Ordre des chirurgiens-dentistes:La présidente plaide pour le recrutement des confrères

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C’est l’une des recommandations formulées lors de l’Assemblée générale ordinaire organisée à Douala du 26 au 27 janvier 2023.

Œuvrer pour inverser la tendance ambiante qui consiste à négliger les ressources humaines de formation au doctorat dentaire ; augmenter le nombre de recrutement des confrères dans les concours nationaux ; accorder des subventions à l’Ordre des chirurgiens-dentistes pour une meilleure atteinte de leurs objectifs. Telles sont les principales doléances formulées par le Dr  Chantal Tankoua-Sunou, Chirurgien-dentiste, présidente de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes du Cameroun, lors de l’Assemblée générale ordinaire de l’Ordre organisée à Douala au GICAM du 26 au 27 janvier 2023. En matière de revalorisation de la profession de Chirurgien-dentiste, l’Ordre qui enregistre plus de 1000 chirurgiens-dentistes a tenu à mettre l’accent sur non seulement le recrutement de ses pairs, mais également le rôle qu’ils peuvent jouer dans la société auprès du ministère de la Santé publique (MINSANTE). 

« Il n’est pas normal que l’on trouve juste un seul chirurgien-dentiste dans tous les centres de décision du Ministère de la Santé publique… de plus, aujourd’hui dans les concours on retrouve pratiquement cinq chirurgiens-dentistes sur  100 médecins qui sont formés…  Nous ne souhaitons plus être le parent-pauvre des responsabilités régaliennes, car cette absence  des chirurgiens-dentistes à la table des décisions du MINSANTE entraîne la faible progression de la qualité des infrastructures dans la prise en charge des pathologies, etc. », a indiqué le Dr Chantal Tankoua-Sunou lors de l’AGO, tout en reconnaissant  quelques actions positives déjà posées par la tutelle.  D’après les responsables de cette Organisation, l’Ordre est une grande famille, « ambitieuse », « novatrice », « paisible » qui se caractérise par une diversité de sensibilité et par de nombreuses personnes au grand cœur. Au cours de ces trois dernières années, le nombre de membres a augmenté. L’Ordre  a enregistré plus de 300 inscrits.  Un nombre qui montre à suffisance l’intérêt que portent de plus en plus les jeunes pour cette profession libérale.

Carte sanitaire

Le nombre de chirurgiens-dentistes étant en hausse, l’Ordre souhaite donc mettre l’accent sur l’emploi-jeunes afin de lutter contre le chômage. Une position tout à fait compréhensible au niveau du ministère de la Santé publique. Cependant, la tutelle admet que l’emploi des jeunes demeure un problème national. « Comme vous savez, les recrutements ne sont plus systématiques à la sortie des grandes écoles… En 90, vous n’étiez pas aussi nombreux dans la profession,  les recrutements étaient systématiques pour tout le monde qui voulait être fonctionnaire mais aujourd’hui ce n’est vraiment plus le cas », relate le représentant du MINSANTE, présent à cette Assemblée générale ordinaire  à Douala. Et de poursuivre : « dans notre loi, il y a au moins des motifs qui pourraient justifier des propositions de votre part… En plus, il revient aux Ordres professionnels de faire des propositions pour le respect de la carte sanitaire. Les pharmaciens l’ont compris. Il y a des cabinets dentaires à deux mètres de l’Ordre, ce qui n’est pas normal. Ces cabinets vont finir par  s’entre-tuer au regard de la concurrence, alors qu’il existe des populations dans d’autres régions du pays… Ce sont les challenges auxquels tous les autres professionnels font face et ils n’échappent pas à l’Ordre national des Chirurgiens-dentistes. Toutefois, toutes les doléances seront rapportées au niveau du ministère de la Santé publique ». 

Ghislaine DEUDJUI

Réactions

Dr Tankoua-Sunou Chantal, présidente de l’Ordre national des Chirurgiens-dentistes du Cameroun

« Les Chirurgiens-dentistes peuvent assumer de hautes responsabilités » 

« Nous avons profité de notre Assemblée générale pour demander au ministre de la Santé publique, de reconsidérer la position du  Chirurgien-dentiste au niveau central du ministère. Les services de santé bucco-dentaires ne sont pas tenus par des chirurgiens-dentistes, ou des médecins bucco-dentaires.  Nous pensons et nous le rassurons que les médecins buccodentaires et les chirurgiens-dentistes sont à l’instar de leur confrère médecin capables d’assumer de hautes responsabilités au niveau de la chaîne de décision de santé publique de notre pays.  En outre, nous nous engageons dans nos travaux d’optimiser les soins de qualité, d’offrir à nos populations  les soins de qualité à tous les niveaux, que ce soit au niveau des grandes villes que dans l’arrière-pays. On parle aussi de  redynamisation parce que depuis la Covid-19, l’Ordre national des chirurgiens-dentistes n’a pas pu réunir en son sein de manière collective et participative l’ensemble de ses membres, donc cette Assemblée générale était aussi une occasion depuis cette période de reprendre, de renouer avec nos réunions physiques constantes.  Innovation parce que notre métier a énormément changé. C’est un métier innovant… »

Dr Betnkeu Chapeh Nathalie epse Leussi Happin, membre du conseil de l’ONCDC

« La profession est tellement confondue » 

« Nos attentes sont nombreuses, mais l’essentiel  c’est que la profession  grandisse. Actuellement, nous avons un défi à relever, il est même un problème majeur, il s’agit de l’exercice illégal de la profession. La profession de chirurgien-dentiste est tellement confondue. Donc le plus grand défi qu’on a  c’est vraiment d’assainir la profession. Et, que nous chirurgiens-dentistes que l’on soit vraiment reconnu dans le travail que nous faisons et que nous ne soyons pas confondus à tout et à n’importe qui ».

Dr Tayou Gabriel, chirurgien-dentiste

« Les chirurgiens-dentistes doivent respecter la loi »

« Cette Assemblée générale ordinaire doit accoucher de grands changements dans l’Ordre des chirurgiens-dentistes ; rappeler aux dentistes qu’ils doivent respecter la loi. Tout doit se faire dans le respect de la loi du Cameroun,  qui a bien encadré l’installation en clientèle privée et qui détermine le fonctionnement de la profession. Personne ne doit exercer en clientèle privée au Cameroun s’il n’est pas inscrit dans l’Ordre. Il y a des lois qui définissent tout cela. Les populations doivent comprendre une chose,  c’est la responsabilité de l’Ordre de vérifier ou veiller à ce que toute chose se fasse selon les instructions étatiques. »

Propos recueillis par Ghislaine DEUDJUI

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