Environ 73% des personnes ayant de l’arthrose ont plus de 55 ans et 60% sont des femmes selon un rapport de l’OMS.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 619 millions de personnes dans le monde souffraient de lombalgie en 2020, un chiffre qui devrait atteindre 843 millions d’ici 2050. Cette pathologie touche toutes les tranches d’âge, mais les femmes et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. En effet, environ 73% des personnes atteintes d’arthrose, une cause fréquente de lombalgie, ont plus de 55 ans et 60% sont des femmes. Une étude camerounaise met en lumière l’impact de cette pathologie sur la qualité de vie des patients et souligne l’importance de la kinésithérapie dans la prise en charge.
L’étude menée auprès de 204 patients à l’Hôpital de district de Deido au Cameroun a révélé que 31,37% d’entre eux souffraient de lombalgie. Les femmes étaient largement surreprésentées (78,95% des patients) et l’âge moyen des patients était de 55,47 ans, confirmant les tendances observées à l’échelle mondiale.
L’arthrose lombaire était l’étiologie la plus fréquente retrouvée dans cette étude, touchant 33,33% des patients. Le témoignage de François Moundiki, un patient camerounais, illustre bien les conséquences de cette pathologie sur la vie quotidienne. Après une chute, il a développé une lombarthrose chronique qui le handicape depuis plusieurs années. La victime témoigne : « En 2007-2008, j’ai subi une chute d’un échafaudage, atterrissant sur mes pieds, ce qui a entraîné des douleurs au dos. Transporté à l’hôpital, une radio a révélé des problèmes de dos préexistants, causés par mon travail, ayant conduit à une lombarthrose chronique. Le médecin a recommandé des anti-inflammatoires, mais la douleur persiste et s’intensifie avec des mouvements brusques. Malgré l’utilisation d’une ceinture prescrite, les douleurs se déplacent dans différentes zones du dos, provoquant un sentiment de désespoir face à sa situation. »
La kinésithérapie, un traitement efficace
La kinésithérapie est largement reconnue comme un traitement efficace pour soulager la douleur et améliorer la mobilité des patients souffrant de lombalgie. Dans l’étude camerounaise, 98,25% des patients se sont dits satisfaits des séances de physiothérapie.
Les résultats de l’étude camerounaise montrent une amélioration significative de l’état de santé des patients après la prise en charge kinésithérapique, avec notamment : une diminution significative de l’intensité de la douleur, une augmentation de la mobilité du rachis lombaire et une amélioration de la qualité de vie
Suivant les différentes statistiques, la lombalgie est un problème de santé publique majeur qui a un impact significatif sur la qualité de vie des patients. Les femmes et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables. La kinésithérapie est un traitement efficace qui doit être davantage promu et rendu accessible à tous les patients.
Danielle NGO NGEN stg
« Il faut que les patients comprennent que le traitement est long et que nous luttons contre le handicap et non pour éradiquer la maladie complètement.»
Selon votre expérience, quels sont les facteurs qui favorisent la lombarthrose chronique?
Je pense que les facteurs qui favorisent la lombarthrose sont en particulier l’âge, les travaux typiquement d’ordre professionnel. Par exemple, ces personnes qui portent sur leur dos de lourdes charges comme le fait les maçons et les menuisiers qui pratiquent des activités qui usent ou même sollicite la colonne vertébrale. Il y a les mauvaises postures, la manière de s’asseoir aussi est un facteur de la lombarthrose, il s’agit donc d’une mauvaise correction dorsale. Dans certains endroits les conditions climatiques peuvent aussi être un facteur de cette maladie dans la mesure où ils peuvent atteindre le cartilage. Mais on peut également parler d’une sollicitation constante et permanente, c’est comme un avis, lorsqu’on est sollicité en permanence, on finit avec le temps par s’user et avoir des problèmes lombaire.
Comment diagnostiquez-vous généralement la lombarthrose chronique ? Quels examens cliniques ou imageries médicale sont habituellement réalisés ?
Nous procédons par une série d’investigation d’imageries. Nous avons l’examen radiologique IRM lombaire et imagerie par résonance magnétique, c’est-à-dire que ce sont les examens radiologiques qui font en sorte que l’on puisse diagnostiquer la maladie. Apres, nous recevons également les plaintes des patients qui constatent des douleurs, la zone lombaire peut aussi être touchée. Parce que la lombarthrose est une défaillance au niveau de la zone lombaire.
Pour une confirmation il faudra passer par une investigation par imagerie, IRM ou la télé rachis lombaire ou encore une radio lombaire. Mais le plus approprié est l’IRM lombaire, parce qu’il est plus spécifique.
Quels sont les différents stades de la lombarthrose chronique ? Comment l’évolution de la maladie se manifeste-t-elle ?
Elle est tout d’abord débutante, ensuite semi-chronique, puis chronique. A son premier stade qui est débutante, on constate une lombalgie qui est une douleur du dos, ensuite elle devient semi-chronique c’est-à-dire qu’elle se complique au fil du temps et après elle devient forcement chronique.
Quels sont les traitements médicamenteux et non médicamenteux couramment recommandés pour la lombarthrose chronique ?
En somme, quand on prend en charge un cas de lombarthrose, on doit d’abord comprendre que lorsqu’il y a usure du cartilage il n’y a plus grand-chose à faire. Certaines personnes font ce qu’on appelle le remplacement avec certains traitements mais il y a également des formes de traitement avec des lasers.
