Médecine traditionnelle : Les tradipraticiens veulent soigner leur image

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Au cours de leur assemblée générale annuelle tenue ce 31 mai 2023 à Yaoundé, le nouveau bureau aura pour mission d’entretenir les tradipraticiens sur la contextualisation du code déontologie de la médecine traditionnelle au Cameroun, intensifier la collaboration avec les institutions officielles, recenser des tradipraticiens et les enregistrer massivement pour les Journées de l’Excellence scientifique et de l’innovation (JERSIC).

Les tradipraticiens de la santé du Cameroun veulent parler d’une même voix désormais pour bénéficier de l’accompagnement du gouvernement. C’est la trame de fond qui a guidé, l’Assemblée générale annuelle du bureau national du comité ad hoc pour la gestion de la médecine traditionnelle au Cameroun, ce 31 mai 2023, à la maison du parti du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), à Nkomkana, dans le deuxième arrondissement de la ville de Yaoundé. « Dans notre milieu, il y a des brebis galeuses, le manque de collaboration, l’ingratitude et l’orgueil. Ce sont les choses que nous voulons éteindre dans notre profession », dénonce Justin Jummigne, Naturopathe. En effet, le  comité ad hoc est un comité mis sur pied pour réguler l’exercice de la médecine  traditionnelle au Cameroun, en attendant l’aboutissement du projet de loi sur la pratique. « Déjà il faut dire que sur 80% des personnes qui font recours à la médecine traditionnelle, beaucoup se méfient à cause de certaines déviances.  Il faut redorer le blason de la profession. Pour cela, il faut former les tradipraticiens », confie Temfack Vopé Ronyl, Secrétaire technique national du Réseau parlementaire pour la promotion de la santé et de la valorisation de la médecine traditionnelle (REPPROSAN). Depuis la mise sur pied d’un comité ad hoc, les membres travaillent pour recenser tous les tradipraticiens du Cameroun, en vue de sa structuration, question d’assainir le milieu. Cela se fait grâce à l’accompagnement du ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation, du ministre des Arts et de la culture et de l’Assemblée nationale du Cameroun. « A l’Assemblée nationale, nous avons pour objectif : encourager la médecine traditionnelle. Notre plaidoyer ne s’arrête pas. Nous continuons à dire qu’il faut une loi pour encadrer la médecine traditionnelle », a dévoilé l’Honorable Germain Durand Mengue Mezui.

Le ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation, est un partenaire stratégique des tradipraticiens. « Le ministre de la Recherche scientifique et de l’innovation, qui chapeaute l’Institut de recherche médicales et d’études des plantes (IMPM) est toujours au côté des tradipraticiens. Nous les accompagnons dans tous ce qui est test innocuité et de toxicité. C’est pour que ces produits ne causent pas des dommages aux patients qui vont les prendre demain », déroule Anne Batomen. Le MINRESI invite les tradipraticiens à se faire enregistrer dans toutes les dix régions du Cameroun. L’assemblée générale a donc permis d’entretenir les tradipraticiens sur le code de déontologie pour soigner l’image de la médecine traditionnelle aux yeux du public, mais aussi, cette loi qui viendra mettre de l’ordre et fixer la tenue à conduire. « L’organisation de la médecine traditionnelle au Cameroun est déjà bien avancée. L’avant-projet de loi est déjà posé sur la table au service du Premier ministre. Je pense que cette loi va nous permettre de répondre aux sollicitations des patients », confie  Dr Gidium Peliegho. Pour le représentant du ministre des Arts et de la culture depuis 2009, le MINAC a organisé la restructuration du mouvement culturel camerounais. La loi va permette à chaque camerounais de suivre l’itinéraire médical qui correspondra à ses attentes en situation de dysfonctionnement sanitaire. Mais aussi de mettre fin aux attitudes qui répandent faussement la supériorité de la biomédecine sur les autres arts médicaux tout en évitant aux Camerounais de ne jurer que par les Européens tels que l’ont fait les Romains à l’endroit des Grecs et Grecques. Elle permettra donc d’empêcher que l’on ne recoure, même pour de « simples maladies » comme la teigne, à la biomédecine.

Recommandations générales

Au terme de cette assemblée, un bureau a été mis sur pied pour dissoudre le comité ad hoc. Désormais, c’est ce bureau qui parlera au nom des tradipraticiens du Cameroun et portera les plaidoyers partout pour le bien-être de la population. Pour y arriver, il faut contextualiser le code déontologie sur la médecine traditionnelle au Cameroun, intensifier la collaboration avec les institutions officielles comme le MINSANTE,  le MINAC,  le MINRESI et le REPPROSAN, poursuivre avec les inventaires de notre patrimoine matériel et immatériel, documenter les valeurs traditionnelles, recensement des tradipraticiens par les Présidents d’association, inviter les chercheurs en pharmacopée à se faire enregistrer massivement pour les Journées de l’Excellence scientifique et de l’innovation (JERSIC) ; inviter les Chercheurs à se faire enregistrer dans les Centres Régionaux du MINRESI, breveter les inventions, rester unis, la lutte contre le charlatanisme, renforcer la formation des TPS, Intensifier la collaboration avec la Faculté de médecine dans le domaine de la formation, reconsidérer les termes un « produit soigne tout» du fait de la multitude et la synergie de plusieurs principes  actifs sur nos plantes qui peuvent sur plusieurs pathologies à contrario du médicament conventionnel dont le principe actif isolé a une spécificité d’action, prendre en considération la médecine spirituelle par la récupération de nos valeurs ancestrales. Le Comité Ad Hoc est désormais  dissout à l’Assemblée générale du 31 mai, elle laissé place au bureau national de gestion des activités de la médecine traditionnelle au Cameroun, le Bureau du Comité Ad Hoc a été reconduit avec quelques ajouts de postes clés comme les vice-présidents chargé de la spiritualité et la pharmacopée,  les conseillers techniques et spéciaux ainsi que les délégués régionaux, la durée d’un mandat de 03 ans pour le Bureau National, une plus grande collaboration avec tous les autres acteurs de la pharmacopée, la collaboration de la médecine traditionnelle avec la médecine conventionnelle, le défi de production d’un plus grand nombre de MTA à promouvoir et à homologuer, la création des pharmacies vertes dans les 10 régions et la restructuration et la cartographie des acteurs de la Médecine traditionnelle.

Elvis Serge NSAA

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