Rapport sur l’état de la population mondiale 2025 : Le libre arbitre en péril, pas la fécondité

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Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) met en garde !

La véritable crise n’est pas celle de la fécondité, mais celle de la liberté de choix, freinée par des obstacles économiques, sociaux et politiques.

Le taux de fécondité ne dit pas tout. L’organe onusien invite les États à dépasser les chiffres pour se concentrer sur les droits, la justice sociale et le bien-être.

L’enquête UNFPA/YouGov révèle que les aspirations en matière de fécondité sont mises à l’épreuve par de multiples freins. D’une part, la précarité économique est l’obstacle principal, cité par 39 % des personnes interrogées. Le chômage et l’insécurité de l’emploi (21 %), ainsi que les problèmes de logement (19 %), sont les principaux coupables. Un jeune Mexicain résume cette situation en déclarant que le coût du logement et le manque de services de garde d’enfants abordables rendent la fondation d’une famille « quasiment impossible ». Par ailleurs, le pessimisme face à l’avenir pèse lourdement sur les décisions. Un homme de 30 ans au Paraguay exprime son anxiété, en affirmant : « Mettre au monde un enfant, c’est une chose. La vraie difficulté, c’est de l’élever. Et pour qu’il puisse grandir dans des conditions favorables, il doit évoluer dans un environnement sain, doté d’infrastructures adéquates. »

En outre, les barrières sociales et politiques sont des freins majeurs à l’autonomie procréative. Roman, un homme de 26 ans en Azerbaïdjan, illustre cette lutte pour la reconnaissance des droits. « Avant de mettre un enfant au monde, je dois m’assurer de pouvoir le faire selon mes propres conditions. Je dois me battre pour que les couples de même sexe aient le droit de se marier, d’adopter ou d’avoir recours à la gestation pour autrui, et pour que leur autorité parentale soit enfin reconnue. » Son combat personnel reflète celui de millions de personnes qui souhaitent exercer pleinement leurs droits procréatifs. De même, une jeune femme aux Philippines confie se sentir poussée à « rester célibataire et à ne pas avoir d’enfants » face à des politiques qui vont à l’encontre de la santé des femmes et des normes de genre rigides.

Au-delà de l’arithmétique : un appel à la justice sociale

Le rapport critique l’approche simpliste des décideurs qui se focalisent sur le taux global de fécondité. En effet, la notion de « taux de renouvellement » (2,1 enfants par femme) est une simplification qui ignore des facteurs cruciaux comme la migration et la mortalité infantile. Les discours alarmistes autour des termes « pronataliste » et « antinataliste » sont également pointés du doigt. Selon le rapport, ces qualificatifs sont souvent inexacts et masquent la véritable intention de l’État qui, sous couvert d’incitations, cherche souvent à contrôler sa population. Ainsi, une politique perçue comme coercitive, même si elle vise à augmenter la natalité, peut avoir l’effet inverse de celui recherché.

Le rapport préconise une approche radicalement différente, centrée sur l’autonomie et les droits. Il est fondamental d’investir pour que chaque individu, homme ou femme, puisse prendre ses décisions en toute liberté. Ilian Sales Segarra, 24 ans, en Belgique, insiste sur l’importance de la justice sociale pour y parvenir. « Nous disposons d’assez de ressources pour permettre à tout le monde de vivre correctement, mais celles-ci sont terriblement mal réparties. En tant que société, nous devons absolument travailler à améliorer ça. Lorsque nous y parviendrons, ce en quoi j’ai confiance, je pourrai envisager d’avoir un enfant sans me sentir coupable. »

Une nouvelle mesure du succès

Plutôt que de s’accrocher à des chiffres, l’UNFPA invite à mesurer le succès des politiques à l’aune de leur impact sur le bien-être et les droits des individus. Les obstacles systémiques – inégalités économiques, manque d’accès aux soins de santé sexuelle et procréative de qualité, normes de genre restrictives – doivent être la cible des politiques publiques. Pour cette raison, le rapport n’est pas un cri d’alarme, mais un plaidoyer pour que le libre arbitre et les droits fondamentaux de chacun soient placés au cœur des décisions politiques.

Le Rapport sur l’état de la population mondiale 2025 souligne que les gouvernements se focalisent trop souvent sur les taux de fécondité comme unique indicateur de succès de leurs politiques. Cependant, cette approche est problématique, car le taux de renouvellement de 2,1 enfants par femme est une simplification qui ignore des facteurs cruciaux comme la migration, la mortalité infantile et les ratios de naissance garçons-filles. De plus, le taux global de fécondité est un indicateur peu fiable pour mesurer le nombre d’enfants qu’une femme aura réellement au cours de sa vie, puisque les décideurs privilégient souvent les effets à court terme.

Elvis Serge NSAA

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