Fermeture des cliniques clandestines : l’Ordre des médecins en désaccord avec le Minsante

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Quelques jours après le début de l’assainissement de la carte sanitaire initié par le Ministre de la Santé publique, Dr Manouada Malachie, le Président de l’Ordre national des médecins réagit.

Dans un post  relayé sur les réseaux sociaux, le Président de l’Ordre des médecins semble ne pas être d’accord avec la fermeture des formations sanitaires appartenant aux médecins ayant l’accord de l’ONMC. Et pourtant la loi cadre de 1996 qui réagit le fonctionnement des districts de santé donne tous les pouvoirs au Ministère de la Santé Publique.

Dans son post,  Dr Guy Sandjon, Président de l’ONMC écrit :

L’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC) depuis plusieurs années attire l’attention de la Tutelle sur le fait qu’il y’a une côte d’alerte qui a été atteinte. En 2017, suivant les chiffres même du ministère, il y’avait au minimum 3400 structures illégales dans notre pays.
Deuxième constat :
C’est dans ces structures clandestines qu’on trouve toute la panoplie de la mal-pratique sur le plan médical (accidents etc…).
Troisième constat :
Le nouveau Ministre de la Santé a entrepris une croisade contre les structures médicales illégales. Qui pourrait ne pas être d’accord avec cette croisade ? L’ONMC est tout à fait d’accord avec cette croisade contre les structures illégales. Toutefois, il y a deux petites remarques.
La première remarque concerne la forme. Beaucoup de collègues trouve à redire sur la manière de procéder à ce contrôle qui s’apparente à du théâtre.
La deuxième remarque concerne le fond. Nous avons suivi une chaîne de télévision qui nous parlait de deux documents à savoir le document de création et le document d’ouverture, qui sont des documents qui n’existent pas au terme de la Loi. L’exercice de la médecine au Cameroun est régi par la Loi N°90/36 du 10 Août 1990.Aucun arrêté ne peut être au-dessus de la Loi ni la contredire car la Loi est le sommet et la hiérarchie des normes juridiques est claire sur ce point.
En résumé, il n’y a pas de document création ni d’ouverture à demander aux médecins.
Ci-joint un résumé des textes qui régissent l’exercice de la médecine au Cameroun.

Suite à cette sortie de l’Onmc, un responsable au Minsante recadre  Dr Sandjon. Pour ce haut responsable, l’Ordre est le garant de l’éthique et de la déontologie médicale. C’est lui qui donne son quitus à un médecin qu’il soit appelé à exercer dans le public ou le privé car il est clairement stipulé dans la loi que nul ne peut exercer la profession de médecin s’il n’est inscrit à l’ordre national des médecins. L’ordre a pour tutelle le ministère de la santé.

Le Ministère de la Santé publique gère l’espace géographique dans lequel le médecin appelé à exercer que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. Tout ceci dans un espace géographique qu’on denomme le District de santé. De la même manière que l’ordre des pharmaciens délivre des autorisations d’exercer en clientèle privée c’est le ministère de la santé publique qui ouvre des sites pour l’ouverture des officines qui font également partie de la carte sanitaire. Donc ne pas le comprendre c’est faire preuve de maivaise foi.

Pour certains observateurs, le Minsante doit éclairer davantage l’Onmc pour éviter la cacophonie.

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