Cameroun: vers la fermeture des cliniques privés appartenant aux médecins

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D’après les dernières précisions des autorités sanitaires de Yaoundé, tous les médecins exerçant en clientèle privé sans autorisation de création, d’ouverture et de mise en service délivrées par le Ministère de la Santé publique  pourront voir leurs formations sanitaires fermées, s’ils ne se conforment dans les brefs délais à la réglementation en vigueur.

« L’autorisation  d’exercice en clientèle privée est délivrée par l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) qui ne signifie pas autorisation de création ou d’ouverture qui relève de la compétence du Ministère de la Santé publique (Minsanté) », précise  Dr Zoa Nanga Inspecteur général des services médicaux et paramédicaux au Minsanté. Cette précision vient clore le débat autour de ce sujet. Seul le ministère de la Santé publique a droit de délivrer une autorisation de création ou une autorisation d’ouverture et de mise en service que ce soit pour les promoteurs des formations sanitaires  ou les médecins exerçant en clientèle privé. Ce recadrage du patron de la santé au Cameroun est lourd de conséquence. Ce rappel à l’ordre de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) entraîne des dommages non négligeables.   Pour le Minsanté, tous les médecins disposant uniquement de l’autorisation d’exercer en clientèle privé de l’Onmc, sont hors la loi et par conséquence ne méritent pas d’être fonctionnel. Ceci dit, bon nombre de médecins qui croyaient être conforme à la réglementation   en vigueur  vont devoir recommencer leur dossier à zéro s’ils ne veulent pas voir leur structure simplement fermée.

Pour de nombreux professionnels de la santé, Dr Manaouda Malachie est donc dans son droit de faire des visites inopinées même dans les formations sanitaires appartenant aux médecins exerçant en clientèle privé. « Le ministre de la santé a le droit d’entrer ou de passer là où il veut sans filtre. De faire ses descentes spontanées sans se faire accompagner de personne pour se faire sa propre idée des problèmes de santé », affirme le Pr Tetanye Ekoe, ex-Vice-Président de l’Onmc. Au-delà de ce cas, le personnel relevant de la fonction publique n’est pas autorisé à exercer en clientèle privé. « Un médecin fonctionnaire n’a pas le droit de travailler dans une clinique privée. Si on fait ce constat quelque soit l’heure, c’est un motif de fermeture de la clinique en question », rappelle Dr Zoa Nanga, IGSMP au Minsanté. « Les activités de médecine privée des médecins sont régis par la loi de 1990. Mais l’Etat est le garant du bon fonctionnement de ces formations sanitaires. Il doit être plus regardant sur leurs activités. Je suis donc satisfait de l’implication du nouveau ministre dans ce combat. La situation actuelle est un quiproquo entre le MINSANTE et l’ONMC », ajoute, le Pr Tetanye Ekoe.

Pour mettre fin à cette cacophonie, le dialogue entre le Dr Manaouda Malachie et les Ordres des professionnels de la Santé au Cameroun s’impose comme un impératif. « Le conflit actuel est un problème de communication entre le nouveau ministre de la Santé et les différents acteurs du secteur de la santé tels que les ordres des professionnels.  Le ministre est dans une démarche d’imprégnation des problèmes de son secteur. Et les ordres des professionnels perçoivent une tentative d’exclusion », relève le Pr Mathias Owona Nguini, Politologue.

Joseph MBENG BOUM

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