Interventions sous directives communautaires : L’appui des CTD attendu dans la région de l’Adamaoua
Le plaidoyer a été formulé au cours d’un atelier auprès des Collectivités territoriales de l’Adamaoua. Il est question pour les CTD de contribuer à hauteur de 60% pour soutenir les Interventions sous directives communautaires pour mieux lutter contre le paludisme et la tuberculose.
Les dépenses de santé constituent une part importante des dépenses effectuées chaque année par les ménages. Les Interventions sous directives communautaires mises en place par les pouvoirs publics et ses partenaires, notamment le Fonds mondial de lutte contre le paludisme et la tuberculose via Plan International Cameroun arrive pour soulager les familles. Moyennant une contrepartie supportée par les Communes, ces interventions permettent d’appuyer les familles modestes. Dans la région de l’Adamaoua, seulement 42% des aires de santé des 06 districts sont couverts par les Interventions de santé communautaire, soit 415 agents de santé disponibles pour un besoin de 1087 attendus. Ce qui représente un déficit de près de 612 agents de santé. Sur le terrain, ces derniers ont pourtant des cahiers de charge important en matière de sensibilisation des populations, de traitement des cas simples du paludisme, des cas aigues des maladies respiratoires et surtout le référencement vers les formations sanitaires.
En 2022, selon les chiffres, ces agents de santé communautaire chargés de la mise en œuvre des ISDC ont réalisé pour le paludisme, 85% de cas testés avec 95% de prescription des ACT. Les cas graves détectés par ces agents sont de 5230. 51% de ces chiffres sont réalisés par les agents de santé communautaire. En ce qui concerne la tuberculose, ils ont participé à la détection de 232 cas suspect au cours de la même année dans l’Adamaoua. 48% des soins de santé dans la région restent encore couverts par les agents de santé du fait leur proximité avec les communautés et le déficit en personnel soignant dans certaines zones de la région. Ce qui en fait un maillon essentiel dans le système de santé, surtout en ce moment où la première phase de la couverture santé universelle est en cours d’expérimentation au Cameroun.
Plan stratégique
Le plaidoyer auprès des Collectivités territoriales décentralisées de la région vise à obtenir de ces dernières une subvention d’au moins 60% des fonds à mobiliser pour la mise en œuvre des ISDC dans les districts de santé. Ce qui pourra permettre de supporter les chargés liés aux indemnités des ASC dont le montant est moins du SMIG. La Commune de Ngaoundéré 3ème dans le département de la Vina expérimente depuis quelques années avec des partenaires, l’allocation d’au moins 3% de son budget annuel dans la promotion de la santé trouve ainsi du renfort. Selon Mohamadou Bassirou, maire de cette municipalité, Plan International Cameroun devra mettre à la disposition de la commune, les documents nécessaires pour les ISDC afin que celles-ci soient intégrées dans le débat d’orientation budgétaire de 2024 qui a lieu généralement au mois de juin et juillet. Ce qui pourra s’achever par la prise des délibérations en fin d’année au moment du vote du budget de la Commune. L’effectivité de ces ISDC dans tous les districts de santé est de nature à booster la fréquentation des formations sanitaires et l’amélioration des indicateurs en matière de santé. Ce qui s’inscrit en droite ligne du Plan stratégique national de santé communautaire 2021-2025.
Jean Besane Mangam
REACTIONS
« Les emmener à avoir suffisamment des connaissances sur les ISDC »
« Cette réunion régionale de plaidoyer en faveur de l’implication des CTDs de l’Adamaoua avait pour but de les emmener d’abord à avoir suffisamment des connaissances sur les ISDC menées en communauté, parce que ça se fait depuis et susciter maintenant leur adhésion, leur engagement à contribuer justement à la mise en œuvre effective de leur implication à travers soit un financement, soit la gestion même de ces activités dans la communauté. Le souci que nous avons ce que le gap est encore énorme, on a besoin en terme de ratio pour la couverture des zones des populations par les agents de santé communautaire d’au moins 600 ASC. Le fonds mondial, à travers l’implication de Plan International Cameroun qui encadre 415 ASC, l’Unicef 60. On est à 475 pour la région de l’Adamaoua pour un besoin de plus de 1000. Il faudrait qu’on aille vers ceux qui devraient encadrer et il a été trouvé que ce sont les CTDs qui prendront le relai, certaines ont même déjà commencé à le faire mais avec la décentralisation effective. Ce sont eux qui seront les gagnants de la mise en œuvre de certaines activités dans la communauté, d’où la nécessité de nous retourner vers elles et susciter leur engagement. Quand on parle de 3 maladies, il s’agit de la tuberculose, du Vih et du paludisme. A côté de ces maladies, en communauté il y a d’autres maladies comme les maladies tropicales négligées, les diarrhées, les femmes enceintes qui ne vont pas en CPN.
Il y a beaucoup d’action à mener en communauté qui ne se limite pas seulement au niveau de ces 03 maladies. Pour la seule année de 2022, nous avons diagnostiqué plus de 5000 cas de paludisme référés dans les formations sanitaires, rien que pour les 4 districts de santé, Djofong, Ngaoundéré rural, Tibati et Tignère. Si on étend donc ces chiffres vers les autres districts de santé, vous constaterez qu’il y a une nécessité de l’implication des acteurs qui doivent accompagner les acteurs, les ASC. Les activités de santé sont encadrées par le ministère de la santé. Le gouvernement apporte déjà une grosse contribution, il faut que les partenaires au développement apportent aussi leurs contributions. Dans le cadre des ISDC, c’est le fonds mondial qui subventionne en apportant une contribution. Et Plan International Cameroun qui est donc l’acteur de mise en œuvre directe en payant les primes qui sont allouées aux ASC. Il y a une motivation qui est faite. Le gap est encore grand ».
Recueillis par J.B.M