Infirmeries scolaires : Les infrastructures inquiètent dans les établissements scolaires de la région du Nord

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La santé des élèves est un pilier fondamental de leur épanouissement scolaire. Pourtant, l’état des infirmeries scolaires dans le Nord laisse considérablement à désirer. Entre pauvreté en équipement nécessaire et absence totale de l’infirmerie, c’est l’image qui dépeint les établissements scolaires.

Une réalité inquiétante plane dans les établissements scolaires de la région du Nord. Nombreux sont les établissements scolaires qui sont dépourvus d’infirmerie, et ceux qui en possèdent une souffrent souvent de conditions sanitaires précaires et d’un manque criant de ressources.  Cette situation appelle une action urgente et globale pour garantir un environnement scolaire sain et protecteur. Dans la région du Nord, la réalité est frappante. Un nombre significatif d’établissements scolaires, notamment dans les zones rurales et les établissements secondaires moins bien dotés, fonctionnent sans infirmerie.  Pour les élèves de ces écoles, toute blessure, maladie ou malaise nécessite un déplacement souvent long et périlleux vers des centres de santé parfois éloignés et surchargés.  Ce manque d’accès immédiat aux premiers soins représente un risque majeur, surtout en cas d’urgence. La situation n’est pas autre dans la ville de Garoua, où l’on observe une plus grande concentration d’établissements scolaires. Les infirmeries existantes souffrent de nombreux dysfonctionnements.  On note fréquemment. L’on note : un manque cruel de matériel médical. En effet, les trousses de premiers soins incomplètes ou obsolètes, l’absence de matériel de stérilisation adéquat, le manque de médicaments essentiels entre autres.  Ces manques limitent drastiquement la capacité des infirmiers scolaires pour ceux qui en possèdent d’administrer des soins efficaces. Le problème des locaux s’impose aussi. Des espaces exigus, mal ventilés, mal éclairés, et souvent dépourvus d’eau courante et d’installations sanitaires appropriées.  Ces conditions précaires favorisent la propagation des infections et compromettent l’hygiène. Un nombre insuffisant d’infirmiers scolaires, voire l’absence totale de personnel formé, entrave la qualité des soins et la surveillance de la santé des élèves.  Le personnel présent est souvent surchargé, limitant son efficacité. Nous avons en effet parcouru quelques établissements scolaires de la ville de Garoua, les maladies dont souffrent les élèves sont quasiment les mêmes. Il s’agit dans la plupart des cas, des pathologies ophtalmologiques, des pathologies digestives, dentaires, gastrites, de l’asthme, de l’obésité, du paludisme, des pathologies neurologiques, des pathologies urinaires, des infections urinaires, les pathologies liées à l’ORL et même aussi les traumatismes…Selon un infirmier rencontré dans l’un des établissements scolaires où nous sommes passés, il fonctionne qu’avec les moyens disponibles. Pour plusieurs soins, l’élève malade est renvoyé à la maison.

Les causes de cette situation préoccupante

Le sous-financement chronique du domaine de la santé scolaire. Généralement les fonds issus de l’association des parents et d’élèves et enseignants ne sont pas assez pour mieux entretenir les infirmeries. Cette porosité devient plus sérieuse avec la mauvaise foi de certains chefs d’établissement.   Le problème viendrait aussi des politiques nationales de l’éducation. L’absence d’une planification adéquate et d’une stratégie nationale cohérente pour le développement des infrastructures sanitaires scolaires contribue à un manque de coordination et à des inégalités flagrantes entre les établissements. A cela, faut ajouter le manque de sensibilisation. Ainsi, une faible sensibilisation des autorités locales, des chefs d’établissement et des parents d’élèves à l’importance des infrastructures sanitaires scolaires contribue à une mobilisation insuffisante.

Les dangers pour la santé des élèves

L’absence ou la précarité des infrastructures infirmières dans les établissements scolaires de la région du Nord engendrent de nombreux risques pour la santé des élèves. Le manque d’accès aux premiers soins peut aggraver des situations médicales, parfois avec des conséquences fatales.  Les infections, les blessures, les maladies aiguës peuvent évoluer défavorablement faute de prise en charge rapide. Les conditions sanitaires précaires des infirmeries favorisent la propagation des maladies infectieuses, mettant en péril la santé de toute la communauté scolaire. Les conséquences psychologiques sont importantes.  La peur de la maladie et l’absence de soutien médical peuvent engendrer un stress important chez les élèves, affectant leurs performances scolaires et leur bien-être. La peine se rallonge avec le manque d’infrastructures et de soins médicaux dans les écoles qui accentuent les inégalités entre les élèves des zones rurales et des zones urbaines, ainsi qu’entre les écoles privées et les écoles publiques.

Solutions possibles pour améliorer la situation

Pour remédier à cette situation critique, des actions urgentes doivent être pensées. La prise de conscience des administrations déconcentrées du secteur de l’éducation. A ce niveau, la sensibilisation doit être de mise. Un accroissement significatif des budgets alloués à la santé scolaire est indispensable.  Des fonds supplémentaires doivent être consacrés à la construction, à l’équipement et à l’entretien des infirmeries scolaires, notamment avec les frais de l’APEE. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées auprès des autorités locales, des chefs d’établissement, des enseignants, des parents d’élèves et des communautés locales pour mettre en lumière l’importance des infrastructures sanitaires scolaires. Des stratégies spécifiques doivent être mises en place pour améliorer l’accès aux soins dans les zones rurales, en tenant compte des contraintes logistiques et géographiques.  Cela pourrait inclure des solutions mobiles de soins ou des partenariats avec les structures de santé locales. Une collaboration accrue avec les partenaires internationaux, les ONG et le secteur privé est nécessaire pour mobiliser des ressources supplémentaires et apporter une expertise technique. Ainsi, l’amélioration des infrastructures infirmières dans les établissements scolaires de la région du Nord est une nécessité urgente.  Il s’agit d’un investissement crucial pour la santé, le bien-être et l’avenir des élèves.  Une action concertée et déterminée des autorités, des acteurs de la santé, des responsables scolaires et de la société civile est indispensable pour garantir un accès équitable à des soins de qualité pour tous les élèves de la région.

Marcus DARE

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