Étude en zone rurale : L’accès à l’éclairage électrique reste un luxe

0
17

Dans de nombreux villages camerounais, les élèves étudient dans des conditions précaires, mettant en péril leur santé oculaire et leurs résultats scolaires.

Florent, les yeux rivés sur ses livres, se remémore les longues heures passées à étudier à la lueur vacillante d’une lampe tempête. « C’était difficile de voir, surtout les petits caractères. » « Mes yeux me brûlaient souvent », confie-t-il. Aujourd’hui, grâce au programme Bringhight, il peut enfin voir clair et poursuivre ses études sereinement. Valdo, lui, a vu ses notes s’effondrer à cause de sa myopie. « Je ne voyais pas le tableau, je me fatiguais vite et j’avais des maux de tête », raconte-t-il. Les lunettes lui ont redonné confiance en lui et permis de retrouver le plaisir d’apprendre. « Je souffre de cataracte et j’ai besoin d’une opération pour recouvrer la vue. Cependant, le coût de l’opération est prohibitif, avec un montant d’un million qui doit être payé. Ma mère est très inquiète, car elle ne sait pas comment réunir cette somme », raconte Marie-Christelle Djomou Mafo dans ses travaux de recherche de master 2 en sociologie à l’université de Yaoundé 1.

Ces témoignages sont malheureusement loin d’être isolés. Dans de nombreux villages camerounais, l’accès à un éclairage suffisant reste un luxe. Les élèves étudient dans des conditions précaires, mettant en péril leur santé oculaire et leurs résultats scolaires. Sylvie, enseignante dans une école rurale de l’arrondissement de Penka-Michel, région de l’Ouest, constate avec inquiétude la multiplication des cas de problèmes de vue chez ses élèves. « Je vois bien que certains ont du mal à suivre les cours. « Ils se plaignent de maux de tête et leurs yeux sont rouges », explique-t-elle.

Le 24 janvier 2025, le Cameroun s’est joint à la communauté mondiale pour célébrer la Journée internationale de l’éducation. Cette journée nous rappelle que l’éducation n’est pas juste un outil, c’est un puissant catalyseur de changement, particulièrement dans le domaine de la santé oculaire. Sur les 285 millions de personnes souffrant d’incapacité visuelle dans le monde, 90 % vivent dans les pays en développement. Le Cameroun compte 150 000 aveugles et 600 000 patients sont menacés de cécité. De janvier à décembre 2024, 50 119 patients ont été consultés à Magrabi ICO Cameroon Eye Institute.

Face à cette situation alarmante, les associations et le ministère de la Santé publique multiplient les actions de sensibilisation. Des campagnes de dépistage sont organisées dans les écoles, des lunettes sont distribuées et des informations sur l’hygiène visuelle sont diffusées auprès des enseignants et des parents.

La problématique de la vue dans les écoles camerounaises est complexe et nécessite une mobilisation de tous. En investissant dans l’éclairage des salles de classe, en sensibilisant les populations et en facilitant l’accès aux soins ophtalmologiques, nous pouvons offrir à tous les enfants la possibilité de s’épanouir et de réaliser leurs rêves.

Elvis Serge NSAA

Leave a reply

ECHOS SANTE

GRATUIT
VOIR