Dans le cas de la lombarthrose le sujet perd de la densité osseuse avant l’effilochement d’usure. Il y a aussi des anti-arthrosiques qui sont des remèdes qui sont administrés au corps pour limiter la dégradation articulaire. En général, il y a un traitement hygiéno-diététique assez approprié, qui passe par la réduction du sel, du sucre, pas de viande rouge.
Dans la plupart du temps, les gens réussissent à calmer les douleurs mais on ne peut pas dire qu’ils ont complètement soigné la maladie. Parce que c’est l’usure totale du cartilage, et quand on parle d’usure du cartilage c’est une usure assez importante.
Maintenant dans l’ordre médicamenteux on peut parler de la kinésithérapie avec le renforcement des muscles para-vertébraux avec le port des ceintures lombaire. Avec des tisanes, des gels et une certaine correction dorsale par gymnastique.
Dans quel cas la chirurgie est-elle envisagée pour traiter la lombarthrose chronique ? Quels en sont les risques et les bénéfices ?
La chirurgie est envisagée tout d’abord par un commun accord entre le patient et le praticien. Il faut qu’on le veule parce que la chirurgie comporte des risques très élevés engendrant à des conséquences irréversibles, comme on peut faire une réparation ça réussi.
Donc lorsqu’elle devient déjà chronique, une des meilleures options thérapeutiques c’est la chirurgie mais la psychose qui s’est installée au Cameroun et en Afrique est que certaines personnes se disent que lors de l’intervention chirurgicale ils risquent de mourir. C’est vrai ça peut rater comme ça peut réussir, mais la première intention est d’abord envisageable. C’est lorsque le sujet refuse la chirurgie qui se retrouve en train de faire les traitements additifs cités ci-dessus.
Les risques pendant la chirurgie sont que le malade peut finir paralysé, dans certains cas perdre même la vie dans les cas extrêmes lorsqu’il y a un échec total. En perdant la sensibilité des membres jusqu’à leur fonctionnement.
Le bénéfice de cette opération est qu’en cas de réussite de la chirurgie, vous pouvez marcher sans toutefois ressentir des douleurs qui disparaissent à 98%.
Quels conseils donneriez-vous aux patients atteints de lombarthrose chronique pour gérer leur maladie au quotient et améliorer leur qualité de vie ?
C’est comme je le disais, c’est un échange avec le patient c’est-à-dire que l’on met un plateau où est donné les différents types de protocoles de traitements à lui de choisir. Maintenant il y a aussi l’âge qui compte, lorsqu’on est trop vieux on ne peut pas conseiller cette alternative. 65, 70ans avec tous ce que le corps peut régénérer on ne peut pas demander à une personne âgée d’aller en chirurgie.
Finalement quand un patient parvient à accueillir la lombarthrose peut être à 45 ans, on peut encore dire que vue la structure musculaire celui-ci peut supporter une opération. Cependant, il faut que les patients comprennent que le traitement est long et que nous luttons contre le handicap et non pour éradiquer la maladie complètement mais diminuer au maximum les douleurs.
Quelles sont les mesures qui permettent d’éviter au maximum la lombarthrose ?
Pour éviter la lombarthrose il faut avoir une bonne hygiène de vie. Malgré qu’il existe une contraste car on ne peut pas demander aux gens de ne pas exercer des travaux pénibles parce que tout le monde n’a pas le même réseau de classe sociale.
Alors, pour nos parents qui portent de gros sacs de parpaings ou de bois là, on ne peut pas leur demander d’arrêter car la plupart vivent de ces activités. En somme, tôt ou tard ont fini par en être victime mais on peut constamment négocier la douleur avec le comportement habituelle, mais il y a aussi ce qu’on appelle la meilleure prévention ou bien la meilleure méthode qui est l’information. On demande aux gens d’aller dans des hôpitaux, de s’informer, mais ils viennent seulement quand ils font déjà des crises.
Pourtant le principe est de s’informer, demander comment ça se passe. On ne doit pas faire de diagnostic tardif, il y a des examens systématiques tous les 3 ou 6 mois, où peut observer une lombarthrose qui se développe et où on pourra peut-être y remédier à temps.
Quel message d’espoir voudriez-vous transmettre aux personnes vivant avec la lombarthrose chronique ?
Je voudrai leur faire comprendre que la maladie a une expression douloureuse parce que c’est une gêne mais on demande aux gens d’avoir ce qu’on appelle le moral très haut, et de comprendre que ce n’est pas une fatalité. On peut vivre avec mais il faut s’adapter et se donner les moyens pas forcement financier mais les moyens d’autodiscipline telles que l’hygiène, la manière d’être et autres.
Surtout il faut continuer d’aller à l’hôpital pour toujours être ce qu’on appelle en parfaite relation avec le traitant. On a l’unité de kiné qui fait des merveilles c’est-à-dire de bon massages, de bonnes rééducation, il faut toujours être à l’affut.
L’espoir ne peut plus être, parce que c’est un problème d’ordre mécanique. Mais on peut quand même leur dire de ne pas en faire une fatalité et se résigner par la suite que l’on ne peut plus rien y faire. Si non il y aura ce qu’on appelle une dégradation assez énorme qui pourront être irréversible.
Donc lorsqu’on annonce à un patient qu’il a la lombarthrose on n’a pas dit qu’il a un cancer. Il est en terme simple quelques vertèbres qui se sont effiloché sur le dos et qui sont irremplaçable. Mais on peut compenser cela parce qu’il y a beaucoup de vertèbres qui peuvent essayer de jouer le rôle.
Interview réalisée par Danielle NGO NGEN Stg
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