Moustique : Cette maladie endeuille plus que les catastrophes naturelles et les guerres.
A l’occasion de la célébration de la journée mondiale du moustique ce 20 août 2024, les chercheurs réaffirment que le moustique est l’animal le plus meurtrier au monde, avec près de 400 à 900 millions de cas de fièvres, et entre 700 000 et 2,7 millions de morts par an.
Le Cameroun fait partie des 11 pays qui, à eux seuls, supportent près de 70% du fardeau du paludisme. Sur le plan national, le nombre des cas enregistrés dans les formations sanitaires quasiment en stagnation depuis 2011 connaît une tendance à la hausse depuis 2017.
D’après les chiffres du ministère de la Santé publique, en 2023, « 28 % de motifs de consultations (10 617 542 personnes ont été reçues en consultations dans les formations sanitaires, dont 2 977 754 cas de paludisme confirmés) », et la maladie représente 7,9 % des hospitalisations dans les formations sanitaires.
Le moustique est souvent considéré comme l’animal le plus meurtrier au monde. Selon Wikipédia, sur environ 3 000 espèces de moustiques connues, moins d’une centaine, dites anophèles, transmettent la malaria mais sont responsables, dans les années 1990, de 400 à 900 millions de cas de fièvres, et entre 700 000 et 2,7 millions de morts par an. Dont une majorité d’enfants. Un palmarès qui fait de ces insectes les plus grands tueurs d’hommes de la planète. Par contre, le site d’information https://www.wedemain.fr/, écrit que, 110 000 milliards de moustiques infestent la Terre avec plus ou moins de virulence.
A l’évidence, le paludisme constitue encore un véritable problème de santé publique au Cameroun. Cette maladie endeuille plus que les catastrophes naturelles et les guerres. Selon Pascal Nyam, dans un article scientifique intitulé : « La lutte contre le paludisme au Cameroun : autopsie d’un phénomène pluriel dans un contexte d’hyperendémicité », le Cameroun fait partie des 11 pays qui, à eux seuls, supportent près de 70% du fardeau du paludisme. Sur le plan national, le nombre des cas enregistrés dans les formations sanitaires quasiment en stagnation depuis 2011 connaît une tendance à la hausse depuis 2017.
Le nombre de décès, après une évolution à la baisse sur plusieurs années, est également en augmentation depuis 2017, nonobstant la mise en œuvre des différentes stratégies de lutte contre le paludisme. Le paludisme a représenté en 2017, 24,3% de toutes les consultations enregistrées et 12,8% des causes des décès survenus dans les formations sanitaires du pays. Le nombre de cas de paludisme enregistré dans les formations sanitaires du pays a évolué de 1.829 266 à 2.093 009, soit une augmentation de 14,41% tandis que le nombre de consultation toute cause passait de 5.957 438 à 8.622 922, soit une hausse de 44,74%.
Chez les femmes enceintes, après une légère baisse de 2011 à 2012, la morbidité a été revue à la hausse de 2013 à 2017, passant de 12,7% à 21,3%. Dans cette même mouvance, la mortalité proportionnelle liée au paludisme dans les formations sanitaires a connu une hausse de 2012 à 2014 en passant de 17,6% à 22,9%, puis une baisse de 2015 à 2016 en passant de 22,9% à 12,4%. Entre 2014 et 2016, l’évolution du nombre de décès de paludisme était décroissante avec un taux de réduction annuel moyen de 22,5% puis on a noté une augmentation de 21,1% en 2017. Précisément, 4000 décès dus au paludisme ont été enregistrés en 2016 selon le secrétaire permanant du PNLP. Cette maladie endeuille plus que les catastrophes naturelles et les guerres. Il est à l’origine de 400 à 900 millions de cas de fièvre, provoquant entre 01 à 03 millions de morts, soit en moyenne 01 mort chaque 30 secondes dans le monde.
Ce pays a dénombré 1 600 000 cas de paludisme, et 3200 décès en 2014. Plus de 1 700 décès en 2023, pour près 3 millions de cas enregistrés. Le récent rapport du ministère de la Santé publique sur la situation du paludisme au Cameroun révèle qu’en 2023, le pays a enregistré 2.9 millions de cas, parmi lesquels 1 756 décès. Ces chiffres montrent cependant un recul de la maladie par rapport à l’année 2022, où 3.3 millions de cas ont été enregistrés pour 2 481 décès. Par ailleurs, les statistiques du ministère de la Santé publique indiquent que c’est en 2019 que le plus grand nombre de malades a été enregistré, avec plus de 3 millions de cas.
