Extrême-Nord : recrudescence des cas d’épilepsies et psychoses chez les réfugiés de Minawao.

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La révélation est de l’équipe du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés dans ce camp des réfugiés basé dans le département du Mayo-Sava qui abrite de milliers de déplacés nigérians pris en charge par le gouvernement camerounais et le HCR. Plusieurs cas de traumatisme et de maladies mentales ont été recensés.

L’Extrême-Nord fait face depuis 2014 aux incursions du groupe terroriste de Boko Haram qui sème la mort et la détresse. Lors des consultations curatives au niveau des postes de santé de Minawao, les équipes du HCR relevé des cas de psychose aiguë et des cas d’épilepsie. Les cas d’épilepsie seraient, selon ces équipes, dû à plusieurs facteurs notamment les souffrances fœtales aigues lors des accouchements et des causes physiques, traumatiques lors de l’enfance.

Cependant, les cas de psychose pourraient être liés à la crise Boko Haram. En effet, ces réfugiés vivaient et menaient des activités paisiblement dans leur pays d’origine le Nigéria. Mais à cause de Boko Haram, ils ont dû fuir pour trouver refuge au Cameroun. Le fait de fuir leurs localités et en corrélation avec les atrocités qu’ils ont vécues, beaucoup de réfugiés se sont retrouvés dans un état de psychose. Aussi, l’écoute des attaques, la peur d’être, la précarité de la vie (pauvreté…) et la peur du lendemain favorisent en grande partie les crises de psychose. Les deux maladies évoluent en mode chronique dans le camp de Minawao. Ce qui justifie le nombre de consultation à répétition.

L’équipe enregistre en moyenne 50 à 60 cas par semaine qui viennent pour consultation et prise en charge au niveau du poste de santé de Minawao. Parmi ces cas de consultation, une bonne partie est issue des patients chronique qui sont déjà sous traitement et qui reviennent pour des suivis médicaux. « Pour assurer une meilleure protection internationale et pour que les réfugiés aient accès aux services sociaux de base notamment la santé, nous avons mis en place une unité de santé mentale au camp de Minawao. Cette unité dispose des personnels qualifiés et spécialisés qui mènent des interventions de prévention à base communautaire (sensibilisation et counseling), la prise en charge des cas (assistance psychosociale et thérapeutique) et le suivi des malades. Cette unité de soins est utilisée à la fois par les réfugiés et les populations hôtes. Ces actions vont nous permettre d’atteindre le troisième Objectif de Développement Durable (ODD) qui fait référence à la bonne santé et au bien-être de ces personnes vulnérables qui sont sous notre responsabilité », explique Mylène AHOUNOU, cheffe de la sous-délégation du HCR à Maroua.

Malgré ces interventions, l’équipe fait encore face à d’importants défis dans ce camp qui compteà la date du 25 Septembre 2020, 68,170 âmes.Il s’agit notamment de l’insécurité qui sévit encore dans leurs localités d’origine ne favorise pas la recherche des solutions durables (rapatriement) et la rareté des ressources (terre, moyens financiers) ne favorise pas l’autonomisation des réfugiés. Martin Kalaïna

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