Changements climatiques: Un million d’espèces en voie d’extinction

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La Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a mis en garde contre le dangereux déclin de la nature et la menace d’extinction d’un million d’espèces, dans un nouveau rapport publié lundi.

Depuis 1900, l’abondance moyenne des espèces locales dans la plupart des grands habitats terrestres a diminué d’au moins 20% en moyenne. Plus de 40% des espèces d’amphibiens, près de 33% des récifs coralliens et plus d’un tiers de tous les mammifères marins sont menacés. La situation est moins claire pour les espèces d’insectes, mais les données disponibles conduisent à une estimation provisoire de 10% d’espèces menacées. Au moins 680 espèces de vertébrés ont disparu depuis le 16ème siècle et plus de 9% de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1.000 races de plus sont menacées.

Le rapport de l’IPBES estime qu’environ 1 million d’espèces animales et végétales sont aujourd’hui menacées d’extinction, notamment au cours des prochaines décennies, ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de l’humanité. « La diversité au sein des espèces, entre les espèces et celles des écosystèmes, ainsi que de nombreuses contributions fondamentales qui proviennent de la nature se dégradent rapidement, même si nous avons encore les moyens d’assurer un avenir durable aux êtres humains et à la planète », prévient Sandra Díaz de l’Argentine, qui a co-présidé l’évaluation du rapport avec Josef Settele (Allemagne) et Eduardo S. Brondízio (Brésil et États-Unis).

« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine  et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte l’IPBES dans ce rapport dont le résumé a été approuvé lors de sa 7ème session plénière qui s’est réunie du 29 avril au 4 mai à Paris. « Les preuves accablantes contenues dans l’évaluation globale publiée par l’IPBES et obtenues à partir d’un large éventail de domaines de connaissance, présentent un panorama inquiétant », a déclaré le président de l’IPBES, Robert Watson. « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

Des « changements transformateurs » nécessaires pour restaurer et protéger la nature

Face à ce constat de l’érosion de la biodiversité, l’IPBES ne reste pas défaitiste. « Le rapport nous dit aussi qu’il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial », a déclaré Robert Watson. Grâce à un « changement transformateur », l’IPBES estime que la nature peut encore être conservée, restaurée et utilisée de manière durable ce qui est également essentiel pour répondre à la plupart des autres objectifs de développement durable.

Par « changement transformateur », on entend un changement fondamental à l’échelle d’un système, qui prend en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en termes de paradigmes, objectifs et valeurs. Les États membres de la plénière de l’IPBES ont reconnu que, par sa nature même, un changement transformateur peut susciter une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts attachés au statu quo, mais également que cette opposition peut et doit être surmontée pour le bien de tous.

Désiré EFFALA

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