Lutte contre la Covid-19 : le mauvais exemple de l’université de Ngaoundéré

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Depuis une semaine déjà, il n’existe plus de point de lavage des mains à l’entrée de l’université de Ngaoundéré. Ceci sans compter que les thermo flash ont disparu juste après le passage du secrétaire d’État auprès du ministère de la santé. Même les vigiles ne restent plus en place pour effectuer les contrôles à l’entrée de l’université. Une situation qui n’accommode pas les populations qui exposés, crient au secours.

L’assouplissement des mesures barrières contre le Covid-19 annoncé par le Premier Ministre sonne pour bon nombre d’habitants de la ville de Ngaoundéré comme une levée de bouclier. En dehors des retrouvailles dans les débits de boissons et les points, certains abandonnent peu à peu le port des masques. Les anciennes habitudes reviennent, alors même que les autorités n’ont pas encore déclaré la fin du confinement. Dans certains taxis, plus besoin de porter son masque pour accéder à bord. 

Les habitués du campus universitaire de Dang vivent depuis l’assouplissement des mesures de lutte contre le Covid-19, une ambiance peu commode. Autrefois soumis au lavage obligatoire des mains, la prise de la température avant d’accéder au campus, ils peuvent désormais entrer et sortir du campus sans être soumis à ces règles édictées afin de limiter la propagation de la maladie. Même les vigiles qui s’occupaient de ce dispositif sont introuvables. Depuis plus de 5 jours, aucun n’est visible, même pour filtrer les entrées et les sorties comme d’habitudes. Les usagers, les moto taximen notamment ne comprennent pas pourquoi, tout d’un coup, les seaux à robinets et les agents de sécurité identifiables par leur tenue de couleur jaune sont absents, « C’était déjà devenu pour nous une seconde nature. A chaque fois que tu portes un client qui entre au campus, toi le conducteur et le client, vous êtes obligés de vous laver les mains, d’arborer votre masque et soumis à la prise de la température. Cela nous rassurait énormément, car la maladie peut venir de partout. Aujourd’hui, quand tu portes quelqu’un, même s’il porte un masque, mais tu ne sais pas ce qu’il a sur la main. L’absence de ce point de lavage de main nous expose à la maladie qui rôde encore », se désole Kolwé Parfait, conducteur de moto à Dang.

Avec les alertes enregistrées dans la zone universitaire de Ngaoundéré, la vigilance doit être de mise. Aussi bien dans les lieux publics, les débits de boissons que dans les transports en commun, les habitudes du port du masque et du lavage des mains s’estompent progressivement alors que la menace n’est pas totalement écartée, « Nous, conducteurs de moto, on est tellement exposé. Malgré l’absence d’une bonne partie de la population estudiantine, il y a des villages derrière l’Université et ce point installé à l’entrée de l’Université de Ngaoundéré nous aidait franchement. Avec l’enlèvement de celui-ci, on est vraiment exposé, surtout que l’université ne nous a pas dit pourquoi ce point a été supprimé », se lamente Saknira, autre conducteur de moto.

Du côté des agents de sécurité de l’institution, ils déclinent tout simplement leur responsabilité, « le point de lavage des mains installé à la guérite dépend du Centre Médico-Social. Nous sommes juste là pour les aider. Tout est parti le jour où le personnel de ce centre venait juste déposer le seau robinet, sans toutefois l’approvisionner en eau. Nous ne pouvons pas aussi abandonner notre poste pour aller chercher l’eau. Entre temps, beaucoup de choses peuvent se passer après nous », tente d’expliquer l’un d’eux joint au téléphone.

Face à la disparition soudaine du point de lavage placé à la guérite de l’Université de Ngaoundéré, de nombreuses questions taraudent l’esprit des usagers. L’administration universitaire est-elle au courant de l’enlèvement du point de lavage de mains installé à l’entrée du campus ou s’agit-il de la déclaration de la fin de la pandémie à l’Université ou même d’une simple levée des mesures de lutte contre le Covid-19 ? Au moment où nous procédions au recoupement des informations, aucun agent de sécurité n’était présent au poste.

En attendant d’avoir des réponses claires à ces interrogations des usagers du campus de Dang, pour l’instant, le point de lavage des mains de la guérite et les agents de sécurité sont introuvables. Jean BESANE MANGAM

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