La région de l’Est faisant partie des zones prioritaires du huitième programme de l’UNFPA, le nouveau représentant résident a tenu à le présenter aux différentes composantes en vue de resserrer les liens de partenariat et de coopération.
Le Fonds des Nations Unies pour la Population rendu à son huitième programme de coopération avec le Gouvernement camerounais, a intégré la région de l’Est parmi les régions bénéficiaires de ces interventions. C’est ainsi que, Dr Justin KOFFI, le nouveau représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la Population a passé 04 jours dans la région de l’Est pour tout d’abord, présenter les civilités aux différentes autorités, mais également présenter le huitième programme et enfin esquisser les pistes et opportunités de collaboration. « Pour nous il était indiqué et important qu’on vienne expliquer les différentes articulations aux autorités et demander leurs soutiens », explique Dr Justin KOFFI.
En effet, ce nouveau programme tourne autour de la santé sexuelle et reproductive, des questions du genre, de l’autonomisation de la femme, des questions d’autonomisation des jeunes, des questions de données, de recensement général de la population et de l’habitat…
Outre des visites aux différentes sectorielles et partenaires, l’un des points phares de cette visite aura été l’échange avec le Gouverneur de la région de l’Est, que le représentant résident a qualifié de “champion”. Pour rappel, c’est le gouverneur qui préside le conseil régional de la réduction de la mortalité maternelle. Fort de ce constat Dr KOFFI l’en a félicité et en a profité pour l’engager sur d’autres thématiques telles que les grossesses en milieu scolaire, les pratiques néfastes.
Outre l’aspect sanitaire, cette visite était également l’occasion de visiter les acteurs de mise en œuvre. C’est ainsi que le représentant résident a visité un restaurant et un institut de beauté financé par l’UNFPA dans le cadre de l’objectif “autonomisation de la femme et de la jeune fille”.
Fonctionnement des unités de santé de reproduction de l’adolescent
Pendant son séjour dans la région du Soleil-levant, Dr KOFFI a tenu à toucher du doigt les réalités des unités de santé de reproduction logées au sein de l’hôpital régional de Bertoua et à l’hôpital de district de Garoua-Boulaï.
L’UNFPA a doté ces unités a d’un important lot de matériels notamment des vidéoprojecteurs, téléviseur, ordinateur 43 pouces complet, un hoofer avec micro, qui vont permettre de facilement atteindre la cible principale que sont les jeunes. Ce qui permettra un bond qualitatif et quantitatif dans l’atteinte des activités.
À Bertoua comme à Garoua-Boulaï ce don en matériel a pour objectif de faire vivre l’unité à travers des projections cinématographiques qui découleront sur des causeries éducatives sur les IST, le SIDA, le planning familial…
En ce qui concerne les Violences Basées sur le Genre, l’accompagnement des jeunes filles victimes met en exergue trois organismes: l’hôpital de district, le service social et la gendarmerie. Le rôle de l’UNFPA dans ce processus consiste à mettre à disposition des kits VBG (Violences Basées sur le Genre) constitués : d’antirétroviraux ainsi que plusieurs examens. Ces kits sont offerts gratuitement aux différentes victimes.
Quelques actions menées par l’UNFPA sur le site de Gado-Badzere
Les actions sur ce site sont focalisées sur le triple nexus : développement, humanitaire et paix. Dans le cadre du programme conjoint des Nations Unies, l’UNFPA coordonne le cluster « lutte contre les violences basées sur le genre ». L’action dans les camps de réfugiés comme celui de Gado-Badzere consiste à soulager les personnes en détresse, frappées et perturbées dans leur quiétude quotidienne. Il s’agit donc d’apporter des conseils psychologiques, un réconfort social, un kit de dignité, ainsi que des vivres de tout ordre. L’action ne se limite pas uniquement aux réfugiés, elle cible également les autochtones ainsi que les déplacés internes.
Un autre point c’est le maintien des filles à l’école. Car il y’a une très fortes corrélation entre le niveau intellectuel des filles et les grossesses précoces. Plus une femme est éduquée, plus elle a des informations pour décaler l’âge du premier rapport sexuel mais aussi des informations sur la planification familiale. À l’issue des différentes descentes sur le terrain, Dr Justin KOFFI s’est dit satisfait et a promis de “revenir”.
Murielle ESSON EBANGUE
Interview
« Au delà de toutes ces rencontres, nous avons partagé le quotidien des populations que nous servons »
Dr Justin KOFFI, Représentant Résident de l’UNFPA au Cameroun
Monsieur le Représentant Résident, parvenu au terme de votre séjour, quel bilan faites-vous de votre visite inaugurale dans la région de l’Est ?
À la fin de notre visite dans la région du Soleil-levant, nous n’avons pas été déçus. Je pense que la moisson est abondante. Nous avions plusieurs objectifs : rencontrer les autorités administratives, politiques, traditionnelles, les sectorielles qui sont là cheville ouvrière de notre mission ici. Nous avons également rencontré les partenaires de mise en œuvre: des autres agences des Nations Unies et de la société civile. Au delà de toutes ces rencontres, nous avons partagé le quotidien des populations que nous servons. À aucun niveau nous n’avons été déçus. À cet effet, je voudrais reconnaître le travail exemplaire qu’abat mon équipe sur le terrain, en concertation et/ou en collaboration avec les autres agences et le système étatique. Je dis donc bravo à l’équipe du bureau régional !
Après votre passage, qu’est-ce que l’UNFPA compte faire dans le cadre de la santé de reproduction des adolescentes et de l’autonomisation des femmes?
Ce que nous comptons faire est inscrit expressus verbus dans le huitième programme, comme nous l’avons dit tout au long de notre visite. Au cours de nos descentes, nous avons visité les services de santé de la reproduction des adolescents à l’hôpital régional de Bertoua et à l’hôpital de district de Garoua-Boulaï. Nous avons pu constater que ces services font déjà un travail remarquable en prodiguant des conseils, mais surtout en mettant des produits des produits de prévention à la disposition des populations adolescentes. Nous allons donc consolider ce travail que nous avons pris la peine de saluer, et le faire passer à une échelle supérieure. J’ai donné des instructions pour que les services de santé de la reproduction des adolescents soient multipliés afin qu’au moins chaque hôpital de district en ait un en son sein. En ce qui concerne l’autorisation de la femme, nous avons visité les centres des jeunes et nous sommes engagés à offrir des bourses cette année, pour permettre aux jeunes d’être admises dans des filières (textile, mécanique) conventionnellement réservées aux hommes.
Ceci pour donner l’occasion aux filles d’exprimer leurs génies.
Comment comptez-vous appuyer l’assistance psychologique des jeunes filles victimes de viols?
Nous sommes dans le normatif et l’opération. Nous avons demandé à notre coordonnateur humanitaire de faire l’état des besoins avant le mois d’octobre pour pouvoir déployer les expertises que nous avons en interne. Cet état des lieux aboutira à la première vague de formation des formateurs qui aura pour objectif de doter la région de l’Est des intellectuels capables d’accompagner les filles victimes de violences basées sur le genre.
Merci beaucoup Monsieur le Représentant pour cette interview accordée au quotidien Échos Santé.
C’est moi qui vous remercie. Une dernière note.
Je voudrais exhorter la presse à nous aider à faire la promotion de l’autonomisation de la femme et surtout, le maintien des filles à l’école. La région de l’Est est la parfaite démonstration de ce qu’on appelle le triple nexus: population autochtone, déplacée, réfugiée. Nous donc besoin de vous pour travailler à la longévité scolaire des filles et des femmes.
Propos receuillis par Murielle ESSON EBANGUE