Nigéria : L’ONU alerte sur la faim et la malnutrition infantile

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU  dans le Nord-Est du Nigéria a indiqué le 05 mai que près de 600.000 personnes seraient confrontées à des niveaux d’urgence de pénurie alimentaire et 02 millions  d’enfants de moins de cinq ans souffrent d’émaciation.

L’ONU  fait savoir que quelque 4,3 millions de personnes dans les États touchés par le conflit de Borno, Adamawa et Yobe devraient souffrir d’une grave famine entre juin et août 2023. Parmi ces personnes, 6000 seraient confrontées à des niveaux d’urgence de pénurie alimentaire, ou à la phase 4 du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire. « Dans le nord-est du Nigéria, la période de soudure – la période entre les récoltes où les gens ont généralement du mal à satisfaire leurs besoins alimentaires – va commencer le mois prochain et nous tirons la sonnette d’alarme sur la faim et la malnutrition infantile généralisées dans les États touchés par le conflit de Borno, Adamawa et Yobe », a déclaré Jens Laerke,  porte-parole d’OCHA, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

Par ailleurs, plusieurs millions d’enfants de moins de 05 ans dans ces trois États, souffriraient de la forme de malnutrition la plus immédiate et la plus dangereuse pour la vie. « Environ 700.000 d’entre eux risquent de souffrir d’émaciation grave. Ils ont 11 fois plus de risques de mourir que les enfants bien nourris et ont besoin d’interventions immédiates », a ajouté M. Laerke. Pour faire face à cette situation, l’ONU lance un appel à mobilisation de de 1,3 milliards financé à hauteur de 11 %. « Plus les familles restent longtemps sans aide, plus le risque de famine et de mort augmente, et plus les gens peuvent être contraints de recourir à des stratégies d’adaptation néfastes et dommageables telles que le sexe de survie, la vente de leurs biens et le travail des enfants », a fait savoir le porte-parole.

Programme alimentaire mondial

Et d’ajouter « toutefois, le message de nos collègues nigérians est clair : nous devons encore intensifier les interventions, y compris l’alimentation, l’alimentation thérapeutique et l’aide aux moyens de subsistance », a mis en garde le porte-parole d’OCHA. « Ils préviennent que si cela ne se fait pas, la situation de millions de personnes pourrait devenir catastrophique ». Sur le terrain, les équipes du Programme alimentaire mondial (PAM) intensifient leurs efforts pour fournir une aide alimentaire et nutritionnelle d’urgence à 2,1 millions de personnes pendant que  l’UNICEF fournit un traitement thérapeutique aux enfants souffrant d’émaciation sévère.

Divine KANANYET/news.un.org