Hôpital de district de Ndikiniméki : Entre insécurité et vétusté des bâtiments

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L’absence d’une clôture digne de ce nom favorise l’entrée incontrôlée des hommes sans foi, ni loi dans l’enceinte de cette formation sanitaire de quatrième catégorie située dans le département du Mbam et Inoubou, région du Centre Cameroun. Ce qui expose les personnels de Santé et les patients à toute sorte d’abus. Pourtant, le Directeur de cet établissement hospitalier, Dr Louis Paul Ondoa et son équipe travaillent d’arrache pieds pour fournir au mieux, les soins de santé aux différents visiteurs.

« Nous sommes confrontés à un problème d’ordre sécuritaire. Car, nous avons déjà subi beaucoup de cas de vol parce que la clôture de l’hôpital est défectueuse. Il y a des malades qui se sentent oppressés par des bandits qui veulent les dépouiller. Les couveuses, les potences, les draps, les lits et même les matelas ont été volés par des personnes sans foi, ni loi. C’est pourquoi, les matelas utilisés en ce moment par les patients sont assez vétustes », Ces mots sont du Directeur de l’hôpital de District de Ndikiniméki, Dr Louis Paul Ondoa. Il exprime ainsi son ras le bol face à l’insécurité grandissante qui sévit au quotidien au sein de cette formation sanitaire située dans le département du Mbam et Inoubou, région du Centre Cameroun. Cette situation alarmante instaure un climat de terreur auprès des patients et des personnels de Santé. Ce qui favorise la réduction de la fréquence de cet hôpital par la population locale. « J’ai fait une lettre à la délégué régionale de la Santé. J’espère que dans les prochains jours, une solution sera trouvée pour ramener la sérénité autour de notre hôpital », lâche le Dr Louis Paul Ondoa.

Zoom sur le bâtiment qui abrite la Direction de l’hôpital.

Malgré ces difficultés, le top management de l’hôpital assure le service minimum et encourage les populations à venir se faire soigner. « On avait une vingtaine de malades par mois quand j’arrivais en 2022. Aujourd’hui, nous sommes à plus de 100 malades par mois. Ces six derniers mois, l’hôpital a commencé à produire », explique le Directeur de l’hôpital. De quoi encourager les personnels de santé y exerçant à continuer de travailler pour satisfaire les patients. Toutefois, cette volonté manifeste se heurte à d’autres obstacles d’ordre financier, infrastructurel et matériel.  « L’hôpital a besoin d’avoir un meilleur cadre et de pouvoir apporter un confort aux différentes personnes qui viennent se soigner », reconnait le Dr Louis Paul Ondoa.  

L’un des médecins présentant les deux Autoclaves en panne au Bloc opératoire de l’hôpital.

Rendu sur le site de cette formation sanitaire le lundi 6 janvier 2025, une visite guidée des neuf services (Médecine, Pédiatrie, Chirurgie, Maternité, Bloc Opératoire, Pharmacie, Kinésithérapie, Imagerie médicale, Morgue) que comptent cet hôpital de district permet de constater l’état défectueux des bâtiments et surtout l’absence criarde des appareils importants au sein des services clés. C’est notamment le cas au bloc opératoire où les deux Autoclaves utilisés pour stériliser le linge sont en panne. Dès lors, les médecins sont obligés de se servir de la Poupinel dédiée à la stérilisation des pinces lors d’une opération chirurgicale pour stériliser également le linge. Outre cela, cet hôpital de district situé à quelques encablures de la Nationale N°4 entre Yaoundé et Bafoussam ne dispose pas d’ambulance pour secourir en urgence les malades résidents dans la localité et ses environs ou encore les blessés issus des accidents de la circulation.

Le Laboratoire de l’hôpital bien équipé.

Cependant, l’un des points de satisfaction du top management de cet hôpital est le Laboratoire. « Nous avons reçu du ministère de la Santé Publique des machines de laboratoire qui permettent en termes d’analyse biomédicales d’être à la pointe. Nous remercions pour cela, le ministre de la Santé Publique, Dr Manaouda Malachie. Nous espérons que d’ici là, nous pourrons aussi ouvrir le service de bactériologie parce que nous avons beaucoup de malades qui aimeraient en bénéficier. Et si possible, une affectation d’un gynécologue ou d’un pédiatre voire un cardiologue pour traiter des pathologies qui sont également très fréquentes ici », dixit le Dr Louis Paul Ondoa.

Malgré les conditions de travail difficiles, la prise en charge des patients est effective.   

Pour pallier aux manquements sus-évoqués, le responsable de cette formation sanitaire sollicite un appui financier conséquent des pouvoirs publics à travers le ministère de la Santé Publique. Le sujet sera d’ailleurs évoqué lors du Conseil de gestion de cet hôpital de quatrième catégorie annoncé dans les prochains jours. Signalons que l’hôpital de District de Ndikiniméki dispose à ce jour d’une vingtaine de personnels de santé et d’une capacité d’accueil de 60 lits. Ce qui parait insuffisant au regard de la densité de la population locale. En rappel, plusieurs Directeurs se sont succédés à la tête de cette formation sanitaire depuis sa création en 1990.

Junior NTEPPE KASSI  

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