C’est aussi l’année la plus meurtrière avec 4 510 morts. Selon le site d’information StopBlaBlaCam, depuis près d’une décennie, le nombre de morts du paludisme n’a jamais été aussi bas qu’en 2022. L’on observe également une baisse des morts du paludisme depuis 2019. « Sur la période 2019-2023, le taux de mortalité liée au paludisme pour 100 000 habitants exposés au paludisme a baissé de 64%, passant de 17,7 à 6,3 », peut-on lire sur le site internet du journal StopBlaBlaCam en ligne. Le pays est 9ᵉ parmi les 11 pays les plus touchés par le paludisme dans le monde. Les dix pays d’Afrique les plus touchés par la maladie auraient enregistré 3,5 millions de cas supplémentaire par rapport à 2016, allant de 131 000 cas supplémentaires au Cameroun, à 1,3 million de cas supplémentaires au Nigeria.
Dans ce continent, la maladie a particulièrement fait son nid principalement dans la partie subsaharienne où, cette maladie est considérée comme « la première endémie parasitaire », cette endémicité est résumée en ces termes : La presque totalité de la population, environ 550 millions de personnes, vit en zone impaludée ; près de 75% de la population vit dans des zones de fortes endémies et 18% environ de cas clinique ; et entre 1,5 et 2,5 millions de décès ; un enfant de moins de 5ans sur vingt meurt chaque année d’une maladie liée au paludisme ; environ 5 à 40% des malades atteints de formes graves de paludisme décèdent.
70 à 80% de cas clinique sont pris en charge au niveau communautaire, mais par manque de ressources humaines et surtout financières, cette prise en charge n’est pas encore bien réalisée, écrit Pascal Nyam. La région Afrique a enregistré 94 % des décès liés au paludisme dans le monde en 2018. Le nombre des décès dus à cette pandémie est passé de 533 000 décès en 2010 à 380 000 en 2018. Les 11 millions de femmes enceintes exposées à une infection palustre en 2018 ont donné naissance à quelque 872 000 enfants présentant un faible poids à la naissance. Les décès.
D’après les chiffres du ministère de la Santé publique, en 2023, « 28 % de motifs de consultations (10 617 542 personnes ont été reçues en consultations dans les formations sanitaires, dont 2 977 754 cas de paludisme confirmés) », et la maladie représente 7,9 % des hospitalisations dans les formations sanitaires, écrit le site d’information StopBlaBlaCam. « Au vue donc de tout ce qui précède, parler d’hyper endémicité du paludisme dans ce pays n’est guère exagérer », explique Pascal Nyam. La Journée mondiale du moustique, célébrée chaque année le 20 août, commémore la découverte de Sir Ronald Ross en 1897 : les moustiques anophèles femelles transmettent le paludisme. Elle attire l’attention sur les maladies transmises par les moustiques et leur impact mondial. Elle encourage la recherche de nouvelles méthodes pour lutter contre ces insectes et les maladies qu’ils véhiculent. Elle rappelle l’importance de la prévention, comme l’utilisation de moustiquaires et de répulsifs.
L’État du Cameroun a pris des engagements politiques et mené des actions concrètes en vue de réduire le fardeau du paludisme, parmi lesquelles : L’adhésion à l’initiative mondiale « Faire Reculer le Paludisme » lancée en 1998, l’adhésion à la Déclaration du Sommet d’Abuja en Avril 2000 ; la réorganisation du Programme National de Lutte contre le Paludisme en 2002 pour en faire un programme prioritaire de santé ; l’intégration de la lutte contre le paludisme dans la Stratégie Sectorielle de Santé (2016–2027) et dans le Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2016-2020, l’adoption de plusieurs politiques nationales pour l’amélioration de l’accès aux services de qualité pour la prévention et la prise en charge des cas de paludisme : gratuité de la prise en charge du paludisme pour les enfants de moins de 5 ans ; gratuité du traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes ; distribution gratuite des moustiquaires imprégnées à longue durée d’action à toute la population ; intégration des services de lutte contre le paludisme dans la reforme portant sur la Couverture Sanitaire Universelle.
Elvis Serge NSAA
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