Paludisme : Une menace grandissante à Efoulan

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Les tas d’ordures, les eaux stagnantes et les rigoles bouchées constituent un terreau idéal pour la prolifération des moustiques anophèles femelles, principaux vecteurs de cette maladie.

Dans la zone dite Efoulan Lac, l’image d’un quartier résidentiel aux grandes bâtisses et aux rues goudronnées masque une réalité moins charmante. Derrière cette apparence qui se veut moderne, se dessine un autre visage : celui d’un environnement marqué par une insalubrité grandissante, et où les maladies infectieuses, notamment le paludisme, gagnent du terrain.

« Ma fille de 19 ans est tombée malade il y a quelques jours. A l’hôpital on nous a dit qu’elle avait beaucoup de palu. Cela ne m’étonne même pas vu la quantité de moustiques qu’il y a ici », explique une maman du quartier, rajoutant que la situation est telle qu’il faut être en présence d’un insecticide même dans la journée pour se protéger de ces nuisibles.

Au-delà de ces moustiques, le quartier dégage des odeurs qui se sentent a des kilomètres à l’aronde. La société Hygiène et Salubrité au Cameroun (HYSACAM), chargée de la collecte et du traitement des ordures ménagères dans plusieurs villes du Cameroun ne passe plus dans cette zone, une situation qui ne laisse personne indifférent. « Parfois certains attendent la nuit tombée et viennent déverser leurs ordures en face de ma maison. Comment je ne vais pas tomber malade avec tout ça. En plus avec les pluies qui tombent depuis quelques jours il y a encore plus de moustiques », déclare une jeune maman du quartier.

Cet environnement dans lequel vivent les populations du quartier Efoulan, les exposent au quotidien à de nombreuses maladies graves outre que le paludisme. « Nous avons premièrement un groupe de maladies généralement appelées maladies des mains sales. En effet vu l’environnement ici, nous avons des eaux stagnantes et usées, des décharges de déchets et il s’avère que les eaux venant en amont peuvent être contaminées. Les enfants ou adultes qui s’y trouvent en aval, par manque d’hygiène, notamment lavage des mains par exemple, peuvent les contracter », explique le docteur Essindi Evina Joseph Bertrand, médecin généraliste en fonction à la clinique St Alphonse. Il s’agit donc de la salmonellose, du choléra, de la dysenterie amibienne mais aussi du shigellose. Il rajoute qu’au-delà de celles-ci, une autre pathologie brusque et fulgurante est susceptible de se présenter chez les plus petits. Il s’agit notamment de la paralysie flasque aiguë, véhiculé par les matières fécales qui peuvent se retrouver dans les eaux sales et autres déchets.

« Les eaux stagnantes et les déchets sont les principaux facteurs qui permettent la prolifération des moustiques dans cette zone du quartier Efoulan. Donc pour lutter contre cette prolifération il faudrait juste appliquer des mesures d’hygiène, assainir l’environnement et les habitations », souligne le docteur ESSINDI EVINA, rajoutant que la mise sur pied de techniques de désinfection communautaires par des experts reste une autre solution pour améliorer la situation de vie de ces populations.

Cette situation alarmante, permet de se rendre compte qu’à Efoulan, plus qu’une question d’environnement, la lutte contre l’insalubrité grandissante est une question de survie.

Charone DONGMO

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