La première conférence annuelle des directeurs d’établissements de formation des personnels infirmiers, des sages-femmes et medico-sanitaires aura donc, eu le mérite de relever le défi de l’amélioration des mécanismes qui devraient prévaloir à la gestion des écoles de formation et à l’organisation des examens de certification et de concours.
« Nous devons transformer notre culture, notre manière de voir, notre rapport à l’être humain et à la vie », évoque le ministre de la Sante publique du Cameroun, Docteur André Manaouda Malachie, dans le cadre de l’agenda de transformation du système de santé du pays. Et donc, « cette manière de faire devrait commencer à l’école avec l’excellence recherchée et puis à la fin maintenant, l’expérience acquise au niveau de nos formations sanitaires » explique-t-il. D’après ses propos, c’est cela même, « la vision que nous devrions avoir, c’est cela l’engagement de nous devons prendre dans le cadre d’une conférence comme celle-ci. »
Cette rencontre annuelle s’est déroulée sur 02 jours, dans la ville de Yaoundé. Les dernières 24 heures ont été consacrées aux travaux de groupes. Il convient de souligner de prime-abord que l’approche interactive a été adoptée comme méthode de travail. Ainsi, des thèmes d’exposés ont été proposés. Notamment, le thème numéro 1, concernant la revue des recommandations du 21ème conseil de direction. Cette présentation n’a pas attiré de commentaires en particulier. Mais en moins, les recommandations non exécutées ont été reconduites à savoir – explorées au cours d’un atelier -, la possibilité de l’adoption de l’approche par compétences dans toutes les écoles, réactiver les cellules pédagogiques, restaurer les primes pour les travaux spéciaux des écoles ; du thème numéro 2, il a traité de la gestion des crédits spéciaux des écoles et de la réforme des régisseurs dans les écoles de formation. Pour ce qui est de la gestion des écoles et du Crédit spécial, cette présentation a d’une part décliné les différents organes chargés de la gestion administrative des écoles de formation, ainsi que les compétences du directeur des écoles en matière financière. D’autre part, elle explicite le concept de Crédit spécial et a mis en lumière les rubriques qui le constituent. Deuxièmement, il a été question de traiter de la réforme des régisseurs dans les écoles de formation. L’exposé s’y afférent s’est attardé sur le cadre juridique encadrant l’activité de régit de recettes et l’orateur de circonstances a précisé que le régisseur est l’auxiliaire du comptable public, à qui il rend compte. Par ailleurs, la nomination des régisseurs auprès des écoles publiques de formation consacre le principe de la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable. Et les recettes générées par lesdites écoles dépendent des recettes affectées.
Pour ce qui est du troisième thème, les participants ont planché sur l’harmonisation de la grille d’évaluation des examens pratiques de certification, ainsi que sur la révision des curricula de formation. L’exposant de circonstances a souligné l’importance du volet pratique dans la formation des personnels de santé et a relevé le danger du défaut d’harmonisation des grilles d’évaluation des examens pratiques. Au sujet des curricula de formation, il s‘est agi pour l’orateur, la nécessité d’arrimer les curricula de formation au besoin de santé clinique et communautaire, selon les contextes pathologiques et technologiques actuels.
Le quatrième thème est consacré à l’évaluation de la formation des sages-femmes et maïeuticiens et à l’harmonisation de la présentation des résultats semestriels. Cet exposé a fait le point sur l’évolution de la formation des sages-femmes et maïeuticiens depuis leur ouverture de 2011 à nos jours, en insistant sur les difficultés rencontrées dans l’élaboration des relevés de notes.
Le thème numéro 05 quant à lui, s’est appesanti sur l’harmonisation du format de présentation des résultats de certification et la nécessité de la révision de la décision portant organisation des enseignements. Il y ressort donc en ce qui concerne le premier point, que les examens de certification et le concours d’entrée dans les écoles de formation des personnels de santé sont régis par un texte règlementaire qui recèle bon nombre d’insuffisances. Raison pour laquelle, l’administration a mis sur pied un dispositif Adobe pour l’organisation des dits examens depuis l’année académique 2018-2019, lequel prend actes afin d’assurer la continuité du service. Mais ceci, dans l’attente de la mise en place du nouveau texte.
Monsieur le ministre de la Santé publique clôt la conférence en assurant de sa part, « de ce que les recommandations formulées bénéficieront d’un intérêt particulier et à court terme, devraient nécessairement aboutir à leur mise en œuvre effective ».
Carole AMBASSA