souvent obstrués par des déchets solides, tels que des ordures ménagères, des débris de construction et des déchets industriels.

Le Gouvernement camerounais a annoncé son intention de mobiliser les fonds nécessaires pour déboucher et réhabiliter les égouts. Cependant, il reste à voir si ces fonds seront effectivement débloqués et si les travaux seront menés à bien. En attendant, les populations camerounaises continuent de subir les conséquences de la pollution et des inondations causées par les égouts bouchés. Il est important de sensibiliser les populations à l’importance de la gestion des déchets et de l’entretien des égouts afin de contribuer à l’amélioration de la salubrité publique.

Elvis Serge NSAA