
Efoulan dans le troisième arrondissement de la ville de Yaoundé.
Dans ce quartier de Yaoundé, les habitants vivent au rythme des piqûres de moustiques et des crises de paludisme. Entre caniveaux obstrués, amoncellements d’ordures et herbes folles, les conditions sont réunies pour une prolifération explosive des insectes. Malgré les efforts des services municipaux, le combat quotidien contre l’insalubrité reste une course perdue d’avance sans une mobilisation collective. Témoignages.
À Efoulan, le quotidien des habitants est une lutte constante contre les moustiques. « Les moustiques sont si nombreux ici que je me retrouve à allumer l’insecticide dès 13 heures. Même ça, ce n’est pas suffisant pour nous protéger », témoigne une résidente. Ces nuisibles prolifèrent en raison de conditions environnementales critiques. Premièrement, l’absence d’une gestion efficace des ordures ménagères est flagrante. Les sacs de déchets, jetés çà et là, s’amoncellent le long des rues, dégageant des odeurs nauséabondes et attirant une multitude d’insectes. Deuxièmement, la stagnation des eaux, causée par les rigoles et les caniveaux bouchés, offre un terrain idéal pour la reproduction des anophèles, principaux vecteurs du paludisme. « Ce sont toujours les gens du quartier qui viennent eux-mêmes vider leurs poubelles ici. Quand il pleut, l’eau ne circule plus et déborde parfois », s’indigne Florence, une mère au foyer.
Enfin, la prolifération de hautes herbes dans les zones non entretenues du quartier constitue un abri parfait pour ces moustiques, qui s’y réfugient avant d’envahir les habitations à la tombée de la nuit. « On n’arrive même plus à dormir correctement et chaque jour, les enfants sont malades », ajoute Florence, illustrant le lourd tribut payé par les familles.
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Face à ce tableau, des initiatives sont pourtant mises en place. Des agents d’Hysacam et de la mairie redoublent d’efforts pour améliorer les conditions de vie des populations. Cependant, malgré ces interventions, la lutte contre l’insalubrité dans ce secteur demeure un défi de taille. La situation d’Efoulan interpelle sur la nécessité d’une prise de conscience collective, car seule une mobilisation de tous pourra venir à bout de ce fléau.
Charone DONGMO