Campagne de vaccination : Le travail en synergie fait ses preuves au Nord
La récente campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole organisée par le Cameroun du 05 au 09 juillet dernier, a montré la parfaite implication des secteurs apparentés du ministère de la Santé publique. Dans la région du Nord, autorités administratives, traditionnelles, religieuses et la société civile ont ensemble parlé le même langage afin que, la vaccination puisse trouver échos favorable auprès des parents.
« Des millions d’enfants et d’adolescents, notamment dans les pays à faible revenus, ont raté la possibilité de bénéficier de vaccinations vitales, tandis que les épidémies de ces maladies mortelles ont augmenté », a souligné il y a quelques mois le Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus dans le cadre d’une campagne de vaccination lancée par son institution. « Un rattrapage est une priorité absolue. Aucun enfant de devrait mourir d’une maladie évitable par un vaccin », a-t-il ajouté. Au Cameroun, le Ministère de la Santé Publique à travers le Programme Elargi de Vaccination s’active à chaque occasion pour d’une part permettre aux enfants de bénéficier du vaccin et d’autre part renforcer leur immunité.
Vaccination au Cameroun : Les autorités administratives jouent leur partition
La région du Nord comme partout au Cameroun, fait souvent face à des épidémies de rougeole, de poliomyélite, choléra, de fièvre jaune etc. Faire vacciner le maximum d’enfants pour contrecarrer la propagation de ces maladies est l’objectif des pouvoirs publics. Les campagnes de vaccination qui ciblent les groupes d’enfants connaissent l’implication de ces autorités administratives. Des stratégies combinées Etat et les Collectivités Territoriales Décentralisées « qui donnent de bons résultats », a précisé le Secrétaire Général des Services du Gouverneur de la région du Nord, AVOM DANG, au cours du lancement de la dernière campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole. Adapter la stratégie vaccinale aux réalités du terrain, demeure ainsi le credo des autorités de la région du Nord, AVOM DANG exhorte les responsables sanitaires « à toujours tout mette en œuvre pour vacciner les enfants lorsque nécessité se pose. La vaccination l’on ne le dira jamais assez permet à nos enfants d’être en bonne santé », a-t-il conclut.
Les autorités religieuses et traditionnelles ne sont pas en reste
Demsa, un arrondissement situé à une quinzaine de kilomètres de Garoua, la cité capitale du Nord. Nous sommes vendredi, jour de la grande prière. Les fidèles musulmans se précipitent pour arriver à temps à la mosquée pour suivre le sermon du jour, prononcé par le Lamido de Demsa S.M Moustafa Babarey. La sensibilisation sur la vaccination occupe une place de choix dans les propos du guide spirituel. Selon lui, « les activités de vaccination organisées tant dans les communautés que dans les centres de santé dans notre arrondissement par le Ministère de la Santé Publique doivent être acceptées par les populations », a-t-il laissé entendre. A lui d’ajouter que « les parents doivent facilités l’accès des agents vaccinateurs dans les domiciles pour pouvoir atteindre les enfants ciblés par cette activité, surtout que ces campagnes sont organisées gratuitement ». Comme S.M Moustafa Babarey, d’autres chefs traditionnels se mettent en branle pour accompagner le Ministre de la santé publique dans ces différents vastes programmes. A Djamboutou, un quartier de l’arrondissement de Garoua 1er, nous sommes reçus par le chef de quartier, S.M Lazare MBAIDEMTAR en pleine séance de travail avec ses collaborateurs. Au centre de la rencontre, outre les sujets sur le fonctionnement de la chefferie, il y a aussi ceux sur la santé des enfants notamment, sur la vaccination. Infirmier diplômé d’état à la retraite, le septuagénaire est un militant pour les droits de l’enfant, un champion de la vaccination. « J’ai fait de la promotion de la vaccination, mon cheval de bataille. Mes différentes sorties dans le quartier sont axées essentiellement sur la survie de nos enfants à travers la vaccination. C’est pour notre santé, celle de nos enfants et pour toute la communauté» a-t-il précisé.
Le Conseil National de la Jeunesse du Cameroun (CNJC), un partenaire du MINSANTE
« Ne laisser personne de coté en matière de vaccination » la vision centrale de la stratégie 2021-2025 (Gavi.5.0) de Gavi, l’Alliance du vaccin est aussi partagée par le Conseil National de la Jeunesse du Cameroun, section du Nord. A travers son président régional, les associations de jeunesse du Nord se positionnent en des acteurs majeurs de la promotion de la vaccination. Au-delà des réunions à laquelle le CNJC Nord est convié, sur le terrain c’est la mobilisation totale. « Depuis quelques années, nous accompagnons les pouvoirs publics particulièrement le Ministère de la Santé Publique, dans les activités de vaccination. Nous faisons essentiellement dans la sensibilisation dans les ménages afin d’abord d’informer les parents et ensuite les obtenir leur adhésion à la vaccination », a expliqué Abdel Alpha, le président régional du Conseil National de la Jeunesse du Cameroun.
Ces différentes implications de l’ensemble des parties prenantes à la vaccination à savoir autorités administratives, traditionnelles et religieuses, associations de jeunesse et la société civile témoignent ainsi de cet engagement de chacune à œuvrer à son niveau pour offrir une meilleure santé aux enfants de 0 à 05 ans au Cameroun.
Ursule KEIMBA