Garoua Les moto-taximen  exposés aux maladies respiratoires

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Les conducteurs de nuit dans la ville de Garoua souffrent des infections respiratoires telles que des sinusites, des angines, des bronchites et même des infections pulmonaires.

 

Partout au Cameroun, le climat qui règne dans la nuit est différent de celui de la journée. Si en journée, les températures sont élevées, dans la nuit, elles sont plus basses. La fraîcheur, dans la plupart des cas, exposait les moto-taximen aux maladies respiratoires et visuelles.

L’activité de mototaxi dans la nuit expose les conducteurs à ces maladies comme le rhume, la grippe, les bronchites, les céphalées, entre autres. Les brumes de poussières accompagnées de la fraîcheur sont la principale cause. « Chaque nuit, lorsque je finis de travailler jusqu’au matin, je suis souvent obligé de prendre des médicaments », raconte Mamoudou, conducteur de moto dans la ville de Garoua. « Pendant les saisons de brume de sèche, c’est difficile pour moi de travailler jusqu’au matin, je m’arrête à une certaine heure », précise aussi Alex, moto-taximan.

Le foyer où se trouvent le plus ces conducteurs de moto est situé dans les agences de voyages et dans les quartiers dits « show », où les fréquentations sont abondantes dans la nuit. Les facteurs de risque sont réels, mais malgré cela, les conducteurs de moto n’attendent pas de ranger leur moto dans la nuit. « Même si ce n’est pas facile avec le climat et le risque de maladie, je compte toujours exercer ». Répond Bouba dans un ton déterminé. Néanmoins, même si l’activité ne pourra prendre fin, les médecins interpellent ces conducteurs à prendre certaines précautions pour éviter toute infection. Déjà, la tenue vestimentaire est classée parmi les premières mesures.

Des blousons lourds pour garder au chaud le corps pour ne pas attraper le froid. Le port d’un masque facial fait également l’affaire. Il faut se couvrir le nez pour ne pas aspirer les moindres particules qui circulent dans l’air. Les yeux doivent aussi être protégés. C’est pourquoi il leur est recommandé le port des lunettes pour protéger les yeux. Ces mesures, certains conducteurs l’ont compris et l’appliquent. Pour d’autres, son importance est discutable. « Il fait chaud à Garoua, je trouve inutile de mettre des vêtements lourds et le cache nez, je ne suis pas du tout habitué », renchéri Saliou, moto-taximan.

Les phénomènes naturels ne sont pas les seuls qui menacent la santé de ces conducteurs. Il faut aussi tenir compte de la pollution sonore, à l’exemple des bruits des musiques, des klaxons de véhicules, du ronflement des moteurs des engins. Les fonctions auditives sont touchées. Même problème pour les fonctions visuelles. C’est donc un ensemble de problèmes dont les conducteurs de moto dans la nuit sont appelés à faire face. Une sensibilisation dans ce sens en faveur de ces professionnels est urgente. Ils doivent aussi veiller à leur santé en prenant des mesures qui s’imposent.

 

Marcus DARE

 

Réaction

« Pour limiter les dégâts, il serait recommandé que ces professionnels arborent des équipements de protection individuelle »

 

Dr Temgoua Clarisse, Médecin généraliste

Dans les métropoles du pays, le transport urbain par mototaxi s’est considérablement développé au fil des années avec l’effectif grandissant de la population. Ce mode de déplacement est plus développé dans la partie septentrionale, plus précisément dans la ville de Garoua, où il constitue le moyen le plus utilisé pour le transport des personnes et des biens. Les professionnels de ce secteur d’activité exercent donc quotidiennement de jours comme de nuits afin de satisfaire la demande sans cesse grandissante. Tant il est vrai que cette activité nourrit son homme, il faut reconnaitre qu’elle n’est pas sans risque pour ceux qui la pratiquent, surtout de nuit. Les conséquences sur le plan de la santé peuvent être observées à long ou à court terme. Le climat de la région est reconnu pour être particulièrement chaud la majeure partie de l’année.

Au courant de la saison sèche, il est plutôt fréquent d’avoir des vagues de poussières. Les particules de poussières suspendues dans l’air peuvent facilement être inhalées et aggraver certaines maladies préexistantes, telles que l’asthme, ou alors faire des nids de nouvelles infections respiratoires telles que des sinusites, des angines, des bronchites et même des pulmonés. En plus du tractus respiratoire, ces poussières peuvent être responsables d’irritation, notamment au niveau de la peau, des yeux. Par des temps de chaleur, une hydratation insuffisante peut être à l’origine des maux divers pouvant aller de simples céphalées jusqu’au syncopes. En période nocturne, les courants d’air un peu trop frais parfois, peuvent causer des gélules au niveau des extrémités qui peuvent évoluer vers des fissures et être infectées.

Les professionnels du transport par mototaxi sont davantage vulnérables au phénomène de pollution de l’air par rapport à la population générale. Ils aspirent à longueur de journée, et ce, pendant plusieurs années, l’air pollué par les gaz d’échappement des engins, surtout des engins lourds qui circulent dans la nuit. Ceci les met à risque de divers problèmes pulmonaires, allant d’une simple inflammation au cancer. Pour limiter les dégâts, il serait recommandé que ces professionnels arborent des équipements de protection individuelle, notamment des vêtements recouvrant tels que des blousons, des bonnets, des masques ou des caches nez. Autre risque sanitaire est la nuisance sonore : entre le ronflement du moteur de leurs propres motos et autres véhicules sur la route, les klaxons, des spots publicitaires et les musiques jouées dans les agglomérations, il existe des risques d’altération de leurs fonctions auditives sur de longs termes. Il est aussi reconnu que les méfaits du bruit peuvent aller jusqu’à la perturbation du sommeil, causant donc une irritation nerveuse, une fatigue, voire une dépression et des troubles cardio-vasculaires.

Propos recueillis par Marcus DARE

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