Prevention sida : Le lenacapavir efficace à 100 pour cent !

L'enjeu est de taille. Certains n'hésitent pas à dire que nous sommes à un tournant de la lutte contre le VIH
Une protection à 100% ! C’est une petite révolution qui a fait du bruit dans le monde scientifique. Peut-être est-ce passé inaperçu dans le grand public en plein été et Jeux olympiques. Une étude présentée à la 25e conférence internationale contre le VIH/sida qui a eu lieu à Munich fin 2024, démontre l’efficacité totale d’un antirétroviral pris en prévention à raison de seulement deux injections par an !
C’est ce qu’a démontré la docteure sud-africaine Linda-Gail Bekker (Desmond Tutu HIV Center au Cap) L’étude qu’elle a présentée est un essai (phase 3 Purpose) de l’antirétroviral lenacapavir (LEN ou Sunlenca du laboratoire Gilead) conduit en Afrique du Sud et en Ouganda auprès de jeunes femmes. Commentant les résultats, elle a juste lâché selon les participants : “zéro infection” ! De fait, l’étude publiée sur le New England journal of medicine, le précise : parmi les près de 5400 patientes initialement séronégatives et prenant le lenacapavir dans cette étude, il n’y a eu aucune infection par le virus VIH.
Cet essai a été si concluant qu’il a été arrêté prématurément afin de faire bénéficier les femmes participantes aux autres groupes témoin de la même prophylaxie. L’enjeu est de taille. Certains n’hésitent pas à dire que nous sommes à un tournant de la lutte contre le VIH. D’un côté, il y a les progrès des traitements qui permettent de vivre une vie normale dans la plupart des cas, en restant indétectable (donc sans risque de transmission). De l’autre, si le nombre de contaminations dans le monde continue à baisser, nous en sommes encore à 1,3 million (en 2022). Et 6000 contaminations par an en France !
Or, il existe déjà un traitement préventif appelé la Prep, commercialisé par ce même laboratoire, mais aussi sous forme de générique (donc plus accessible financièrement). Si les spécialistes estiment que cette prophylaxie fonctionne plutôt bien dans la communauté homosexuelle, il n’en est pas de même chez les jeunes femmes hétérosexuelles, pour lesquelles la prise d’un comprimé par jour semble un obstacle, notamment en Afrique. Le lenacapavir qui est un médicalement injectable seulement deux fois par an offre l’espoir d’en finir avec le VIH. Le Lenacapavir serait transformé en prep deux fois par an seulement. Le combat pour l’éradication de cette maladie passe par la prévention chez les jeunes femmes notamment dans les pays africains.
Une autre problématique a émergé à la Conférence de Munich : à savoir le prix de ce traitement préventif. S’il était trop onéreux, il serait inaccessible au plus grand nombre. Le laboratoire Gilead serait ainsi l’objet d’une campagne pour le pousser à accepter une version générique qui serait largement moins chère.
La meilleure façon de se prémunir de l’infection par le VIH est d’avoir des relations protégées avec son ou sa partenaire. Une fois que l’on se connaît mieux et si les personnes le décident ensemble, il est envisageable de retirer cette protection. Le sida peut aussi se contracter par l’usage de la drogue par voie intraveineuse si on n’utilise pas du matériel à usage unique et stérile. La meilleure prévention consiste à se protéger. Pour se protéger, on peut utiliser un préservatif dans les relations sexuelles. Il existe une prophylaxie médicamenteuse contre le sida appelée la Prep. Elle consiste à prendre un médicament tous les jours à heure fixe. Elle considérée comme une excellente protection contre la contamination par le virus VIH.
SOURCE : elsan.care
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