Alimentation scolaire : 91% de taux de rétention dans l’Adamaoua

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Ces chiffres sont du sous bureau Ngaoundéré du Programme Alimentaire Mondial à travers le projet Home Grown School Feeding. Ce résultat de l’année scolaire 2022-2023 dans 5 écoles des 3 arrondissements de Ngaoundéré.

« J’ai 4 enfants à l’école publique de Beka Matali. Avant, ils ne voulaient pas venir à l’école, mais depuis que le Pam est là avec l’alimentation, ils sont de plus en plus réguliers. Nous parents, faisons plus de 50% d’économie pour leur petit-déjeuner ». Cette déclaration de Aissatou Nassourou traduit la transformation des habitudes qu’a apportée le projet du Pam. Et d’insister, « Aujourd’hui, même quand l’enfant est malade, il préfère plus venir à l’école que d’aller à l’hôpital pour les soins ». Comme elle, les parents d’élèves des écoles bénéficiaires ne cachent point leur satisfaction quant à la venue du projet. Selon les données, depuis l’implémentation du projet, plus de 941 élèves des 5 écoles ont été assistés avec un taux de rétention de 91% d’élèves dans les écoles tout au long de l’année. Il va s’en dire que le taux de réussite a aussi connu une hausse pour atteindre le pic de 90% dans les écoles concernées. De l’année scolaire 2020-2021 à 2022-2023, le nombre d’enregistrement des élèves (filles et garçons) a connu un boom. Il en est de même pour le taux de finition du cycle primaire.

Depuis le début du projet, le Pam a servi 30.909 morceaux de pains de farine de manioc enrichi, 12.095,5 litres de yaourts issus de la production laitière locale et 53.741 œufs distribués. Ces aliments sont achetés directement auprès des producteurs locaux. Ce qui leur permet d’accéder à un ‘’marché’’ de proximité. Selon les spécialistes, les aliments fournis aux enfants comblent leurs besoins nutritifs. Ce qui a pour conséquence logique, le développement de leur capacité cognitive. Les 5 écoles primaires publiques où ce projet est mis en œuvre, les résultats ne se sont pas faits attendre. C’est le cas de l’école publique de Beka Matali, dans la commune d’arrondissement de Ngaoundéré 1er. De l’avis de madame Seeta, directrice adjointe, les résultats des élèves très satisfaisants. « En 2023, aux examens, nous avons obtenus 100% au Certificat d’Etudes Primaires, à l’entrée en 6ème et en 1ère année de l’enseignement technique. Le Pam est venu nous sauver. Ces résultats sont le fruit du travail du Pam » dit-elle.

Des efforts dans l’aspect genre

Malgré les impressionnants scores aux examens réalisés en 2023, beaucoup reste à faire pour offrir les mêmes aux garçons qu’aux filles. Aux 1er et 2ème niveaux, les filles sont de plus en nombreuses, mais les données changent au 3ème, lorsqu’arrive le dépôt des dossiers pour les examens certificatifs. Ce qui justifie l’appel lancé à l’endroit des parents de laisser les filles poursuivre les études. « Nous demandons aux parents de laisser les filles faire l’école comme les garçons. Dans cette école, il y a plus de femmes institutrices, et c’est parce qu’elles ont été à l’école », lance Adama Aboubakar, parent. Pour Mohamadou Nasser, chef du village Beka Matali, la pauvreté est l’une des causes du décrochage scolaire chez les filles. « Nous avons des problèmes d’actes de naissance. Voilà pourquoi les parents préfèrent plus laisser les garçons continuer que les filles ». Et d’expliquer, « Avec la mairie, nous sommes en train de travailler pour que tous les enfants aient un acte de naissance. Nous avons mis sur pied une équipe qui enregistre les femmes enceintes pour que dès l’accouchement, l’enfant soit enregistré à l’état civil ». Dans cette partie du pays à éducation prioritaire, on note un écart de près de 10% entre les garçons et les filles. D’où la mutualisation des efforts pour rattraper ce gap.

Jean Besane Mangam

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